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Laurence Parisot Fait Acte De Candidature Pour Matignon Et Se Fait « Recadrer »

© Getty Images

L’ancienne « patronne des patrons » et actuelle vice-présidente de l’Ifop a fait acte de candidature à Matignon en cas de victoire d’Emmanuel Macron. « Dérisoire, inconvenant et vaniteux » pour le secrétaire général d’En Marche!, Richard Ferrand.

Un recadrage en bonne et due forme. Alors que la campagne de second tour d’Emmanuel Macron n’a pas démarré sous les meilleurs auspices, c’est le moins qu’on puisse dire, comme en atteste la séquence d’hier face aux ouvriers de Whirlpool à Amiens où le candidat d’En Marche!, après avoir été accueilli sous les huées, est finalement ressorti de cette échange par le haut. Mais depuis ce matin, l’ancien ministre de l’Economie et son entourage doivent faire face aux ambitions des uns et des autres qui se partagent déjà les maroquins… à dix jours du premier tour, comme si la victoire face à Marine Le Pen était d’ores et déjà acquise. Symbole de cette « arrogance » qui fait le jeu du Front national – la présidente frontiste ayant grappillé deux points en deux jours selon le sondage quotidien Présitrack d’OpinionWay – Orpi pour Les Echos – Laurence Parisot qui a déclaré dans les colonnes de Marianne « être disponible » pour diriger le futur gouvernement du président Macron.

« J’ai plusieurs fois dit que j’étais disponible à faire des choses. J’ai une expérience, je suis crédible. Donc je peux être prête ». Ajoutant qu’elle n’excluait rien si, en effet, Emmanuel Macron lui proposait le poste de Premier ministre. Et de poursuivre « On se connaît bien », souligne l’ex-patronne des patrons. « J’ai apprécié travailler avec lui, c’est un interlocuteur remarquable pour son écoute, sa créativité ». Fin de citation. Et de préciser, tout de go, ne pas avoir, à l’heure actuelle, de relations et d’échanges avec le principal intéressé ou des membres de son entourage.

En Marche! s’agace

Dès lors, quel est l’intérêt d’une telle déclaration, si ce n’est semer le trouble et ajouter un caillou de plus sur le chemin déjà sinueux du candidat d’En Marche! vers l’Elysée ? Surtout en vertu du sacro-saint principe « Matignon cela ne se demande pas… même si cela ne refuse pas non plus ». Un adage qui a « désillusionné » les ambitions de certains prétendants. Jean-Louis Borloo et Michèle Alliot Marie, au coude-à-coude, pour prendre la succession de François Fillon à l’été 2010 peuvent en témoigner. La réaction du « premier cercle » d’Emmanuel Macron ne s’est pas faite attendre. Ainsi, le secrétaire général d’En Marche!, Richard Ferrand, s’est fendu d’un tweet cinglant à destination de la « candidature » Parisot.

 « Nous menons campagne pour rassembler et servir la France, d’autres rêvent à leur carrière. Dérisoire, inconvenant et vaniteux » pour l’ancien rapporteur de la loi Macron qui fait véritablement office de « recadreur » en chef ces derniers jours. Il a également vertement tancé sur le réseau social les déclarations de Jacques Attali, qualifiant les événements de Whirlpool d’anecdotes. Pourtant, hormis le fait que le « timing », en vertu des difficultés susnommées d’Emmanuel Macron, l’ancienne présidente du Medef dispose-t-elle de toutes les qualités requises pour la fiche de poste ?

« Expérience de la vie politique et de l’art parlementaire »

A priori, oui. Surtout qu’Emmanuel Macron a laissé plané la possibilité de nommer une femme à Matignon doté d’une certaine expérience. Mais en même temps-comme dirait Emmanuel Macron lui-même-difficile d’imaginer l’ancienne patronne du Medef diriger un gouvernement composite, donc avec des gens de gauche, au regard de son passé de dirigeante de l’organisation patronale.

En outre, le manque d’expérience de Laurence Parisot à ce niveau pourrait, en plus de ses déclarations à l’emporte-pièce, fortement l’écarter du jeu. « Il faudra qu’il ou elle ait une forte expérience de la vie politique, de l’art parlementaire et de la capacité à gouverner les hommes ». Ce qui ferme – a priori toujours –  les portes de Matignon à Laurence Parisot au regard de son inexpérience à l’Assemblée nationale. « Un portrait-robot » qui colle davantage à Jean-Yves Le Drian, voire François Bayrou. Mais une surprise – surtout avec Emmanuel Macron – n’est pas à exclure.

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