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Stéphane Leroy, Meilleur Développeur De France : « Je Compte Bien Défendre Mon Titre L’Année Prochaine »

©Ametix

Lauréat de l’édition 2017 du concours du meilleur développeur de France – plus grand hackathon d’Europe – mis sur orbite par Ametix, Stéphane Leroy, actuellement en poste chez Criteo, revient pour Forbes France, sur sa victoire. L’occasion également  d’apporter son regard sur un métier longtemps dévalorisé mais qui, grâce à ce type d’événement, gagne le respect auquel il aspire légitimement.

Pouvez-vous revenir, dans les grandes lignes, sur votre parcours et les raisons qui vous ont poussé à participer à ce concours du meilleur développeur de France ?

Pour en revenir aux prémices, je suis développeur depuis maintenant une dizaine d’années. Je suis actuellement employé chez Criteo mais avant cela, je suis également passé par Thales et encore auparavant chez une entreprise de moindre renommée, le groupe CSSI. Pour remonter encore plus loin, j’ai suivi une formation d’ingénieur à l’ENSEIRB-MATMECA (École nationale supérieure d’électronique, informatique, télécommunications, mathématiques et mécanique de Bordeaux). Pour en venir à la seconde partie de votre question, c’était ma deuxième tentative au concours de meilleur développeur de France, après l’année dernière où j’avais terminé au pied du podium, à la quatrième place. Je suis assez familier de ce genre de compétitions où je concours assez souvent, notamment depuis trois ou quatre ans. Grâce à cette expérience accumulée, j’ai pu réussir à tirer mon épingle du jeu cette année et j’en suis très fier.

L’adrénaline engendrée justement par cette atmosphère si particulière a-t-elle fait office de moteur pour vous ou a-t-elle été davantage facteur de stress ?

Comme je vous le disais, je suis assez coutumier de ce genre de grand « raout » auquel je participe assez régulièrement. Dès lors, je n’ai pas spécialement ressenti un surcroît de pression.  Je ne vous dis pas que c’était facile bien entendu, juste que j’ai désormais assez d’expérience pour gérer cet environnement auquel vous faites référence.  Toutefois si mon expérience m’a été d’un grand secours, il convient de garder à l’esprit que le moindre petit détail peut venir enrayer mon tableau de marche et ainsi me faire perdre du temps. Or, la configuration de ce concours fait justement la part belle à la rapidité d’exécution.  Tel qu’il a été pensé, le concours du meilleur développeur de France met aux prises différents développeurs au sein de session de 45 minutes chacune. Ce qui peut, en effet, être un facteur de stress supplémentaire pour quelqu’un de moins aguerri ou plus perméable à la pression lorsque le chronomètre tourne.

Quelle facette du métier de développeur vous procure le plus de sensations ?

Ce qui me passionne le plus dans le métier de développeur – et par extension lors de ce concours de meilleur développeur de France – est de résoudre des problèmes et, surtout, devoir les résoudre pour passer à l’étape supérieure. C’est l’un des éléments fondateurs qui m’a poussé à faire beaucoup de compétitions similaires. Lors de mes précédentes expériences professionnelles, je n’avais justement pas l’occasion de me confronter à la résolution de problématiques  complexes telles que je vous l’évoque. Je ne pouvais retrouver ce « parfum » que lors de ces grands rassemblements. Désormais, ce n’est plus le cas devant plancher sur ce type d’exercice au quotidien, mais il est vrai que j’ai ressenti, pendant un temps, un certain manque à ce niveau-là.  Je m’amuse même assez ! (rires)

Ayant interrogé au préalable l’un des fondateurs de ce concours de meilleur développeur de France, ce dernier mettait en exergue le fait que le métier de développeur souffrait parfois d’un manque de considération ou d’un déficit d’image. Partagez-vous cette analyse ?

Tout à fait. Je dois avouer toutefois que ce n’est pas vraiment le cas chez Criteo où je travaille actuellement et qui, à mon sens, reconnait le métier de développeur à sa juste valeur mais j’ai néanmoins pu percevoir ce regard empreint de condescendance lors de précédentes expériences professionnelles.  Au sortir de l’école d’ingénieur notamment, j’ai pu directement me rendre compte de ce manque de considération. Mais je pense également que ce sentiment n’est pas partagé dans d’autres pays, par exemple, je pense notamment aux Etats-Unis où le développeur a une véritable place que ce soit au niveau du statut ou du salaire. Après je ne saurai pas vous expliquer plus dans le détail cette différence de perception. Peut-être que le modèle économique des SSII explique, en partie, ce déficit d’image. On a parfois l’impression d’être considéré comme la dernière roue du carrosse.

Pensez-vous justement qu’un événement tel que le concours de meilleur développeur de France peut aider à offrir ses lettres de noblesse à ce métier de développeur ?

Je pense, effectivement, que cela peut grandement aider. Mais au-delà du concours stricto sensu, les conférences et qui ont jalonné cet événement obéissent davantage à cet objectif d’évangélisation.  Car le concours en lui-même est davantage réservé à des professionnels mais les différents témoignages et autres prises de parole tout au long de la soirée peuvent aider à mieux appréhender notre métier et le percevoir différemment.  Mais si je devais donner un conseil à un aspirant développeur, désireux de se lancer corps et âme dans le métier, ce serait de commencer dans une SSII…

…Vous disiez pourtant que c’était justement dans ces structures-là que le métier de développeur était le moins reconnu ?

Certes, mais les SSII permettent néanmoins d’aborder de nombreuses thématiques et des projets divers et variés qui vous offrent tout de même une première immersion assez complète.  La condition sine qua non est, à mon sens, de ne pas trop s’y éterniser et rejoindre au plus vite une autre entreprise avec un modèle économique différent. Pour le reste, je vais continuer à participer à des concours, dans des formats un peu différents. Et je compte bien défendre mon titre l’année prochaine au « Meilleur développeur de France ».

 

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