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Ukraine : Quelles sont les forces et les faiblesses militaires de Kiev et de Moscou ?

Ukraine12 février 2022, des militaires ukrainiens participent à des exercices organisés par le ministère des Affaires intérieures de l’Ukraine à Kalanchak, près de la frontière avec la Crimée. | Source : Getty Images

Forbes vous propose de passer en revue les forces et les faiblesses militaires de l’Ukraine et de la Russie en cas de conflit.

 

Le président russe Vladimir Poutine a déployé plus de la moitié des forces terrestres de l’armée russe, soit près de 150 000 soldats, le long de la frontière ukrainienne. Selon plusieurs observateurs, plus de mille chars, des centaines de pièces d’artillerie et des dizaines d’avions et d’hélicoptères de combat pourraient accompagner ces soldats.

L’armée ukrainienne est plus nombreuse que les soldats russes à la frontière, mais l’armement ukrainien, dont une grande partie date des années 1980, lorsque le pays faisait partie de l’Union soviétique, est plus ancien, plus lent et moins létal que celui de la Russie.

L’armée russe pourrait attaquer sur plusieurs fronts : au nord, depuis la Crimée, que la Russie a arrachée au contrôle ukrainien en 2014 ; à l’ouest, par le Donbass où les séparatistes antigouvernementaux mènent une guerre sans merci contre les brigades de Kiev depuis l’annexion de la Crimée ; ou alors au sud, depuis la Biélorussie, et à l’ouest depuis la Transnistrie, en Moldavie, contrôlée par la Russie.

Certes, les forces armées ukrainiennes bénéficient d’avantages propres à toute nation qui combat un envahisseur : un terrain familier, des lignes d’approvisionnement plus courtes et le soutien de la population locale. Néanmoins, il est possible qu’aucun de ces avantages n’ait une réelle importance. L’armée russe peut concentrer plus de puissance de frappe par kilomètre de front que toute autre armée au monde.

La technologie, les tactiques et la doctrine constituent les piliers de la guerre. Forbes vous propose un aperçu des principaux moyens de combat que la Russie et l’Ukraine déploient en vue d’un éventuel affrontement, des tactiques que les forces armées pourraient tenter d’appliquer et de la doctrine soviétique guidant la conduite de la guerre par les deux pays.

 

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Char russe T-72B3. | Source : Getty Images

 

  • Les chars de combat

L’armée russe a rassemblé environ 1200 chars de combat en vue d’une éventuelle invasion de l’Ukraine. Parmi ces chars, l’on trouve les derniers modèles T-90 ainsi que des T-80 et des T-72 améliorés.

De l’autre côté de la frontière, l’armée ukrainienne a mobilisé ses propres blindés pour une éventuelle campagne défensive. L’Ukraine possède certains modèles de chars identiques à ceux utilisés par la Russie, mais le meilleur char de Kiev est le T-64 modernisé.

Ce modèle de char est une relique de la guerre froide conçue dans une usine dont l’Ukraine a hérité lors de l’éclatement de l’Union soviétique. Kiev a modernisé des centaines de T-64 datant des années 1970 en les dotant d’un meilleur blindage réactif, de viseurs de nuit améliorés et d’autres fonctionnalités.

En principe, les T-64 modernisés sont technologiquement supérieurs à la plupart des chars russes. Cependant, il est inutile de comparer un char à un autre lorsque les deux peuvent ne jamais se croiser au combat. En effet, il ne faut pas s’attendre à de nombreux combats entre chars, entre les T-64 ukrainiens vieillissants et les T-90 russes plus récents. Il n’y a qu’au cinéma que l’on voit des chars détruire d’autres chars. Durant une guerre réelle, les blindés s’affrontent rarement. C’est particulièrement vrai en Ukraine, où les deux camps suivent la doctrine soviétique.

Selon cette doctrine, c’est l’artillerie, et les chars ou l’infanterie, qui sont la force décisive. Les autres armes de combat existent pour positionner l’artillerie en vue de mettre en place des barrages dévastateurs, et pour exploiter les trous que les canons font dans les défenses ennemies.

 

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Obusier 2S7. | Source : Getty Images

 

  • L’artillerie

La guerre dans le Donbass est avant tout une guerre d’artillerie. Si Vladimir Poutine ordonne à ses troupes d’élargir le conflit, les gros canons joueront probablement un rôle encore plus important. Tant qu’ils suivront la doctrine soviétique, les deux camps mettront l’accent sur ce que les experts militaires appellent les « feux », c’est-à-dire la concentration et l’échange de tirs d’artillerie lourde.

L’armée ukrainienne et l’armée russe ont en commun un grand nombre de modèles de canon et de systèmes d’artillerie de soutien. Toutefois, les Russes peuvent mettre leur artillerie à contribution bien plus rapidement que les Ukrainiens.

