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Cybersécurité : Trump Sur Les Traces D’Obama

Aussi incroyable que cela puisse paraître, peu de controverses autour de la dernière ordonnance de Donald Trump sur l’amélioration de la cybersécurité aux Etats-Unis. Un soulagement. Et pour cause : beaucoup de ce que le nouveau président exige dans cette ordonnance, qui devait être signée hier, a été initié par l’administration Obama, selon les dernières informations communiquées par la Maison Blanche.

Comme l’a révélé un fonctionnaire de la Maison Blanche, l’ordonnance engagera, entre autres, le chef du Bureau de la gestion et du budget (OMB) à évaluer et gérer le risque pesant sur l’ensemble de la branche exécutive du gouvernement fédéral. De plus, elle astreindra les patrons des agences fédérales à planifier la modernisation des systèmes informatiques. Le secrétaire de la Sécurité Intérieure, John Kelly, et d’autres chefs d’agence seront invités à se coordonner avec les « gestionnaires des sites critiques » afin de combler et pallier les faiblesses numériques,  a-t-il ajouté.

Lors d’une réunion d’information, il a été admis que de vieilles idées avaient été reprises, et qu’elles seraient entièrement respectées : « Plusieurs recommandations ont été faites en 2009 par le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), puis à nouveau par la commission du président Obama, dirigée par Tom Donilon et Sam Palmisano, en 2016 » a déclaré ce même responsable. « Les changements portent sur la philosophie de gestion, la gestion des risques d’entreprise, et la modernisation du système informatique fédéral. Ce n’est pas que les précédents présidents n’ont pas essayé, mais le président Donald Trump a un plan pour la mettre en œuvre. »  

Il reste incertain que les propositions qui ont fuité dans le Washington Post le week-end dernier soient également promulguées. Ces dernières demanderaient ainsi aux services de renseignement et de défense de lancer des tests sur les capacités de la cybersécurité américaine, et des recommandations pour les améliorer. Il en serait de même pour les « adversaires » étrangers, ainsi qu’un examen permettant de relever les failles les plus critiques de l’infrastructure numérique. Comme indiqué dans le document, Donald Trump voudrait que tout cela soit exécuté sous 60 jours.

Suite au hack massif de l’Office of Personnel Management (OPM), 21 millions de données citoyennes ont été volées. Obama avait, lui, ordonné un examen similaire de la sécurité gouvernementale, mais sous un délai plus court de 30 jours.

« Rien de tout cela n’est raisonnable »

Rob Graham, de l’entreprise de cybersécurité Errata Security, pressent une stratégie à peu près comparable entre l’ancien et le nouveau gouvernement. « Ils vont simplement reprendre les plans d’Obama, les remettre un peu en forme et les publier comme s’il s’agissait d’une nouvelle stratégie », a déclaré Graham. « Rien de tout cela n’est raisonnable. Washington vit en vase clos sans consulter des experts externes. »

Mais il ne serait pas si préjudiciable que l’administration Trump copie le régime Obama. Peter Singer, de l’organisation New America, indique que l’aspect le plus intéressant de cette ordonnance est ce que Trump n’a pas abordé, en particulier l’enquête sur le « plus grand hack de l’histoire » : le piratage de la présidentielle US par des agences de renseignements russes.

Donald Trump n’a jusqu’ici pas fait très bonne impression avec ses différentes ordonnances, y compris le très récent et controversé décret sur l’immigration, a déclaré Rob M. Lee, un ancien analyste de la Communauté du renseignement des États-Unis et fondateur de la protection des infrastructures chez Dragos Security. « J’ai entendu beaucoup de discussions à ce sujet. Les gens n’ont pas confiance », a-t-il ajouté. « L’administration Trump est assez imprévisible et les décrets indépendants les uns des autres, mettant à mal la confiance des citoyens américains. »

MISE A JOUR : La Maison Blanche a finalement annulé la signature de l’ordonnance sur la cybersécurité et cherche à la reporter à une date ultérieure. Bloomberg indique qu’il en a été décidé ainsi afin que Donald Trump puisse se concentrer sur les nombreux procès intentés la semaine passée contre son décret sur l’immigration.

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