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Waymo Présente Ses Nouvelles Avancées En Matière De Conduite Autonome

WaymoBill Pugliano/Getty Images

La première fois que je suis monté dans une voiture autonome de Google, il y a maintenant quelques années, il s’agissait encore d’une nouveauté qui  faisait sourire les passants et provoquait des comportements surprenant chez les conducteurs. Certains essayaient de garder leurs distances alors que d’autres, au contraire, testaient les réactions de la voiture Google en adoptant une conduite parfois dangereuse. L’un d’eux, un homme en Porsche d’une trentaine d’année, a slalomé entre les voitures sur l’autoroute pour nous rattraper et nous faire un geste obscène en nous doublant.

À l’époque, la voiture était à un stade de développement bien moins avancé qu’aujourd’hui. L’équipe de Google venait à peine de commencer à tester cette voiture en ville, et ses capacités n’étaient pas encore assez développées pour faire des démonstrations de conduite. Par exemple, la conduite automatique n’était pas disponible en cas de pluie et le chercheur de Google qui faisait la démonstration gardait en permanence ses mains à quelques centimètres du volant.

Aujourd’hui nous comparons cette expérience avec la nouvelle vidéo qui vient d’être publiée par Waymo. Elle montre des passagers se faisant transporter dans les rues de Phoenix  dans des voitures Waymo sans aucune supervision humaine, et c’est incroyable.

Waymo a annoncé vouloir lancer ses propres taxis autonomes dans la ville de Phoenix cette année. Ces taxis pourront emmener des passagers partout dans la ville, à vitesse normale et sans opérateur humain dans la voiture.

Waymo a cependant précisé que ce service sera limité à une zone de 259 km² et uniquement pour les participants au programme « early rider ».

Bien que ce service soit la démonstration de mobilité autonome la plus ambitieuse jamais vue, il est très limité. Et de nombreuses questions restent en suspend. Comment et quand ce service sera-t-il disponible pour toute l’agglomération de Phoenix qui s’étend sur plus de 1 550 km² ? Ces véhicules habitués à la chaleur et au soleil de Phoenix peuvent-ils circuler dans les rues pentues de San Francisco ou celles enneigées de Manhattan ? Comment le service pourra-t-il gérer toutes les demandes de ramassage et de dépôt ainsi que les problèmes inhérents au service client ? Quelles nouvelles compétences doit-il encore développer afin de pouvoir être mis en place ? Quand Waymo aura-t-il colonisé toutes nos villes ? Peut-il gérer la complexité d’exploitation d’un tel système ? Existe-t-il un modèle commercial viable ?

Le chemin parcouru par Waymo et celui qui lui reste à faire font écho à tous les défis auxquels sont confrontés tous les développeurs de véhicules autonomes. Les autres constructeurs qui se sont lancé ce défi, comme Uber ou Cruise Automation pour General Motor, ont chacun un avantage concurrentiel. Mais ils auront du mal à suivre le rythme de Waymo, surtout avec le cycle d’apprentissage rapide obtenu grâce aux capacités et synergies de simulation dérivées du système de machine learning de Google.

Certaines entreprises, plus petites mais bien financées, surtout celles fondées par la diaspora de Google, comme Aurora Innovation de Chris Urmson ou Argo AI de Bryan Salesky, ont certainement retenu les leçons de technologie de Waymo. Mais comment pourront-elles répondre à toutes les autres capacités indispensables à l’industrialisation ?

Bien d’autres se lanceront dans l’aventure. Par exemple, retenez le nom de NuTonomy, une entreprise basée à Boston qui approche la mobilité urbaine sous un autre angle et avec d’autres avantages. Mais elle n’a pas fait l’objet de l’attention qu’elle mérite car elle s’est surtout développée à Singapour, mais elle est bien financée et commence à prendre de l’ampleur aux États-Unis. 

Waymo est-il désormais prêt à hauteur de 91 % ou 99 % ? Ses concurrents sont-ils toujours en train de se débattre pour atteindre les 90 % et peuvent-ils trouver un moyen de s’industrialiser plus rapidement ? Sera-t-il difficile de présenter des voitures autonomes robustes et entièrement industrialisées ? Certains pensent que le dernier pourcent à parcourir pourrait représenter 90 % du total des efforts d’industrialisation.

Ce n’est donc pas terminé et n’oubliez pas que la technologie est toujours moins rapide que ce que l’on pense, même lorsque l’on sait qu’elle est moins rapide que ce que l’on pense.

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