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Retraites, Education, Emploi…. Emmanuel Macron Dévoile (Enfin) Son Programme

© Getty Images

L’ancien ministre de l’Economie a (enfin) levé le voile sur l’ensemble des propositions composant son projet présidentiel sobrement baptisé « Contrat avec la nation ». Retraites, innovation, emploi, moralisation de la vie publique… Tour d’horizon des principales mesures concoctées par le fondateur d’En Marche!

Il aura donc fallu attendre la date du 2 mars, soit seulement 52 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle pour qu’Emmanuel Macron, en position de force dans les sondages où il talonne Marine Le Pen après la « démonétisation » de la candidature Fillon, dévoile ses principales mesures. Tancé par ses adversaires mais également par une partie de l’opinion lassée du « teasing » permanent de l’ancien ministre et de ses « cailloux programmatiques » savamment disséminés au gré de ses apparitions dans les médias, Emmanuel Macron ouvre désormais une nouvelle séquence de sa campagne et abat ses cartes. Il était temps.

Un « contrat avec la nation » abritant en son sein six chantiers prioritaires sur lesquels il demande à être jugé en fin de quinquennat, s’il est élu : éducation et culture, promotion de la « société du travail », modernisation de l’économie, renforcement de la sécurité intérieure et extérieure de la France, « renouveau démocratique » et relance de l’Europe. Tout un programme.

Retraites et fin des régimes spéciaux

Première de cordée, et non des moindres, l’épineuse problématique des retraites. L’ancien conseiller de François Hollande pose les jalons d’une « réforme systémique » pour refondre les régimes de retraites avec pour objectif final leur unification, ce qui sonnerait le glas des régimes spéciaux. Avec pour préalable, comme déjà évoqué dans le volet économique de son projet dévoilé vendredi dernier, de ne pas toucher à l’âge de la retraite durant toute la durée du quinquennat. « En revanche, je veux engager dès le début, avec les partenaires sociaux, les négociations sur la création d’un vrai système universel de retraite », poursuit le candidat d’En Marche!. Et de développer. « L’objectif est de faire converger progressivement l’ensemble des systèmes de retraite en termes de financement, de caractéristiques et de taux de réversion ».

Véritable arlésienne du débat sur les retraites, Emmanuel Macron veut réussir là où moult responsables politiques ont échoué une fois au pouvoir. « Un euro versé pour cotisation ouvrira droit aux mêmes droits quels que soient votre secteur et votre statut. Les règles seront les mêmes pour tous les régimes. Ce sera la vraie fin des inégalités entre fonctionnaires et salariés du privé. » La question de la durée de cotisation est également dans le viseur de l’ancien ministre qui plaide pour que les salariés avec une carrière longue puissent être en mesure de prendre leur retraite à 60 ans.  « L’actualisation sera calculée à terme en fonction de l’espérance de vie, qui n’est pas la même pour un ouvrier et un cadre supérieur », précise Emmanuel Macron.

Emploi / Assurance chômage

Comme déjà largement évoqué tout au long de sa « campagne ,  le candidat plaide pour une sortie du système où le chômage est financé par les cotisations afin de se diriger vers une assurance chômage financée par l’impôt. Cette réforme permettra notamment à un salarié qui a démissionné de toucher le chômage « dans la limite d’une fois tous les cinq ans ». Emmanuel Macron propose, en outre, d’inciter les entreprises à embaucher dans 200 quartiers prioritaires en leur attribuant une prime de 15 000 euros sur trois ans pour tout recrutement en contrat à durée indéterminée (CDI) dans ces zones.

En matière d’emploi au sens « plus large », le candidat propose un système de « bonus-malus » pour mettre un terme aux recours excessifs aux contrats de courte durée. « Les employeurs qui entretiennent la précarité en recourant exagérément aux contrats courts paieront plus de charges, ceux qui créent des emplois stables en paieront moins », explique le document de synthèse d’En Marche! ». Une dernière proposition qui ne manquera pas de susciter le débat et déclenchera assurément le courroux du Medef tandis que des syndicats comme Force Ouvrière ou la CFDT devraient donner un satisfecit à cette proposition.

Education

« La mère de toutes les batailles » pour l’ancien ministre qui a fait de l’école primaire la priorité de son programme – ou plutôt de son projet comme il préfère le nommer – en la matière. « 20 % des jeunes en CM2 ne savent pas bien lire, écrire et compter. Ces élèves-là, ce sont ceux qui sont ensuite perdus pour le collège », souligne Emmanuel Macron qui refusera d’imposer les rythmes scolaires, laissent le libre choix aux communes.

Concernant les enseignants, l’ancien ministre estime possible de poursuivre les embauches – à hauteur de 4 à 5 000 postes sur la durée du quinquennat -. Ainsi, les professeurs travaillant en REP, le nouveau nom des établissements en zones prioritaires, bénéficieront d’une prime de 3 000€ par an. Plus « accessoire », l’ancien locataire de Bercy interdira le téléphone portable non pas en classe mais dans l’enceinte de l’établissement.

Moralisation de la vie publique

Condition sine qua non – et mantra – de François Bayrou pour rejoindre sa candidature, le projet de loi de moralisation de la vie publique devrait voir le jour sous la « présidence Macron ». Profitant de « l’affaire Fillon », l’ancien ministre a ciselé son argumentaire en la matière, et promet, s’il est élu en mai, d’interdire aux élus et ministres toute embauche d’un membre de leur famille, et d’interdire aux parlementaires d’exercer des activités de conseil parallèlement à leur mandat. Objectif : mettre fin aux conflits d’intérêts. Il s’engage également à ce que toutes les indemnités des parlementaires, soient soumises à l’impôt.

« Nous fiscaliserons l’intégralité de la rémunération des parlementaires, notamment l’indemnité représentative de frais de mandat », explique Emmanuel Macron dans une interview fleuve accordée au Parisien. Si un parlementaire a des frais liés à son activité, « il peut les déduire mais il doit donner ses justificatifs, contrôlables par le fisc », développe le candidat.

Innovation

Sur le front de l’innovation – thématique dont il avait la charge à Bercy – l’ancien ministre est prêt à « mettre le paquet » et jette les bases de la création d’un « fonds pour l’industrie et l’innovation » d’un montant de 10 milliards d’euros destiné à financer « l’industrie du futur ». Une enveloppe relativement conséquente qui s’ajoute aux 50 milliards d’investissement déjà promis sur l’ensemble de sa mandature.

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