Par exemple, l’obusier automoteur 2S7 est le plus gros canon dans les deux camps. Le 2S7 possède une distance de frappe de 50 km. Il a été utilisé en Afghanistan dans les années 1980 et les guerres en Tchétchénie dans les années 1990.

Les Russes ont fini par stocker une grande partie de leurs quelque 300 modèles 2S7. Les Ukrainiens ont fait de même avec la centaine de modèles 2S7 qu’ils ont hérités de l’Union soviétique. Si ce canon est puissant, il est également lourd, lent à tirer, difficile à soutenir et excessivement bruyant pour l’équipage de 14 personnes.

Cependant, les combats dans le Donbass, qui ont commencé en 2014, ont contraint l’armée ukrainienne à réactiver un grand nombre de vieux équipements. L’armée a sorti au moins 13 modèles 2S7 des stocks et les a envoyés en révision.

Les artilleurs ukrainiens doivent faire face à un problème : les Russes possèdent toujours leurs propres modèles 2S7 et ils peuvent tirer plus rapidement et avec plus de précision que les canons ukrainiens, grâce au système sophistiqué de guidage de tir que les Russes ont développé ces dernières années. Ce système combine des drones, des radars au sol et des dispositifs d’écoute électronique pour repérer les cibles, ainsi que de solides liaisons radio pour transmettre les coordonnées aux canons.

Lors des combats autour de la ville de Debaltseve, début 2015, les 2S7 et autres gros canons russes ont attaqué les troupes ukrainiennes. « Les Ukrainiens ont affirmé que pour chaque salve qu’ils tiraient, ils recevaient 10 à 15 salves en retour », indique le Small Wars Journal. « Les récits de soldats ukrainiens pris pour cible par l’artillerie russe, quelques secondes seulement après avoir été repérés par un [drone] ou après avoir fait usage de leur téléphone, ont été nombreux durant la bataille. »

En plus des 2S7, les Russes et les Ukrainiens déploient des centaines d’autres pièces d’artillerie, ainsi que des lance-roquettes et des missiles balistiques sol-sol. Si les Russes attaquent, il faudra garder un œil sur ces canons et ces roquettes. Le camp qui réussira à positionner et à orienter son artillerie plus rapidement pourrait prendre l’avantage.

Néanmoins, il est important d’apporter une précision : c’est une chose de déployer un obusier et et de lui trouver des cibles, c’en est une autre de maintenir un approvisionnement régulier en obus lourds depuis les dépôts d’approvisionnement jusqu’au front. L’Ukraine a longtemps lutté pour constituer des stocks importants de munitions d’artillerie. La Russie, quant à elle, ne possède peut-être pas assez de camions pour transporter rapidement les munitions des dépôts ferroviaires au front.

 

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Hélicoptère Mi-24. | Source : Getty Images

 

  • Les défenses aériennes

La guerre dans l’est de l’Ukraine, dans le Donbass contrôlé par les séparatistes, est avant tout une guerre terrestre. En cas d’invasion de l’Ukraine, cela pourrait également être le cas. La potentielle zone de combat actuelle est un endroit extrêmement dangereux pour les avions de toutes sortes, pour une raison majeure : les deux camps déploient de puissants systèmes de défense aérienne.

« La Russie a déployé le système de défense aérienne tactique terrestre intégré le plus moderne de la planète », expliquent Lester Grau et Charles Bartles dans leur ouvrage The Russian Way of War. Chaque brigade, qui compte jusqu’à quatre groupes tactiques de 900 personnes, voyage avec un bataillon de défense aérienne. Ce bataillon est équipé de missiles sol-air et de canons.

Les défenses aériennes russes en première ligne sont assez autonomes. Les radars du bataillon de défense aérienne peuvent avertir les forces armées de l’approche d’un avion, tandis que les batteries elles-mêmes tirent des missiles infrarouges ou guidés sans radar.

« L’objectif de cette défense aérienne dense est d’empêcher l’ennemi d’utiliser des hélicoptères de combat, des chasseurs-bombardiers, des missiles de croisière et des systèmes aériens sans pilote », écrivent Lester Grau et Charles Bartles.

Au printemps 2014, au cours des combats pour l’aéroport de Donetsk, les hélicoptères Mi-24 et Mi-8 ainsi que les chasseurs Su-25, Su-27 et MiG-29 de Kiev ont infligé de lourdes pertes aux séparatistes retranchés dans l’aéroport, les affaiblissant considérablement avant l’assaut terrestre. « L’offensive combinée air-terre a permis de maîtriser les séparatistes et les a repoussés de l’aéroport », indique le major Amos Fox de l’armée américaine dans une étude de 2019.

