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Réchauffement climatique : stoppons l’aberration du “tout climatisation”

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Réchauffement climatique : stoppons l’aberration du “tout climatisation”

Plus de 2% : c’est la croissance de la consommation mondiale d’énergie en 2024 selon l’Agence internationale de l’énergie. Une envolée exacerbée par les vagues de chaleur, intensifiant la demande en climatisation. Face à des étés toujours plus chauds, il est impératif de réguler l’utilisation des climatiseurs tout en veillant à assurer le confort thermique de tous.

Une contribution de Pierre Lacarriere, Président de l’AFPVP (Association Française des Professionnels des Ventilateurs de Plafond)

La lutte contre le réchauffement climatique doit rester une priorité absolue car, à ce stade, nous risquons de dépasser le seuil des +2°C de réchauffement planétaire. Mais en parallèle des efforts à produire, il devient indispensable de s’adapter pour “vivre avec” le changement climatique, à l’instar du nouveau plan gouvernemental pour se préparer à une France à +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100.

 

La climatisation, facteur aggravant du réchauffement

 

Dès que les températures grimpent, le réflexe “climatisation” est quasi immédiat. À tel point qu’on estime qu’en 2050, le monde comptera 5,5 milliards de climatiseurs. Selon l’Ademe, le pourcentage de Français équipés est passé de 14% en 2016 à 25% en 2020. Problème : la climatisation est néfaste à la fois pour la planète et pour le portefeuille.

D’un point de vue environnemental, c’est une mauvaise élève : elle augmente significativement la température de l’air extérieur, et devient un rouage du cercle vicieux du réchauffement. Dans une grande ville comme Paris ou Lyon, si tous les climatiseurs s’éteignaient simultanément, cela générerait instantanément une baisse de 2°C. Sans compter que refroidir l’intérieur d’un bâtiment avec une climatisation, c’est recracher l’air chaud sur ses voisins à l’extérieur.

La climatisation augmente par ailleurs significativement la consommation d’énergie. En moyenne, pour une utilisation d’environ 4 heures par jour, la facture d’électricité augmente d’environ 15 % par mois.

 

Changeons de paradigme

 

Il est urgent d’opérer un changement de pratiques. Aux États-Unis ou en Australie par exemple, la climatisation est utilisée lors des périodes de canicule intense, mais le reste du temps, ce sont les brasseurs d’air plafonniers (également appelés ventilateurs de plafond) qui sont plébiscités. Et pour cause : économiques à la fois à l’achat et à l’usage, ils traitent l’inconfort estival jusqu’à 32°C, retardant ainsi le moment du déclenchement de la climatisation. Faciles à installer, ils sont démocratisés ailleurs dans le monde alors que dans l’Hexagone ils souffrent d’une image parfois désuète, à mille lieues de la réalité technologique d’aujourd’hui…

Bien sûr, la climatisation reste incontournable lors des très fortes chaleurs. Mais là encore, la coupler à des brasseurs d’air plafonniers permet de faire des économies d’énergie sans impact sur le confort thermique des occupants. En faisant circuler l’air dans la pièce, le ventilateur permet d’abaisser la puissance de la climatisation pour un confort équivalent, avec à la clé 30% d’économie. Un aspect non négligeable quand on sait qu’un climatiseur consomme jusqu’à 10% de plus à chaque degré supplémentaire.

 

Installer des brasseurs d’air en amont de toute pose de climatiseur

 

Parce que les économies d’énergies sont l’affaire de tous, il est urgent de favoriser des alternatives, aussi bien pour les particuliers que les entreprises et les collectivités. Si nous voulons atteindre nos objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050, le régulateur doit conditionner l’installation de brasseurs d’air plafonniers à chaque projet de pose de climatiseur. Au-delà des économies énergétiques et financières que cela permettra de réaliser, c’est aussi un moyen de redonner à l’individu la main sur son confort thermique et le responsabiliser.

Avec le développement rapide de la climatisation, les économies d’énergie deviennent un sujet stratégique pour notre pays. Elles concernent à la fois les particuliers, les entreprises, les collectivités, mais aussi des enjeux plus larges comme la lutte contre le changement climatique.

Dans ce contexte, les brasseurs d’air plafonniers apparaissent comme une solution opérationnelle à plusieurs niveaux. Pour les particuliers et les organisations, ils permettent de mieux maîtriser les dépenses énergétiques tout en améliorant le confort thermique grâce à des dispositifs simples et efficaces. Alors que l’énergie est de plus en plus chère, ils contribuent à limiter les consommations électriques superflues, en complément ou en alternative à la climatisation. Et en matière climatique, leur utilisation s’inscrit pleinement dans les objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2050. Il serait donc pertinent que le régulateur veille à intégrer systématiquement les brasseurs d’air plafonniers dans tout projet de climatisation, qu’il s’agisse de constructions neuves ou de rénovations.

 


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