Le bénéfice net de Chanel recule de 28 % en 2024 dans un marché du luxe sous tension

Chanel a vu son bénéfice net reculer de plus de 28 % en 2024, tandis que son chiffre d’affaires fléchit de 5,3 %. Confrontée à des vents contraires sur ses principaux marchés, la maison mise sur des investissements records et une expansion mondiale pour maintenir le cap.

Ce qu’il faut retenir

Chanel accuse une baisse de régime en 2024, avec un bénéfice net en recul de 28,2 %, à 3,4 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires s’inscrit lui aussi en baisse de 5,3 %, à 18,7 milliards. La direction évoque un environnement macroéconomique moins favorable, notamment en Asie et sur le continent américain.

Cette contraction est principalement attribuée à une baisse de 7,1 % des ventes en Asie, notamment en Chine, où la demande de produits de luxe a fléchi en raison de la crise immobilière et d’une baisse de la richesse des ménages. Le groupe n’a pas encore décidé s’il répercutera sur ses prix les droits de douane américains récemment imposés aux produits européens.

Malgré ce contexte défavorable, Chanel a maintenu une stratégie d’investissement ambitieuse, augmentant ses dépenses d’investissement de 43 % pour atteindre 1,76 milliard de dollars en 2024. Ces investissements ont été orientés vers l’intégration de la chaîne d’approvisionnement, la durabilité, l’expansion des boutiques et l’amélioration de l’expérience client.

Pourquoi c’est important à suivre

Le secteur du luxe, longtemps épargné par les crises, commence à ressentir les effets d’un ralentissement global, couplé à des tensions commerciales croissantes. Chanel, qui a bénéficié d’une croissance exceptionnelle ces dernières années, doit désormais composer avec une demande en baisse dans certaines régions clés.

Outre Chanel, d’autres géants du luxe comme LVMH ont également signalé des baisses de ventes, notamment en Chine, où LVMH a enregistré une baisse de 11 % de ses revenus dans la région incluant la Chine au premier trimestre 2025.

L’arbitrage entre maintien des marges, adaptation des prix et poursuite de l’expansion mondiale sera crucial pour préserver son positionnement. Malgré ce recul des ventes, le groupe entend continuer sur sa lancée et maintenir son expansion. Sa PDG, Leena Nair, a annoncé prévoir l’ouverture de 48 nouvelles boutiques en 2025, dont près de la moitié aux États-Unis et en Chine, ainsi qu’en Inde, au Mexique et au Canada.

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« En 2024, nous avons étendu notre présence à travers le monde avec l’ouverture de nouvelles boutiques à des emplacements stratégiques, notamment sur l’emblématique Cinquième avenue à New York, à Nanjing, Chengdu et Tokyo Nous poursuivrons dans cette direction et investirons significativement dans notre réseau de distribution mondial en 2025 et au-delà. Cela se traduira par une expansion sur des marchés tels que l’Inde et le Mexique, ainsi que par l’ouverture de nouvelles boutiques en Chine continentale, au Japon et au Canada », a expliqué Philippe Blondiaux, directeur financier de Channel, à Bloomberg.

Le chiffre à retenir : 1,755 milliard de dollars

C’est le montant des investissements réalisés par Chanel en 2024, un record pour la maison. Le groupe poursuit sa stratégie de développement mondial avec des ouvertures de boutiques à New York, Tokyo, Nanjing et Chengdu, et prévoit de s’implanter en Inde, au Mexique, au Japon et au Canada dès 2025.

À surveiller 

• Chanel a nommé Matthieu Blazy au poste de directeur artistique, succédant à Virginie Viard. Connu pour son expertise en artisanat, Blazy est attendu pour présenter sa première collection en octobre 2025
• Le marché du luxe connaît une reconfiguration marquée, avec le déclin relatif de LVMH et la montée en puissance d’Hermès. La fortune de Bernard Arnault a chuté de 51 milliards d’euros en 2024, en raison d’une baisse de près de 40 % de l’action LVMH, pénalisée par le ralentissement des ventes, notamment en Chine. À l’inverse, Hermès résiste mieux grâce à un positionnement ultra haut de gamme, une stratégie de rareté et une clientèle fidèle, confirmant un déplacement de la dynamique sectorielle vers les maisons les plus exclusives et résilientes.

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