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100 Jours : Vers Une Rentrée Mouvementée Pour Emmanuel Macron

Le Président Emmanuel Macron a une rentrée mouvementée qui l'attend / Getty ImagesCycling: 104th Tour de France 2017 / Stage 17 Emmanuel MACRON (FRA) President of French Republic / La Mure – Serre Chevalier (183km)/ TDF / (Photo by Tim de Waele/Corbis via Getty Images)

Emmanuel Macron vient de franchir le cap symbolique des 100 jours à la tête de l’Etat. Quel bilan tirer de ses trois premiers mois de quinquennat et quels sont les défis qui attendent à la rentrée le Président de la République et son gouvernement ?

Il était en vacances dans le sud de la France, un maillot de l’Olympique de Marseille sur le dos et des crampons aux pieds, quand le cap symbolique des cent jours a été franchi. Du 7 mai au 15 août, cela fait en effet cent jours qu’Emmanuel Macron est Président de la République française. En cette période calme de l’année, juste avant une rentrée qui s’annonce mouvementée, bilan de ces trois premiers mois.

Place à l’international

Dès les premières semaines de son quinquennat, le nouveau Président de la République a tout fait pour s’imposer sur la scène internationale. Il a beaucoup reçu, à l’Elysée et même à Versailles, et s’est un peu déplacé. Les grands de ce monde ont ainsi été accueillis les uns après les autres, d’Antonio Gutterres, secrétaire général de l’ONU reçu le 16 mai, à Stefan Lofven reçu le 31 juillet dernier, en passant par Paolo Gentiloni, président du Conseil italien, à Theresa May embourbée dans le Brexit, Benjamin Netanyahou pour Israël et Mahmoud Abbas côté palestinien. Et sans oublier Angela Merkel, pour consolider le couple franco-allemand, Donald Trump pour une poignée de mains mémorable et une présence controversée lors des commémorations du 14 juillet, et Vladimir Poutine reçu en grande pompe à Versailles.

Emmanuel Macron a également fait onze déplacements à l’étranger dans six pays différents : il s’est rendu trois fois en Allemagne (deux fois à Berlin et une fois à Hambourg pour le sommet du G20), deux fois au Mali pour rendre visite aux troupes françaises déployées dans le pays et pour le sommet du Sahel, deux fois en Italie pour le G7 et le sommet de Trieste, deux fois en Belgique pour le sommet de l’Otan et pour le conseil européen, une fois au Maroc et une fois en Suisse au siège du CIO à Lausanne. Le Président va écourter ses vacances pour se rendre en Autriche, Roumanie et Bulgarie. À la rentrée, il se rendra aux Etats-Unis pour l’assemblée générale de l’ONU qui se tiendra dès le 12 septembre.

18 textes, des affaires et des couacs

Côté national, le président s’est rendu dans dix des douze régions. Le Journal du Dimanche a ainsi comptabilisé seize départements visités, hors Paris. Selon le président de l’Assemblée nationale François de Rugy, 18 textes ont été adoptés par les députés cet été en session extraordinaire, dont le projet de loi permettant de réformer le code du travail par ordonnances, et les deux textes sur la moralisation de la vie politique.

La moralisation, justement. Le début de quinquennat a été marqué par quelques affaires. Ainsi, quelques jours après les élections législatives, rappelle Le Monde, trois ministres MoDem – François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard – quittent le gouvernement. Début juin, le parquet de Paris décidait d’ouvrir une enquête sur l’emploi  d’assistants parlementaires européens par le parti centriste. Autre affaire judiciaire, Richard Ferrand, proche d’Emmanuel Macron et député du Finistère est mis en cause dans une affaire qui remonte à l’époque où il était à la tête des mutuelles de Bretagne. Une enquête est ouverte début juin et Richard Ferrand quitte le gouvernement pour prendre la tête du groupe La République En Marche, juste après les élections législatives. Autre affaire, celle concernant la ministre du Travail Muriel Pénicaud. La justice enquête sur des dysfonctionnements lors de la venue d’Emmanuel Macron au CES de Las Vegas : Business France, alors dirigé par Muriel Pénicaud, aurait confié l’organisation de la soirée à Havas France, sans appel d’offres.   

On sort des affaires pour tomber dans les couacs. Le 19 juillet, Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées démissionne. Une première. La démission arrive après plusieurs jours de violents désaccords sur le financement de l’armée entre Emmanuel Macron qui martèle « je suis votre chef » et Pierre de Villiers qui rétorque « je ne me laisserai pas baiser ». Autre couac, le 3 juillet, Emmanuel Macron s’adresse au Parlement réuni en Congrès à Versailles, là encore, une première en début de mandat. Ce discours, qui se tenait la veille du discours de politique générale du Premier ministre Edouard Philippe, a été critiqué et boudé par les membres de l’opposition, France Insoumise en tête. Le début de débat sur l’instauration d’un statut de première Dame a rapidement été clos, mais la polémique n’a pas été évitée. 

Chute de popularité et rentrée mouvementée

Peut-être à cause des couacs, peut-être en raison de la fin de la lune de miel, Emmanuel Macron perd en popularité. Au mois de mai, ils étaient 62% de satisfaits, et même 64% en juin, avant de perdre dix points pour tomber à 54% en juillet, selon le baromètre du JDD. Toujours plus bas, une enquête réalisée pour Le Figaro et publiée en août indique que la cote du président est tombée à 36%. À la même époque, François Hollande était encore à 46%. L’opinion publique semble avoir particulièrement mal perçu l’annonce de la baisse des APL de cinq euros, alors que de nombreux bacheliers se retrouvaient à la même période privés de solution pour la rentrée universitaire à cause du système défectueux APB. Plus qu’un couac, la coupe des aides au logement pourrait bien être une erreur de communication et d’appréciation. Enfin, peut-être que les Français sont en train de se lasser de cette présidence « jupitérienne » – appréciée les premiers temps après cinq années de présidence « normale ». 

Dès la rentrée, Emmanuel Macron devra faire face à la grogne de l’opposition qui défilera le 23 septembre contre la réforme du travail qu’il souhaitait pourtant faire passer au plus vite, par ordonnance, durant l’été. 

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