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Emploi, Entreprises, 35 Heures…Juppé Et Fillon Au Révélateur

© Getty Images

Contre toute attente, François Fillon a viré largement en tête du premier tour de la primaire de la droite et du centre, reléguant Alain Juppé à plus d’une quinzaine de points. Les deux anciens Premiers ministres s’affronteront donc dimanche prochain au second tour. Tour d’horizon des propositions économiques des deux finalistes.

La dynamique Fillon de ces dernières semaines s’est vérifiée dans les urnes ce dimanche, au point de devenir déferlante l’ancien Premier ministre terminant en tête, du premier tour de la primaire de la droite et du centre, avec près de 45% des voix. Il affrontera, dimanche prochain, un autre ancien locataire de Matignon, Alain Juppé, qui, avec 28,4% des suffrages exprimés, se hisse également en finale. Avant le « match » du 27 novembre, Forbes passe au crible certaines propositions économiques des deux hommes susceptibles de porter l’étendard de la droite (et du centre ?) en 2017.

Emploi

Honneur au « vainqueur » de ce premier tour, François Fillon et ses propositions en matière de lutte contre le chômage.  Le « premier » homme de la primaire a pour ambition de ramener le taux de chômage à 7% (contre 10% actuellement) au sortir de son quinquennat, soit à l’’horizon 2022. Pour parvenir à cet objectif, le député de Paris promet 50 milliards d’euros d’allègements de charges et impôts sur les entreprises, financées notamment par une hausse de 2 points des deux taux supérieurs de TVA (sans toucher au taux de base s’appliquant aux produits de première nécessité). La fameuse « TVA sociale » qu’il a échoué à mettre en place dès les prémices de sa gouvernance en 2007. Autre idée défendue depuis longtemps par l’ancien maire de Sablé-sur-Sarthe, la mise en place d’un contrat de travail unique à « droits progressifs. » Celui-ci permettra d’introduire le motif de réorganisation de l’entreprise dans les procédures de licenciement collectif pour faciliter l’adaptation desdites entreprises à leur contexte concurrentiel. « Le seul programme qui puisse redresser la France », soulignait-il la semaine dernière sur RTL.  

Alain Juppé affiche, de son côté, un objectif légèrement plus ambitieux et vise le plein emploi en 2022, soit un taux de chômage de 5% selon les données de l’Organisation internationale du travail. La méthode du maire de Bordeaux ? Un allégement du coût du travail avec « zéro charges patronales » au niveau du smic. Il envisage également une baisse du taux d’imposition sur les sociétés à 30%, à la fin de ce qui sera son unique mandat s’il est élu, contre 38 actuellement, prenant soin de rappeler que la moyenne européenne se situait aux alentours de 22%. Partant du postulat qu’il faut « lever les freins à l’embauche », l’ancien ministre des Affaires étrangères propose d’inscrire des motifs de rupture du CDI adaptés à l’entreprise, encadrés par la loi et homologués par l’administration. Des « motifs » qui figureront dans le contrat de travail, « et ce, dès sa signature »

35 heures

François Fillon, qui prône « le courage de la vérité », souhaite supprimer la contrainte des 35 heures et laisser ainsi toute latitude aux chefs d’entreprise et aux salariés pour négocier la durée hebdomadaire du travail, le tout dans la limite des 48 heures reconnue par le droit européen. Une « liberté » que l’on retrouve également chez Alain Juppé qui plaide pour un dialogue « plus souple »… du moins en apparence.  Chaque entreprise fixera la durée du temps de travail, dans le cadre de négociations avec les salariés, ce qui signifie qu’elle sera libre de rester aux 35 heures, si elle le souhaite. En revanche, si aucun accord n’intervient au bout de deux ans, la durée du temps de travail pourra être portée à 39 heures par l’entreprise.

Fonction publique

Souvent qualifiées de « chocs », les propositions de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy concernant la fonction publique sont, en effet, drastiques. C’est d’ailleurs lui, parmi tous ses concurrents, qui a l’objectif le plus élevé en la matière, à savoir supprimer 10% des effectifs, soit l’équivalent de 500 000 postes, dans les trois fonctions publiques (Etat, territoriale, hospitalière) durant toute la durée du quinquennat. « Je peux le faire parce que je propose le passage à 39 heures, c’est la clé de la réduction du nombre de fonctionnaires », expliquait-il sur RTL. Et de souligner, encore davantage, l’impérieuse nécessité de cette mesure ce jeudi soir lors du débat. « J’estime que cette question est fondamentale. Si on veut en finir avec les 35 heures, il faut revenir aux 39 heures, même dans les emplois publics », a-t-il assuré.

Moins « radical », Alain Juppé souhaite une réduction du nombre de fonctionnaires de l’ordre de « 250 000 à 300 000 » au moyen du non-remplacement ciblé des départs à la retraite. Et « l’ancien » favori des sondages insiste sur le terme « ciblé ».  « Je n’appliquerai pas brutalement et partout la méthode dite du un sur deux, c’est-à-dire le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite », avait-il indiqué. Alain Juppé avait d’ailleurs ouvertement critiqué, lors du débat de jeudi dernier, l’objectif de réduction de son adversaire, le jugeant tout bonnement « pas crédible ». « Le potentiel de départ à la retraite dans la fonction publique dans les cinq ans qui viennent, c’est 570 000 personnes environ. Si on supprime 500 000 postes, ça veut dire qu’on ne recrutera aucune infirmière, aucun policier, aucun enseignant nouveau pendant 5 ans. C’est tout juste pas possible. (…) C’est la sclérose assurée »

Une « attaque en règle » à laquelle François Fillon avait tout simplement répondu. « L’analyse d’Alain Juppé, c’est la raison pour laquelle je suis candidat », estimant que son rival posait « le problème à l’envers ».  Cette question devrait, de nouveau, animer le quatrième et dernier débat entre les deux hommes, jeudi prochain. Avant de se retrouver, une dernière fois, dans les urnes le 27 novembre pour le second tour de la primaire, rampe de lancement vers leur destin élyséen.    

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