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L’open data est un levier de résilience pour nos sociétés

La donnée et les outils pour l’analyser et la comprendre, nous permettent de trouver des solutions aux crises que nous traversons. L’open data est au cœur de la résilience de nos sociétés. C’est pourquoi nous devons poursuivre l’ouverture des données. Toutes les collectivités locales doivent se saisir de ce sujet afin d’éviter une fracture sociale entre grandes villes et monde rural.

Waze, GoogleMaps, Citymapper, Mappy, RATP, Karos, Vianavigo, JVmalin, etc. Toutes ces applications de calculs d’itinéraires et de mobilités multimodales nationales et régionales sont aujourd’hui entrées dans le quotidien de millions de français. Développées par des sociétés privées, publiques ou des collectivités locales, elles sont devenues la boussole des citoyens, l’un des cas d’usages phares de l’open data pour le grand public. Côté environnement, les Français se sont mis à consulter de plus en plus de données liées à la météo, à la qualité de l’air, à la composition des produits… Avec la pandémie ils ont surfé sur les données liées aux Covid-19 (hospitalisations, décès, contaminations, etc) et sur les plateformes déployées par les collectivités locales pour s’informer des lieux de vaccination, de tests, des commerces de proximité, ou pour créer du lien social avec les séniors isolés. Et plus récemment les applis permettant de comparer les prix de l’énergie et du carburant font carton plein.

A l’origine de l’engouement des Français pour ces données : la présentation des informations sous forme de graphiques, de comparatifs et de widgets, des interfaces d’éditorialisation qui permettent de comprendre les politiques et les ressources locales. Aisément lisibles et compréhensibles, ces données ouvertes font sens et offrent ainsi à chaque citoyen et pas uniquement à quelques happy few, des éléments tangibles pour agir.

L’open data au cœur du pilotage des actions publiques et privées

Outre ces plateformes grand public, l’open data est également une source d’information pour les entreprises privées, les collectivités locales et territoriales, et les pouvoirs publics. Ainsi, les données des besoins énergétiques d’un immeuble, d’un quartier ou d’une région sont, pour les fournisseurs d’énergies, une source d’informations essentielles pour la gestion et l’anticipation de la production. Côté marché du travail, toutes les données produites par Pôle emploi sur les profils des demandeurs, l’offre et la demande et les activités des bassins d’emploi permettent aux acteurs économiques d’orienter leurs politiques de gestion du travail.  Enfin, toutes les données générées par les collectivités locales et territoriales sont des éléments indispensables au pilotage des actions publiques et privées.

Si, avec la digitalisation, la masse de données a explosé, les nouvelles technologies permettent de croiser des datas hétérogènes, de les traiter par des algorithmes d’IA et de Machine Learning et de les exposer à divers scénarii. Présentées ensuite sous forme de tableaux de bord interactifs, elles génèrent des informations utiles aux prises de décisions.

L’open data répond aux attentes des citoyens en matière de transparence de l’action publique

L’open data est également un élément clé de la démocratie. Elle permet aux collectivités et acteurs des territoires de répondre aux exigences de transparence sur les initiatives de développements économique, social, culturel et aménagement du territoire. Ainsi, l’ouverture des données publiques témoigne d’une évolution profonde de la façon d’envisager l’usage des données et leur appropriation par les citoyens et les entreprises. Selon un sondage de 2020 de YouGov, 73% des Français estiment que les acteurs publics ont tout intérêt à partager des données en libre accès et 76% considèrent que la crise a renforcé le besoin de transparence des collectivités locales. En revanche, si les Français montrent un intérêt pour les données en libre accès, seuls 29% savent où les consulter.

Si les attentes des Français sont fortes en matière de demande d’accès à la donnée, l’adoption de l’open data par les collectivités locales est bien en deçà des objectifs fixés par la loi du 7 octobre 2018. Alors que toutes les collectivités de plus de 3 500 habitants et les administrations de plus de 50 agents, sont obligées de publier les données dont la publication présente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental, 15% seulement des collectivités se sont saisies du sujet (source : observatoire Opendata des territoires). Toutefois, la majorité des grandes collectivités s’étant engagées dans cette démarche, 50% de la population française a aujourd’hui accès aux données ouvertes. Une situation qui, si elle devait perdurer, risque fort de se traduire par une fracture sociale et numérique entre grandes villes et monde rural, les citadins bénéficiant des avantages de cette manne d’informations.

En nous fournissant des données qui permettent d’analyser et de comprendre chaque situation, l’open data nous donne les moyens de nous adapter aux crises. C’est un excellent levier de résilience de nos sociétés face aux crises sanitaires, énergétiques, environnementales, technologiques et économiques que nous traversons.

Tribune co-écrite avec Akim Oural, président d’OpenDataFrance et élu de la Métropole Européenne de Lille

 

 

 

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