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Les Points-Clés Du Programme Economique D’Emmanuel Macron « Pour Remettre La France En Marche »

© Getty Images

Le nouveau président élu aura fort à faire pour redresser la trajectoire économique hexagonale qui a, malheureusement, eu tendance à piquer du nez sous le quinquennat Hollande. Les prochaines échéances s’annoncent déjà capitales pour le nouveau capitaine du vaisseau amiral France.

A peine élu et déjà à pied d’œuvre. En dépit d’un score bien plus important qu’escompté, Emmanuel Macron – notamment au regard d’une abstention record pour une élection présidentielle sous la cinquième République – ne devrait bénéficier d’aucun état de grâce, à l’inverse de ses prédécesseurs. Le temps presse et les premiers instants du quinquennat, scrutés, épiés, observés, décortiqués par les observateurs et autres commentateurs ne devraient laisser aucun répit au fondateur d’En Marche! qui a cédé hier soir la présidence de son mouvement à la fidèle Catherine Barbaroux. Dès lors, quelles seront les « réformes fondatrices » de la présidence Macron ? Tout d’abord la méthode. Emmanuel Macron n’a pas caché sa volonté « pour aller plus vite » de privilégier, durant les premières semaines de son quinquennat, une « gouvernance par ordonnance », notamment sur les questions relatives au droit du travail.

« Cela permet simplement d’accélérer les débats », a souligné, à maintes reprises, l’ancien ministre de l’Economie pendant la campagne. En effet, dans ce cas de figure, nul besoin d’effectuer le « parcours législatif classique », faisant ainsi l’économie de discussions âpres, et de la ribambelle d’amendements qui en découle. Mais le futur locataire de l’Elysée va devoir faire montre de pédagogie pour valider cette méthode, jusque dans son entourage où François Bayrou, par exemple, ne semble pas très « emballé » par ce modus operandi. En attendant la validation du « process », voici un tour d’horizon des principales mesures économiques pour redonner un second souffle à une économie aux abois.

Les « fameux » 60 milliards d’économies

Pour Emmanuel Macron, l’objectif « prioritaire » est de parvenir à réaliser 60 milliards d’euros (soit 3 points de PIB) à l’horizon 2022. Dans la ligne de mire du fondateur d’En Marche!, les dépenses de l’Etat que l’aspirant à l’Elysée compte réduire de 25 milliards d’euros grâce à « un mode de gouvernance totalement nouveau » et de « souplesse » dans la fonction publique (120 000 postes devraient être sacrifiés sur « l’autel » de ladite souplesse, 50 000 dans la fonction publique d’Etat et 70 000 dans la fonction publique territoriale) . Les collectivités territoriales seront, comme de coutume, chaque candidat tentant avec plus ou moins d’habileté de s’attaquer à leurs dépenses, également appelées à réduire la voilure à hauteur de 10 milliards d’euros.

Unification du régime de retraite

L’épineuse problématique des retraites fait également office de thématique fondamentale pour Emmanuel Macron. Dès 2013, celui qui était encore « simple » secrétaire général adjoint à l’Elysée avait failli claquer la porte du Palais, peu satisfait de la réforme des retraites de François Hollande. Depuis, le président élu n’a eu de cesse de poser les jalons d’une « réforme systémique » pour refondre les régimes de retraites avec pour objectif final leur unification, ce qui sonnerait le glas des régimes spéciaux. Avec pour préalable de ne pas toucher à l’âge de la retraite durant toute la durée du quinquennat. « En revanche, je veux engager dès le début, avec les partenaires sociaux, les négociations sur la création d’un vrai système universel de retraite », poursuit le candidat d’En Marche!. Et de développer. « L’objectif est de faire converger progressivement l’ensemble des systèmes de retraite en termes de financement, de caractéristiques et de taux de réversion ».

Véritable arlésienne du débat sur les retraites, Emmanuel Macron veut réussir là où moult responsables politiques ont échoué une fois au pouvoir. « Un euro versé pour cotisation ouvrira droit aux mêmes droits quels que soient votre secteur et votre statut. Les règles seront les mêmes pour tous les régimes. Ce sera la vraie fin des inégalités entre fonctionnaires et salariés du privé. »

Allègement de charges des entreprises

Ayant eu l’occasion à maintes reprises de défendre cette position, le fondateur d’En Marche! veut réformer en profondeur le CICE, qu’il transformerait ainsi en allègements de charges pour les entreprises, et veut l’étendre aux « petites entreprises, indépendants et entreprises de l’économie sociale et solidaire ». L’ancien ministre a également rappelé qu’il souhaitait « supprimer la totalité des charges au niveau du Smic », mesure qui avait été prévue dans le cadre du Pacte de responsabilité en 2014. « Les employeurs éco­nomiseront près de 1 800 euros par an et par salarié au SMIC, 2 200 euros par an pour un salarié payé 3 000 euros bruts par mois », souligne Emmanuel Macron.

Fiscalité des particuliers

En matière de fiscalité, Emmanuel Macron vise une baisse nette des prélèvements obligatoires de 20 milliards d’euros en cinq ans, répartie « équitablement entre ménages et entreprises ». Tout aussi fermement, l’ancien ministre a exclu toute hausse – et toute baisse – de la TVA. L’ancien ministre évoque plutôt une hausse de la prime d’activité de 50%, la suppression des cotisations salariales maladie et d’assurance-chômage. Enfin, Emmanuel Macron a promis de s’attaquer « à un impôt particulièrement injuste » à savoir la taxe d’habitation, payée par 80% des foyers fiscaux et d’en exonérer 80% des « ménages modestes et de classe moyenne ».

Place de l’Europe

Le président élu est, sans doute, le seul candidat à avoir mené une campagne ouvertement pro-européenne quand Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, voire même Benoît Hamon, disaient pis que pendre des institutions du Vieux-Continent. Ainsi, le nouveau président élu appelle de ses vœux la création d’un budget de la zone euro. En outre, un ministre des finances de la zone euro serait également désigné et il aurait la responsabilité, sous l’égide d’un parlement de la zone euro, du budget de ladite zone. En outre, Emmanuel Macron souhaite également plancher sur « l’avenir de l’Union » en mettant en place des conventions thématiques dès la fin de l’année 2017. Il devrait avoir l’occasion d’aborder la question prochainement avec Angela Merkel pour son premier déplacement, à Berlin, en tant que président de la République.

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