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Code Du Travail, APL…Emmanuel Macron Rompt Le Silence Et Fustige « Le Monde Ancien »

© Getty Images

Après une diète médiatique et une « raréfaction de sa parole » savamment orchestrée depuis son arrivée à l’Elysée, le président « jupitérien », confronté à la sérieuse érosion de sa cote de popularité, a repris « les choses en main » dans un entretien au Point ce jeudi où il insiste notamment sur sa volonté de ne « rien céder » et de maintenir le cap face à « l’impatience du monde ancien ».

Jupiter est mort, vive Jupiter ! Après plus de cent jours à l’Elysée, Emmanuel Macron est sorti de sa tour d’ivoire pour marteler sa volonté de « maintenir » le cap, affichant son calme et son imperméabilité aux « pressions » et à l’impatience du monde ancien. Une prise de parole bienvenue aux yeux des conseillers du Prince, au regard de la sévère érosion de sa cote de popularité. En effet, jamais un président, sous la cinquième république, n’avait vu sa popularité dégringoler aussi rapidement après une centaine de jours sous les ors du Palais. Emmanuel Macron a ainsi vu cette dernière chuter de 11 points en août à 43% d’opinions favorables contre 54% en juillet, selon une enquête mensuelle BVA pour Orange et La Tribune publiée ce mercredi.  Pour sa défense, le président de la République souligne que jamais les premiers mois d’un quinquennat ne furent aussi chargés en réformes. « Les cent premiers jours qui se sont écoulés sont les plus denses qui aient suivi une élection présidentielle », souligne le chef de l’Etat citant pêle-mêle la loi sur la moralisation de la vie publique, la lutte contre le terrorisme, contre le réchauffement climatique et la loi Travail.

C’est d’ailleurs sur ce dernier point, dont le contenu des ordonnances sera dévoilé ce jeudi midi par le gouvernement, qu’Emmanuel Macron entame son travail de pédagogie. « Je sais plus qu’un autre que les articles (de la réforme du Travail ndlr) auront des conséquences sur la vie de nos concitoyens et c’est pour cela que j’y suis extrêmement attentif », déroule Emmanuel Macron qui semble avoir pour ambition de « rapidement » régler ce dossier pour ne pas le laisser « traîner » tout au long de ces cinq ans de mandat, ayant visiblement appris des erreurs du quinquennat précédent. « La réforme du marché du travail est une réforme de transformation profonde et, comme je m’y suis engagé, elle doit être assez ambitieuse et efficace pour continuer à faire baisser le chômage de masse et permettre de ne pas revenir sur ce sujet durant le quinquennat ».  Et d’assener une « pique » à son prédécesseur François Hollande, ce dernier l’ayant mis en garde, au cœur de l’été, contre les « sacrifices inutiles ».  «Je trouve étrange que l’impossibilité qui a été la sienne de défendre son bilan devant les Français puisse motiver une tentation, dans les années qui viennent, de la justifier devant les journalistes ». Fermez le ban.

« La scène international n’a rien de cool »

Sur le front européen, Emmanuel Macron a également fait état de son volontarisme ces dernières semaines, beaucoup d’observateurs estimant qu’il a davantage privilégié sa « stature internationale » que les affaires intérieures. Mais au-delà de ce jugement, le président de la République a jeté les bases, dans cet entretien fleuve dans le Point, de sa proposition de budget de la zone euro qui, comme souligné par Reuters, s’accompagnerait d’une capacité de lever de la dette en commun sur les marchés et pourrait être progressivement financé par un basculement d’une part de la fiscalité nationale. « La création d’un tel budget revient à établir d’abord un minimum de solidarité afin de disposer ensuite de la capacité de lever de l’argent en commun, d’investir et d’absorber les chocs économiques qui peuvent frapper l’Europe », une proposition qui semble s’inscrire dans les pas de celle de Wolfgang Schäuble de transformer le fonds de sauvetage de la zone euro – le Mécanisme européen de stabilité (MES) – en un Fonds monétaire européen.

Revenant également sur ses premiers pas sur la scène internationale, l’ancien homme fort de Bercy a tenu à battre en brèche certaines idées reçues et autres poncifs sur le sujet, non sans une pointe d’ironie. « La scène internationale n’a pas grand-chose de ‘cool ’.  Et d’ajouter. « Je suis aussi celui qui est obligé de parler tous les dix jours à Erdogan ». Une « réflexion » que s’est empressée de déminer l’entourage du président, précisant que ces propos  ne relevaient en aucun cas de l’ironie ni d’une critique envers le président turc, soulignant que les discussions entre les deux présidents étaient du « plus grand sérieux ». La dernière conversation téléphonique entre les deux hommes remonte à dimanche dernier à propos du journaliste français détenu en Turquie Loup Bureau, pour lequel Emmanuel Macron met tout en œuvre pour obtenir la libération.

 Polémique des APL

Enfin, concernant plus spécifiquement des considérations « franco-française », le chef de l’Etat est revenu sur la « polémique » de la baisse des aides aux logements qui a empoisonné l’exécutif cet été, s’attirant notamment les foudres de la France Insoumise.  Le président a confirmé qu’il irait au-delà de cette baisse de cinq euros mais « seulement dans le cadre d’une transformation profonde qui doit faire baisser les loyers et dans le cadre d’une politique plus globale ». Avant d’affirmer que le gouvernement n’allait pas pour autant se désintéresser des étudiants, bien au contraire. « Nous aiderons d’ailleurs dès cette rentrée les étudiants en gelant le coût des inscriptions, des logements et de la restauration universitaires et en réformant les mutuelles étudiantes et le logement étudiant ». Fin de citation.

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