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Le Taxi Sans Chauffeur Prêt à Débarquer à Paris

© Navya

La start-up lyonnaise Navya a levé le voile, après son bus autonome, sur son nouveau véhicule, un taxi sans chauffeur à propulsion 100% électrique. Une « révolution » dans le monde de la mobilité pour une jeune pousse qui espère également « faire œuvre de salubrité publique » en luttant contre la congestion routière urbaine.

Objectif : troisième trimestre 2018. C’est seulement à cette échéance – si aucun retard n’est à déplorer d’ici là – que les taxis 100% autonomes débouleront sur les routes d’Ile-de-France. La « pépite » sagement couvée par la jeune pousse rhodanienne Navya, ayant déjà sévi avec son bus autonome, ambitionne ni plus ni moins que de mettre en circulation le premier robot-taxi du monde.  « C’est une révolution pour la mobilité en centre-ville », s’est enthousiasmé le maître-d’œuvre de cet ambitieux projet, Christophe Navet, lors de la présentation de ce véhicule « du futur » à la cité du cinéma à Saint-Denis.  Cet « Autonom Cab », dont le coût oscille entre 230 000 et 250 00 euros, va, comme évoqué en préambule, faire l’objet d’une expérimentation dans les rues de Paris ainsi que d’une présentation au salon de l’électronique de Las Vegas, le fameux et prisé « CES » en janvier 2018.

Une voiture connectée au sens littéral du terme puisqu’elle compte 10 capteurs lidars, 6 caméras, quatre radars, deux antennes GNSS et une centrale inertielle. « Ces capteurs apportent à minima une triple redondance sur l’ensemble des fonctions, garantissant une fiabilité exceptionnelle », décrit la société. Pour les non-initiés, les capteurs Lidar, technologie de mesure à distance par laser, sont utilisés par l’Autonom Cab pour percevoir l’environnement en trois dimensions. Ils garantissent ainsi la détection des obstacles et assurent un positionnement précis du véhicule à l’aide d’une cartographie 3D de l’environnement. De leurs côtés, les six caméras, grâce à des algorithmes de « deep-learning », détectent et catégorisent les obstacles. Ces caméras sont connectées à un système de gestion des flux vidéos pour véhicules autonomes.

« Prometteur »

Une innovation qui a suscité l’enthousiasme des pouvoirs publics, notamment de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, concernée au premier chef. « Derrière cette innovation technologique, je vois une promesse de nouveau service de mobilité », a commenté la ministre accompagnée du ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard. Et de poursuivre. « C’est important, au moment où j’ai lancé les Assises de la mobilité, avec l’ambition de proposer des solutions de mobilité pour tous et dans tous les territoires ». En outre, toujours sur le volet innovation, Navya  a façonné son propre outil de mapping capable de générer les cartographies les plus complètes et les plus précises possibles. « Les diverses expérimentations et l’expérience acquise au fil du temps permettent aux équipes de préciser et d’optimiser en permanence ce travail de cartographie, le rendant toujours plus pointu », ajoute la start-up.

Tous les voyants semblent donc au vert pour Navya. Mais le principal obstacle à la mise en circulation de ce véhicule autonome pourrait, « une fois n’est pas coutume », venir de la législation. En effet, en l’état actuel des choses, la loi française, née de la convention internationale de Vienne en cours de renégociation, ne permet pas aux véhicules autonomes de circuler sur route ouverte, sans personne au volant. En espérant que cette contrainte puisse être rapidement levée afin que Navya ne connaisse pas un destin similaire à celui de SeaBubbles. Les « taxis-volants » du navigateur Alain Thébault avaient été portés aux nues par la maire de Paris Anne Hidalgo et Emmanuel Macron lorsque ce dernier officiait à Bercy.

Le « contre-exemple » SeaBubbles

Celui qui n’était alors qu’un turbulent ministre de l’Economie avait même fait état de sa volonté, au cours du salon VivaTechnology de juin 2016, d’équiper les services des douanes de deux véhicules estampillés SeaBubbles. Une doléance qui restera lettre morte, le futur chef de l’Etat s’attirant, au passage, les foudres de ses collègues de Bercy, Christian Eckert et Michel Sapin, lui rappelant que les services de douanes relevaient du champ d’action du ministère des Finances, leur prérogative. Aujourd’hui, SeaBubbles, lassé d’une réglementation sclérosée et obsolète s’épanouit sur les eaux calmes et sereines du lac Léman en Suisse. En espérant que Navya évite une telle sortie de route.  

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