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Santé : François Fillon Edulcore Son Programme

© Getty Images

Le candidat des Républicains à l’élection présidentielle, toujours empêtré dans l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants, tente de reprendre la main sur sa campagne en dévoilant des propositions édulcorées en matière de santé.

Après la polémique retour à la politique. C’est en tout cas le souhait de l’ancien premier ministre qui après avoir été littéralement aspiré par le tourbillon médiatique après les révélations du Canard Enchaîné sur les emplois présumés fictifs de son épouse Penelope et de ses enfants, essaie de redonner un cap à une campagne qui bat de l’aile. Désireux de revenir aux « fondamentaux », François Fillon a ainsi levé le voile sur ses propositions en matière en santé.

Un « volet » de son programme qui avait déjà fait polémique-décidément-en fin d’année dernière, ces détracteurs l’accusant à mots couverts de vouloir privatiser une partie de la couverture maladie des Français.  « On a rebâti, enrichi, améliorer le projet », a tenté de justifier François Fillon qui a , pour ce faire, sollicité l’un des spécialistes de son camp sur ces questions, le député Jean Leonetti, mais également Eric Woerth et Hervé Gaymard, respectivement chargés de concocter le programme santé des candidats Sarkozy et Juppé.

20 milliards d’économies

Voulant s’épargner des polémiques supplémentaires, l’ancien ministre des Affaires sociales a singulièrement adouci son « traitement » rappellant, dans les colonnes du Parisien, qu’il n’a jamais voulu « la mise en place d’une santé à plusieurs vitesses ». Et d’asséner plusieurs propositions, avec, en filigrane, l’ambition d’ici à la fin 2022 « d’un reste à charge 0 pour les dépenses les plus coûteuses grâce à un nouveau partenariat entre la sécurité sociale et les organismes complémentaires ». Le vainqueur de la primaire à droite propose ainsi, de manière plus concrète, le remboursement à 100% des lunettes des enfants dès 2017. Une volonté prolongée avec également un reste à charge 0 pour les prothèses auditives, l’optique et les prothèses dentaires à la fin du quinquennat.

Des dépenses supplémentaires mais quid des économies ? Ces dernières se chiffrent à 20 milliards selon le candidat Fillon pour compenser la hausse desdites dépenses. Un montant nécessaire pour assurer le retour à l’équilibre de la Sécurité sociale qui conserve ainsi son « sacro-saint statut » obligatoire et universel. Même si le candidat reconnaît que les complémentaires santé pourraient être davantage sollicités. Des Assises de la santé seront ainsi programmées à la fin de l’année 2017 pour réfléchir au devenir du secteur avec les principaux acteurs concernés fait savoir l’entourage du candidat.

Exit les « petits et gros risques »

En revanche, exit, dans cette nouvelle mouture du projet santé de l’ancien locataire de Matignon, les mentions de petits et gros risques qui avaient coulé tant d’encre à la fin de l’année dernière, le candidat et ses principaux lieutenants peinant à justifier, se vautrant parfois dans le ridicule, l’utilisation d’un tel vocable. Les « gros risques » devant, selon le programme initial être pris en charge par l’assurance maladie quand les « petits risques » relevaient des complémentaires. « La formulation était ambiguë », reconnait François Fillon.

La « pilule » est, en revanche, toujours aussi amère du côté du gouvernement et de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui déjà, en décembre dernier, était vent debout contre le programme de l’ancien Premier ministre. « Le flou jeté sur la peinture ne masque en rien le tableau d’ensemble. L’objectif reste le même : dérembourser », doutant de la volonté réelle de François Fillon de préserver le caractère universel de l’Assurance maladie. « Avec Fillon, pour continuer à se soigner, il faudra donc se payer une grosse assurance et avoir une grosse voiture pour trouver un hôpital », fin de citation.

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