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Les Robots Mobiles Pour Une Plus Grande Flexibilité Des Chaînes d’Assemblage

IndustriePatricia Monteiro/Bloomberg via Getty Images

La ligne d’assemblage traditionnelle déplace les produits d’un poste à un autre à l’aide de lignes de convoyage ou de ponts roulants. Alors que les biens en cours de production se déplacent vers un autre poste, les ouvriers et les robots ou les cobots, les robots pouvant travailler à proximité d’humains en toute sécurité, opèrent avant que le produit ne passe sur un autre poste.

Mais Rob Keij, le directeur commercial de Kivnon, explique que cette méthode est légèrement obsolète. Kivnon est un fabricant espagnol de véhicules à guidage automatique (AGV). Les AGV sont traditionnellement utilisés pour déplacer des produits d’un point A à un point B dans une usine. Mais dorénavant, ils sont de plus en plus utilisés en tant que « plateforme flexible de fabrication » pour remplacer les convoyeurs, les ponts roulants ou toutes autres formes de convoyeurs fixes.

Par exemple, l’un des clients de Kivnon fabrique des moteurs automobiles et il a remplacé un convoyeur monorail par 35 AGV. Cela facilite la flexibilité de la chaîne. Si le modèle de production est modifié, le fabricant peut ajouter deux étapes et quatre mètres de plus à la ligne de production sans effort. Ou alors, si les machines d’une section de l’usine sont en maintenance, les AGV peuvent être utilisés par les ouvriers en attendant. Une ligne d’assemblage traditionnelle ne peut pas se permettre ce genre d’ajustement sans délais ou frais supplémentaires.

Kivnon propose différents types AGV. L’un d’eux se déplace en suivant une bande magnétique scotchée au sol. L’autre utilise la localisation et la modélisation simultanée (SLAM). En fait, ce dernier dispose d’un plan interne de l’usine. Ses commandes et ses capteurs permettent à l’appareil de se positionner dans l’espace afin qu’il ne dévie pas de la trajectoire préalablement définie.

L’opérateur peut cliquer sur l’application de l’AGV et rapidement définir un nouvel itinéraire ou tout simplement modifier l’itinéraire existant. Selon Bob Trebilcock, directeur de la rédaction de Supply Chain Manager Review, et l’expert de référence dans le domaine du convoyage d’objets : « Quelques années auparavant, pour modifier l’itinéraire des AGV, il fallait modifier leur code. Aujourd’hui, les fournisseurs d’AGV proposent des logiciels permettant d’opérer ces changements très facilement ».

Rob Keij explique que les AGV magnétiques sont moins chers que ceux dotés de la technologie SLAM. Mais les modifications d’itinéraires sont plus rapides avec ces derniers, car il n’est pas nécessaire de retirer tout le scotch magnétique de l’usine pour redéfinir un parcours. Avec SLAM, avant d’utiliser l’appareil pour la première fois, il est nécessaire de réaliser un plan de l’usine, ce qui prend plus de temps que de poser le scotch magnétique, donc la mise en route est plus longue. « Mais si vous voulez bénéficier d’une vraie flexibilité, optez pour le SLAM ».

Rob Keij affirme que les AGV ont bien d’autres avantages par rapport au équipements de manutention traditionnels. Ils peuvent être mis en place plus rapidement, leur maintenance est moins onéreuse et ils libèrent davantage d’espace dans l’usine.

Je fais des recherches sur l’automatisation flexible, et j’ai remarqué une certaine rivalité entre les fabricants d’AGV et les fabricants de robots mobiles autonomes (AMR), ces derniers pouvant redéfinir leur itinéraire de manière autonome s’ils rencontrent un obstacle.

Mais, du point de vue de Rob Keij, le directeur commercial de Kivnon, ce n’est que de la poudre aux yeux. Les AGV de Kivnon sont programmables afin d’être connectés aux systèmes de production, aux cellules robotisées et aux portes automatiques pour améliorer le transfert des biens, leur productivité et leur déplacement. Après tout, un  AGV qui peut demander à une porte automatique de s’ouvrir, c’est une forme d’autonomie.

De plus, un robot pouvant redéfinir sa trajectoire de manière autonome : « ça ne marche pas dans une usine du secteur automobile, explique Rob Keij. Les matériaux doivent être transférés dans des délais très précis entre les différentes lignes ». Si un robot doit définir une nouvelle trajectoire pour éviter un obstacle, la séquence de livraison de matériel sur la ligne en question pourrait être perturbée. Dans le cas de AGV, si un obstacle se retrouve sur la trajectoire de l’appareil et que les matériaux qu’il transporte doivent être délivrés rapidement, Kivnon a tout prévu. Les AGV de la marque sont équipés d’un système de suivi qui détecte si un appareil a dû s’arrêter. Ce logiciel lance des alertes proactives par SMS ou par courriel ou déclenche un signal lumineux ou sonore. Par exemple, si un employé laisse une boîte sur la trajectoire de l’appareil, une alerte peut être programmée pour se déclencher deux minutes après l’arrêt de l’appareil : « Nous pensons qu’il est plus intelligent de déplacer la boîte qui gène et de maintenir l’itinéraire de l’appareil, plutôt que de définir un nouveau parcours ».

Pour conclure, après de nombreuses discussions avec des spécialistes du secteur des AGV et des AMR, je me suis rendu compte que l’on ne peut pas résumer la situation en affirmant que les ARM sont « intelligents » et que les AGV sont « bêtes ». Il existe différents types d’intelligence et il n’est pas nécessaire de débourser plus d’argent pour un type d’intelligence ou d’autonomie dont vous n’avez pas besoin pour effectuer une certaine tâche.

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