Le Kremlin a retenu la leçon. Au cours des mois suivants, les Russes ont fourni aux séparatistes des missiles Strela. Les troupes russes de défense aérienne, dotées d’un équipement plus lourd (des systèmes de missiles sol-air Bouk) ont franchi la frontière du Donbass. En juillet 2014, un missile Bouk appartenant aux forces séparatistes a abattu par erreur un avion de ligne malaisien, tuant 298 personnes.

Les pilotes ukrainiens se sont heurtés au même mur d’acier qui a abattu l’avion de ligne. Au total, 63 Ukrainiens sont morts au cours de trois fusillades au printemps 2014. Kiev a alors retiré ses avions et ses hélicoptères. « Il est presque impossible de trouver la moindre mention d’avions ukrainiens sur le champ de bataille après août 2014 », précise Amos Fox.

 

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Avion Sukhoi Su-27SM. | Source : Getty Images

 

  • Les avions de chasse

En cas de conflit plus large en Ukraine, les équipages aériens russes pourraient être confrontés aux mêmes difficultés extrêmes que les équipages ukrainiens. Toutefois, cela ne signifie pas que les pilotes courageux des deux camps ne persévéreront pas.

Pour autant, les Ukrainiens commenceraient avec un sérieux désavantage. L’armée de l’air russe peut déployer des centaines de chasseurs et d’avions de combat modernes au-dessus de l’Ukraine, et pourrait même utiliser des bombardiers pour lancer des missiles à longue portée sur des cibles ukrainiennes sans jamais s’approcher de la zone de combat.

L’armée de l’air ukrainienne ne peut rassembler au mieux que 125 avions de combat de première ligne. Parmi ces avions, 71 sont des chasseurs, et parmi ces chasseurs, 34 sont des biréacteurs Su-27. Les pilotes experts des Su-27 ont le plus de chance d’ouvrir une brèche dans la campagne de bombardement punitive qui pourrait précéder une offensive russe plus large dans la région ukrainienne du Donbass.

Les meilleurs Su-27 et les pilotes les plus expérimentés appartiennent à une seule brigade composée de deux escadrons. Cette brigade est basée à Mirgorod (ou Myrhorod, en fonction de la transcription), dans le centre-nord de l’Ukraine, à l’est du fleuve Dniepr, qui traverse le pays du nord au sud.

Si les Su-27 de la 831e brigade d’aviation tactique se dressent sur le chemin des avions russes, c’est le signe que l’armée de l’air ukrainienne, qui s’est abstenue de prendre part aux combats dans le Donbass depuis qu’elle a subi de lourdes pertes en 2015, a l’intention de se battre.

Avec leur vitesse supersonique, leurs radars d’une portée de 96,5 km et leurs missiles air-air R-27, les Su-27 de Kiev, malgré leur âge avancé, font toujours partie des intercepteurs les plus puissants de la région. Cependant, cela ne signifie pas qu’ils tiendront longtemps contre les Russes.

Les avions de combat au sol biréacteurs Su-25 de l’Ukraine pourraient tomber encore plus vite. Au cours de sa brève et funeste campagne aérienne contre les séparatistes soutenus par la Russie dans le Donbass en 2014 et en 2015, l’armée de l’air ukrainienne assiégée a perdu cinq de ses Su-25 lents, qui sont consacrés à l’appui aérien rapproché des troupes au sol.

Les pertes ont mis en évidence la vulnérabilité des Su-25. Leur cellule robuste et leur blindage relativement épais ne peuvent pas sauver lorsque la nature même de leur mission exige de voler directement dans l’un des espaces aériens les plus dangereux de la planète.

Après avoir restauré un grand nombre de ses vieux Su-25 immobilisés au sol, l’armée de l’air ukrainienne exploite aujourd’hui environ 31 de ces avions dans une seule brigade à Mykolaïv, sur les côtes de la mer Noir. Une douzaine d’autres appareils sont stockés. L’armée de l’air russe, quant à elle, possède près de 200 Su-25, dont près de 80 se trouvent à portée de frappe de l’Ukraine.

Durant une phase de renforcement au printemps dernier, les Russes ont mis en place des Su-25 sur des aérodromes plus proches de l’Ukraine avant de les retirer en mai. Le retour d’un grand nombre d’avions sur des bases avancées ne prendrait que quelques jours tout au plus. Un escadron a récemment été déployé en Biélorussie pour un exercice et pourrait rester sur place, ce qui le placerait à proximité de la ligne de front potentielle.

 

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Croiseur classe Slava « Marshal Ustinov ». | Source : Getty Images

 

  • Les navires de guerre

L’armée ukrainienne a les moyens de résister, voire de contrer, un assaut russe plus large sur l’Ukraine. L’armée de l’air ukrainienne est inférieure en nombre et en armement, mais elle peut encore se battre.

