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Google : L’Auteur Du Manifeste Polémique Licencié

L'auteur d'un manifeste anti-diversité chez Google a été renvoyé // Getty ImagesBERLIN, GERMANY – SEPTEMBER 03: Posed scene on the topic google, cracked and broken glasses in front of the google company logo on September 03, 2015 in Berlin, Germany. Photo by Thomas Trutschel/Photothek via Getty Images)

[Mise à jour du 11 août] L’ingénieur de Google, James Damore, auteur d’un manifeste polémique vient d’ouvrir un compte Twitter @Fired4Truth après avoir été licencié par le géant de l’Internet. De son côté, le CEO Sundar Pichai a annulé un meeting autour de la thématique du genre en raison du harcèlement en ligne de certains employés. 

Dans un texte diffusé en interne – et qui a ensuite suscité l’indignation sur Internet – l’ingénieur critiquait une culture du politiquement correct. La polémique intervient alors que la Silicon Valley est secouée par plusieurs scandales, notamment de harcèlement sexuel et d’inégalité entre les femmes et les hommes.     

L’auteur du manifeste anti-diversité « Google’s ideological Echo chamber » qui crée la polémique chez Google depuis le week-end dernier a été identifié et renvoyé. Le licenciement de cet ingénieur a été révélé par le site Recode et confirmé à Bloomberg par l’ex employé lui-même. James Damore a en effet transmis un courriel à Bloomberg dans lequel il déclare avoir été viré pour « avoir propagé des stéréotypes de genre ». Il a également déclaré qu’il était en train « d’explorer tous les recours juridique possibles ».

Lundi, c’était au tour du PDG de Google, Sundar Pichai d’envoyer une note aux employés de l’entreprise pour leur indiquer que « certaines parties de la note violent notre code de conduite et franchissent la ligne en faisant progresser les stéréotypes nocifs sur le genre dans notre milieu de travail. »

« J’apprécie la diversité»

Un texte de dix pages intitulé « Google’s ideological Echo chamber », rédigé par un ingénieur de Google, a été diffusé en interne, puis relayé le 4 août par le site américain Gizmodo, suscitant immédiatement des critiques virulentes. Dans cette note, présentée comme un manifeste, l’auteur  explique par exemple que le manque de femmes ingénieures dans l’entreprise serait imputable à des « différences biologiques ». « La répartition des préférences et des capacités des hommes et des femmes diffère en partie en raison de causes biologiques et que ces différences peuvent expliquer pourquoi nous ne voyons pas une représentation égale des femmes dans la technologie et le leadership. »

En introduction, l’ingénieur rappelle : « J’apprécie la diversité et l’inclusion, je ne nie pas que le sexisme existe et n’appuie pas les stéréotypes. » Mais voilà, l’auteur de ce texte souhaite qu’il y ait une « discussion honnête ». Non content d’exposer sa thèse sexiste, il l’explique. Selon lui, les femmes seraient « plus ouvertes aux sentiments et à l’esthétique qu’aux idées ». Elles auraient également « un intérêt plus fort pour les gens que pour les objets ». « Ces différences, poursuit-il, expliquent en partie pourquoi les femmes préfèrent relativement les métiers des secteurs sociaux ou artistiques ».  

« Biais de gauche »

Il pointe du doigt « un biais de gauche » au sein des « sciences sociales, des médias et de Google ». Selon l’ingénieur, « en ce qui concerne la diversité et l’inclusion, le parti pris de Google a créé une monoculture politiquement correcte ». Il indique que « pour obtenir une représentation plus égale, de genre et de race, Google a créé plusieurs pratiques discriminatoires : programme, mentorat et cours uniquement destinés aux personnes ayant un certain genre ou une race. »  

« Ces pratiques sont basées sur de fausses suppositions générées par nos préjugés et peuvent effectivement augmenter les tensions de race et de genre », s’inquiète-t-il. Pour conclure, il propose quelques suggestions : « démoraliser la diversité », « arrêter d’aliéner les conservateurs », « confronter Google à ses propres préjugés », « arrêter de restreindre l’accès à des programmes à certains groupes ou genre », « avoir une discussion ouverte à ce sujet »

Ecarts de salaires

Le message a été diffusé alors que Google fait l’objet d’une enquête du département américain du travail sur des écarts de salaires entre les hommes et les femmes dans l’entreprise. Dimanche, Danielle Brown, la vice-présidente de la diversité, de l’intégrité et de la gouvernance de l’entreprise a fait savoir aux employés que « notre conviction selon laquelle la diversité et l’inclusion sont primordiales pour le succès de notre entreprise est sans équivoque » La nouvelle vice-présidente de la diversité chez Google précise que « changer de culture est souvent difficile et inconfortable », rappelant que « les personnes ayant un point de vue différent doivent se sentir à l’aise de partager leurs opinions », dans la mesure où ce discours est « compatible avec les principes d’égalité de l’emploi que l’on retrouve dans notre code de conduite. »

Le licenciement de l’ingénieur lui donnerait presque raison : finalement, ne demandait-il pas une « discussion honnête » ? 

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