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Le président émirati d’Interpol de nouveau dans le viseur de la justice française

InterpolLe président d’Interpol, le major général Ahmed Nasser Al-Raisi, est de nouveau dans le viseur de la justice française. | Source : Getty Images

INTERPOL | Deux citoyens britanniques ont témoigné devant un juge d’instruction français qui enquête sur les accusations de torture à l’encontre du président d’Interpol, le major général Ahmed Nasser Al-Raisi.

 

Mercredi 11 mai, Matthew Hedges et Ali Issa Ahmed ont témoigné devant l’unité spécialisée dans les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre du tribunal de Paris.

Les deux hommes affirment avoir été arrêtés injustement, détenus arbitrairement et torturés aux Émirats arabes unis (EAU), Matthew Hedges en 2018 et Ali Issa Ahmed en 2019. Durant cette période, Ahmed Nasser Al-Raisi était l’inspecteur général des EAU et les deux hommes affirment qu’il était donc responsable en dernier ressort de leur mauvais traitement. Ils déclarent que rien de tout cela ne serait arrivé sans l’implication d’Ahmed Nasser Al-Raisi.

Les avocats des deux Britanniques ont déposé plainte contre Ahmed Nasser Al-Raisi auprès du procureur de Paris en octobre 2021, en vertu du principe de compétence universelle. Selon ce principe juridique, les autorités d’un pays peuvent enquêter sur certaines violations du droit internationales (comme la torture) et en poursuivre les auteurs même si ces violations ont eu lieu dans une autre juridiction.

En janvier 2022, une plainte au pénal a été déposée auprès de la section spécialisée du tribunal de Paris, qui a ensuite décidé d’ouvrir une enquête sur Ahmed Nasser Al-Raisi.

Matthew Hedges et Ali Issa Ahmed ont également déposé quatre plaintes conjointes au pénal contre Ahmed Nasser Al-Raisi dans d’autres juridictions, notamment en Norvège, en Suède et en Turquie. Par ailleurs, les deux hommes ont déposé des plaintes distinctes au civil au Royaume-Uni contre le major général émirati et d’autres responsables des EAU.

Après avoir témoigné, Ali Issa Ahmed a déclaré : « C’est bien que ce jour soit enfin arrivé. Dès l’instant où j’ai été libéré, je me suis battu pour que justice soit rendue pour ce qui m’est arrivé. Cela a pris trois ans, mais j’ai enfin le sentiment que nous pourrions toucher au but ».

Matthew Hedges a, quant à lui, affirmé : « Rendre justice pour moi et pour d’autres victimes qui ne peuvent pas le faire est ce qui me pousse à endurer le stress et la pression de ces procédures judiciaires. Aujourd’hui, c’est un véritable moment de fierté que de pouvoir témoigner des tortures que j’ai subies aux EAU. […] Je suis convaincu que les juges français verront le sérieux et l’importance de nos preuves et que c’est l’ensemble du système des EAU qui est à blâmer pour les abus que nous avons subis ».

Le siège d’Interpol se trouve à Lyon et les médias français indiquent que dans le cadre de l’enquête le concernant, Ahmed Nasser Al-Raisi pourrait être arrêté et détenu pour un interrogatoire en France s’il se rend dans le pays.

Pour la rédaction de cet article, Forbes a adressé une demande de commentaire à Interpol et au major général Ahmed Nasser Al-Raisi (via Interpol). En réponse, un porte-parole d’Interpol a déclaré : « Il s’agit d’une question entre les parties concernées, et étant donné qu’il s’agit d’une affaire en cours, il serait prématuré pour Interpol de faire le moindre commentaire ».

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Dominic Dudley

<<< À lire également : Interpol : Nouvelle plainte pour “tortures” déposée contre le candidat des Émirats arabes unis à la présidence d’Interpol >>>

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