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La France, Terre D’Investissements Etrangers : Les Raisons De La Reprise

L’année 2016 a sans doute été la meilleure depuis la crise de 2007, en termes d’investissements étrangers en France. Et surprise, les opérateurs allemands arrivent en tête des investisseurs étrangers. Devant les Américains, les Chinois, les pays du Golfe.

Selon les chiffres publiés par Business France, l’agence française chargée de faire la promotion de la destination France auprès des investisseurs étrangers, il y a eu 1 117 décisions d’investissements en 2016, soit 20 en moyenne par semaine, 16% de plus que l’année précédente. Certaines opérations ont même été très importantes comme celles de Federal Express ou Amazon. Toutes ces opérations ont permis de créer en gros, plus de 30 000 emplois ce qui, dans le climat actuel n’a pas été négligeable. Alors, ce qui est intéressant dans ces chiffres, c’est que la France a su attirer les opérateurs allemands, en dépit des discours un peu heurtés, que l’on distille de part et d’autre du Rhin, la raison économique l’emporte sur les postures politiques.

Il est bien évident que les services de l’Elysée, appuyés par ceux de Bercy ne ménagent pas leurs efforts aujourd’hui pour utiliser ces faits et ces chiffres et montrer en quoi, la politique économique menée en France a commencé à porter ses fruits. Pour l’Elysée, ces résultats sont évidemment imputables aux bénéfices de « la politique de l’offre » conduite depuis trois ans avec le CICE, la loi El Khomri, une fiscalité un peu plus stable, une réforme du marché de l’emploi et un discours ambiant beaucoup plus « pro business » qu’auparavant.

C’est vrai, et François Hollande doit regretter fortement de ne pas avoir amorcé son virage un an avant. Il pourrait brandir les résultats comme la preuve du bien fondé de sa politique. 

C’est vrai, sauf qu‘il n’a jamais assumé le changement de politique qu’il avait lui même initié avec Manuel Valls.

C’est vrai que les mesures prises ont amélioré la situation, mais ce que l’Elysée ne dit pas, c’est que l’hexagone a bénéficié d’un tas de facteurs favorables.

1. La mise en place du CICE a sans doute porté ses fruits

2. Les accords de compétitivité avec les partenaires sociaux ont changé le climat pour les investisseurs

3. Le maintien du crédit impôt recherche a continué de transformer la France en un véritable paradis fiscal, et le gouvernement Valls a eu la sagesse de ne pas revenir dessus. C’est un facteur d’attractivité exceptionnel.

4. La reprise mondiale a quand même eu des effets sur l’hexagone. Même si la France n’était pas en pleine capacité d’en profiter, l’alignement des planètes, le prix du pétrole, la baisse de l’euro et des taux d’intérêt ont changé la donne depuis depuis deux ans.

5. Ajoutons à cela que la France aurait tout pour réussir, si on voulait bien s’en occuper.

Alors, ce que l’Elysée ne dit pas, c’est que la France a des besoins d’investissement et peu de moyens pour les financer alors que l‘étranger et notamment l’Allemagne a aujourd hui des moyens considérables compte tenu de ses performances et de ses excédents. 

On peut donc faire une lecture un peu différente de la lecture officielle de cette reprise des investissements et penser que si l’Allemagne est aussi présente désormais dans le paysage, c’est qu’elle vient chez nous faire son marché. Elle achète des outils industriels un peu comme les fonds de retraites anglo-saxons ont envahi les entreprises du Cac 40. 

Le diagnostic est un peu moins glorieux.

Cette situation pose évidemment le problème du déficit de la capacité d’investir de l’épargne française. L’épargne française est importante sauf qu’elle s’investit principalement dans le financement du déficit public. Les bons du Trésor, les obligations vont couvrir les besoins de l‘Etat et des collectivités.

Alors, on peut se féliciter de l’arrivée des capitaux étrangers, qui marquent la confiance revenue dans les potentialités françaises, on peut se féliciter que parmi les étrangers, nos voisins allemands soient proactifs sur la France.

Mais on ne peut pas s’empêcher de constater que si nos déficits de finances publiques étaient moins profonds, il y aurait plus de moyens pour investir dans le secteur marchand. 

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