Cependant, en mer, la maigre flotte de Kiev est désespérément dépassée par la marine russe, largement supérieure. La marine ukrainienne n’exploite qu’un seul grand navire de combat de surface, et « grand » est un terme relatif dans le cas présent.

À quoi sert la frégate Hetman Sahaydachniy ? Elle n’a aucune chance contre la puissance écrasante de la flotte russe en mer Noire, qui peut déployer cinq frégates, plusieurs navires de guerre, au moins six sous-marins de combat et, surtout, le croiseur Slava.

La seule raison pour laquelle le Hetman Sahaydachniy a survécu à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 est sans doute qu’au moment de l’attaque russe, il était en déploiement et aidait l’OTAN à se défendre contre les pirates dans la Corne de l’Afrique.

La frégate de classe Krivak III de 3500 tonnes, mise en service en 1993, est tout aussi impuissante à stopper une invasion russe à grande échelle, qui, selon les experts, pourrait impliquer un assaut amphibie sur les côtes ukrainiennes.

Si Vladimir Poutine décide d’ordonner une attaque plus large contre l’Ukraine, l’infanterie navale russe pourrait attaquer le long des côtes ukrainiennes au même moment où une armée de chars russes roulerait vers l’ouest à travers le Donbass et vers le nord depuis la Crimée. Une attaque réussie pourrait couper entièrement l’Ukraine de la mer Noire et de la mer d’Azov adjacente, ce qui aurait pour effet d’enclaver le pays.

La marine russe pourrait réunir près d’une douzaine de navires de débarquement de classe Ropucha et Alligator, ainsi qu’une demi-douzaine de petites embarcations de débarquement. Le croiseur à missiles guidés Moskva pourrait naviguer avec les troupes amphibies afin de les protéger.

Le Moskva est une réserve de missiles mobiles de 12 500 tonnes de 189 mètres de long pouvant accueillir près de 500 personnes à bord. Il contient suffisamment de missiles antinavires pour anéantir l’ensemble de la marine ukrainienne et suffisamment de missiles de défense aérienne pour parer à toute attaque aérienne contre la flotte amphibie en mer Noire.

Cependant, l’importance du Moskva pourrait en faire une cible privilégiée des missiles antinavires Neptune fabriqués localement par l’Ukraine. En supposant que les Ukrainiens parviennent à préserver leurs quelques missiles antinavires des bombardements russes et à localiser le Moskva à l’aide de radars ou de drones, ils pourraient tirer quelques coups sur le croiseur russe.

 

  • Les faiblesses russes

Les Russes ne sont pas invincibles. En près de dix ans de combats acharnés, les Ukrainiens ont compris les principales faiblesses d’un groupe tactique de bataillon russe typique. Si les bataillons ukrainiens parviennent à exploiter ces faiblesses, ils pourraient être en mesure de ralentir l’assaut russe, voire de l’arrêter, malgré le contrôle probable des airs et des mers par la Russie.

La clé de la bataille est la main-d’œuvre. L’armée russe organise ses BTG (des groupes tactiques armés) pour tirer profit de la puissance de feu de l’artillerie, un atout traditionnel de la Russie, tout en préservant la ressource la plus précieuse de l’armée : l’infanterie professionnelle qualifiée.

Durant un conflit tel que celui qui sévit dans la région ukrainienne du Donbass, les forces régulières russes combattent aux côtés de paramilitaires locaux, en l’occurrence les séparatistes antigouvernementaux des « Républiques populaires » de Lougansk (ou Louhansk en fonction de la transcription) et de Donetsk.

Les succès de l’armée régulière ukrainienne existent en nombre suffisant pour suggérer que les groupes tactiques de bataillons russes présentent des vulnérabilités qui peuvent être exploitées, explique le capitaine Nicolas Fiore de l’armée américaine dans un article de 2017 pour Armor, le magazine officiel du corps de chars de l’armée.

Si un commandant ukrainien peut mobiliser suffisamment de forces pour maintenir les troupes régulières russes en place et également organiser une contre-attaque, il pourrait être en mesure de manœuvrer autour des troupes régulières pour frapper un BTG à l’endroit où ses défenses sont les plus faibles. En d’autres termes, à l’endroit où les forces mandataires sont chargées de la sécurité.

C’est une tâche difficile. Les troupes de Kiev pourraient être à court de missiles, d’avions et d’obus d’artillerie avant d’avoir perdu la volonté de se battre. Il existe des méthodes permettant de contrer les avantages de la Russie sur le champ de bataille. Cependant, ces méthodes dépendent d’un approvisionnement adéquat en munitions et en armes.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : David Axe

<<< À lire également : L’Ukraine prête à résister sur le champ de bataille et dans les négociations diplomatiques >>>

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