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Faut-Il Boycotter Les BATX ? 

© GettyImages

On pensait que les GAFA américains étaient les rois du web …. Pourtant, une nouvelle équipe arrive : Les BATX, créés en Chine. Leurs membres rassemblent Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi. Entre GAFA et BATX, la France a-t-elle une chance que l’on parle un jour de son équipe de géants du web sur une échelle internationale ? 

Comment doit-elle réagir face au BATX et enfin existe-t-il des mesures que l’on doit prendre en compte, comme une modification des moyens de consommation voire même un boycott ?

BATX : Comment font-ils ? 

Alors que l’on pensait que le web appartenait aux américains avec les GAFA, les Chinois sont en train de montrer le bout de leur nez. 

Plusieurs facteurs leur ont été propices afin de rejoindre la compétition du web 

Ce n’est pas simplement un mythe : la Chine et ses habitants sont attachés au travail. Non seulement ils se plaignent très peu et sont donc malléables pour les sociétés, mais ils travaillent surtout bien plus : 44 heures de travail par semaine selon la loi et on peut y rajouter 36 heures supplémentaires par mois en moyenne, soit un total d’environ 66 heures par semaine. Bien sûr, on ne parle ici que de ce qui est légal car une enquête du FIDH avait montré qu’avec les heures supplémentaires illégales, on pouvait vite monter à 80 heures par semaine. 

La main d’œuvre peu chère, même si le salaire minimum chinois augmente de plus de 10% chaque année, reste 40% moins chère que ceux des Français : 780 euros au moment de cet article. Les cotisations ne sont pas non plus les mêmes.

La restriction et la population : un milliard quatre cent mille Chinois… contre 330 millions d’Américains ! Quand on sait que la Chine met des restrictions sur les gros sites étrangers, qu’ils soient américains avec Facebook, Wordpress, Youtube, Google mais aussi français avec par exemple Daily Motion, il y a donc un marché exclusif d’un milliard quatre cent mille personnes pour les site chinois. De plus, les Chinois ont l’avantage de pouvoir étudier les business modèles qui marchent à l’étranger pour en faire une version chinoise.

Comment devons-nous réagir face aux BATX ? 

Forcément, quand on constate que Jack Ma a réalisé plus de 22 milliards de bénéfices avec son site Alibaba en une seule journée, cela fait réfléchir. Certains médias ont d’ailleurs comparé ce chiffre avec les PIB de l’Afghanistan et du Honduras qui sont équivalents !

Mais alors comment faire face à un pays qui a une restriction à sens unique ? Devrions-nous jouer le contre-pied ? Après tout,  si les chinois ont des accès bloqués sur les sites étrangers, peut-être serait-il fair-play de se dire que nous devons boycotter les gros sites chinois à notre tour ? 

C’est un avis personnel, mais selon moi, se couper totalement d’un pays qui représente presque 20% de la population mondiale serait une erreur. L’isolement n’est jamais bon, quel que soit son sens. 

Plutôt que de les isoler, il faut plutôt chercher à comprendre comment en faire nos alliés.

À titre personnel, que nous puissions faire le poids face aux mastodontes américains et chinois, et même s’il serait merveilleux que la France lance à son tour son équipe de super-héros du web, je doute qu’avec le contexte et les règles du jeux actuelles ce soit quelque chose de possible. Si la France est la sixième puissance économique mondiale, elle est seulement la 19ème pour l’économie numérique (Source : BCG).
On le voit bien d’ailleurs, les « débrouillards du web » fuient la France. Les gros projets se retrouvent bien souvent dans la Silicon Valley, pendant que les plus petits vont souvent s’implanter dans des destinations où l’imposition est plus légère, leur permettant de se développer avec plus de facilités. 

Mais être pessimiste, c’est déjà s’avouer vaincu, et impossible n’est pas français ! Emmanuel Macron a promis quinze réformes pour le numérique, et de plus en plus d’incubateurs ou d’écoles ouvrent leurs portes comme c’est le cas par exemple avec l’école 42 de Xavier Niels et Nicolas Sadirac. 

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