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Pour Claude Bébéar, « L’Etat Ecoute Trop Les Macro-Economistes »

A l’heure où va s’intensifier la campagne électorale en France, chacun observe qu’elle est rythmée – depuis une semaine – par la publication des premiers chiffrages des programmes des candidats.

 

Jean-Luc Mélenchon s’est livré à un exercice de véritable marathonien via YouTube tandis qu’Emmanuel Macron a commencé à lever le voile sur son futur programme jusque-là assez discret, voire opaque.

François Fillon procède par ajustements dans ses effets d’annonce, notamment dans le domaine de la santé, tandis que Benoît Hamon continue de cultiver sa différence singulière en posant sur la table sa conviction quant à la fin du travail.

Au plan macro-économique, les chiffrages donnent le vertige. Comment financer le revenu universel qui pèserait une fois et demie le poids de la TVA dans sa fourchette basse ?

Comment apporter du crédit ( au sens propre : comment la financer ? ) à la vaste relance de plus de 270 milliards que veut mener le leader du Front de Gauche ?

 

A ce stade, il est intéressant de constater que les économistes convoqués par les chaînes d’information pour éclairer le citoyen s’écharpent plus ou moins courtoisement sur les chiffres-clefs : hypothèses de croissance, niveau du chômage, taux d’endettement, impact du retour éventuel de l’inflation, nombre de fonctionnaires, etc.

Tout ceci est respectable et fort utile mais il me semble requis de se tourner vers un véritable développeur, à savoir Claude Bébéar le créateur d’AXA et le fondateur de l’Institut Montaigne.

Le temps ne change rien à l’affaire : effectivement dès 1993 ( le 13 juin, sur France 2 lors d’un passage à l’émission  » L’heure de vérité  » de feu François-Henri de Virieu : http://www.ina.fr/recherche/search?search=Claude+Bébéar+ ) d’intéressantes analyses furent développées.

Je retiens notamment cette affirmation : « L’Etat écoute trop les macro-économistes et pas assez les micro-économistes ».

 

J’y souscris par expérience et par analyse. Pour une heure de débat chez Yves Calvi avec tel ou tel macro-économiste, combien de minutes – à titre de miettes – sont consacrées à la vie des entreprises et à leurs vrais défis.

Sans stigmatiser quiconque ( là n’est nullement mon propos ), combien d’heures d’Elie Cohen, de Philippe Dessertine ou de Nicolas Bouzou au détriment de représentants du monde de l’entreprise tels que Geoffroy Roux de Bézieux ou Thibault Lanxade ou d’autres ?

Ce déficit d’hommes et de femmes de la micro-économie dans la sphère médiatique connaît, selon moi, une seule exception dans la communauté des économistes : Mathilde Lemoine qui sait développer des argumentaires pluriels et non exclusivement cantonnés dans la macro ou la micro. (http://www.lsa-conso.fr/carnet-des-decideurs/lemoine-mathilde,122394 ).

Ce constat – la phrase de Claude Bébéar – démontre que la France ne fait pas face à un diagnostic « sur deux jambes » et se contente parfois de pin’s provocateurs plus que porteurs de sens ou d’engagements.

Nous pouvons tous le regretter et constater qu’Henri Lachmann a raison de pointer du doigt notre « incapacité à travailler ensemble ». (https://business.lesechos.fr/directions-generales/strategie/organisation-des-entreprises/021965938993-henri-lachmann-en-france-on-ne-sait-pas-travailler-ensemble-210852.php ).

La pertinence du propos de Claude Bébéar en atteste. Hélas.

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