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Nicolas Hulot, La Peur Du Vide

Crédit Photo : Bertrand Rindoff Petroff / Gettyimages

L’ancien animateur vedette de TF1, sur lequel reposaient les espoirs d’un courant en déliquescence, a finalement décidé de jeter l’éponge pour 2017, laissant Europe Ecologie-Les Verts et l’écologie dans son ensemble face à ses turpitudes.

« Une mûre réflexion ». C’est en ces termes que Nicolas Hulot a introduit sa décision de ne pas concourir à l’élection présidentielle de 2017. « Conscients de l’attente et de l’espoir que certains ont placé en lui », l’ancien animateur d’Ushuaïa a reconnu qu’il n’était pas en mesure de satisfaire cette attente, laissant Europe Ecologie-Les Verts et plus largement la mouvance écologique orpheline de la seule personnalité capable de rassembler à l’heure où les querelles intestines ont eu raison d’un parti qui a réussi la triste prouesse « d’auto-dissoudre » son propre groupe parlementaire à l’Assemblée. Un « tour de force » qui constitue une première en pleine mandature, sous la Ve République.

« D’attente et d’espoir », Nicolas Hulot en était donc visiblement dépourvu pour espérer réaliser « l’union sacrée » de l’écologie française, engluée dans une « guerre des chefs » entre pro-gouvernement (François de Rugy, Barbara Pompili ou encore l’omnipotent Jean-Vincent Placé) et tenants d’une ligne plus à gauche, prête à en découdre avec l’exécutif au premier rang desquels, l’ancienne ministre du Logement, Cécile Duflot…qui doit savourer cette « petite victoire », elle qui fourbit ses armes depuis de long mois maintenant dans la perspective de défier François Hollande.

Un parti « éparpillé façon puzzle »

En plus de ces bisbilles internes, le scandale « Denis Baupin » a sévèrement écorné-doux euphémisme- l’image d’Europe Ecologie-Les Verts et vraisemblablement dû constituer un point non négligeable de la réflexion de Nicolas Hulot de porter l’étendard écologiste à la présidentielle, ses adversaires n’auraient pas manqué de lui rappeler les « mœurs douteuses » en vigueur au sein du parti, même si évidemment, l’ancien opposant d’Eva Joly n’en est pas comptable. Recoller tous ces morceaux où plutôt reconstituer un parti « éparpillé façon puzzle » aurait eu raison des meilleures volontés du monde. Nicolas Hulot n’a pas souhaité prendre ce risque, estimant ne pas « avoir les épaules » pour relever un tel défi.

« Ce que je ne peux pas, c’est endosser l’habit de l’homme providentiel et présidentiel. Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela », abonde-t-il dans son communiqué de « renoncement ». L’homme pourtant crédité de 9 à 11% d’intentions de votes aurait-il peur d’abîmer irrémédiablement son image s’il était candidat, et devait finalement piteusement échouer, réalisant un score famélique, loin de ces sondages flatteurs ?

 Le spectre de 2011 

Une expérience traumatisante qu’il a déjà vécu en 2011 où toutes les enquêtes d’opinions le donnaient grandissime favori face à Eva Joly, lors de la primaire pour désigner le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts. Avant de finalement mordre la poussière. Expérience d’autant plus douloureuse que l’ancienne juge d’instruction s’était ensuite ridiculisée, récoltant 2,31% des suffrages exprimés lors de la présidentielle.

Pourtant rompu aux exercices en haute altitude, du temps de sa carrière à Ushuaïa, Nicolas Hulot semble avoir, une fois n’est pas coutume privilégié la prudence. Estimant que l’abîme dans lequel il se lancerait en cas de candidature à l’élection présidentielle serait sans fond. Entre conquérir le pouvoir, via cette candidature, et tenter de l’exercer avec François Hollande, ce dernier l’ayant énormément sollicité durant le quinquennat, Nicolas Hulot a fait montre de constance, en choisissant ni l’un ni l’autre, promettant toutefois de « contribuer dans les mois à venir à additionner les énergies positives de ceux qui ne se résignent pas ». Tout un programme.

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