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Chômage Au Plus Bas Depuis 2009, Premier Effet Macron ?

© Getty Images

Le taux de chômage, calculé selon les normes du Bureau International du Travail (BIT), a reculé de 0,7 point au quatrième trimestre pour s’établir à 8,6% de la population active en France métropolitaine (8,9% en incluant les DOM).  Des chiffres qui ont surpris… y compris dans les rangs de l’Insee qui, dans ses dernières prévisions publiées à la mi-décembre, tablait sur un taux de chômage national revenant à 9,5% fin 2017.

Alors que la France a retrouvé une certaine forme d’attractivité aux yeux des investisseurs étrangers et que les entreprises tricolores retrouvent la confiance, le « combat intérieur », de son côté, peinait à produire ses premiers effets. Mais ce jeudi, force est de constater que l’amélioration sur le front de l’emploi au quatrième trimestre est manifeste… pour toutes les tranches d’âge concernées.  Dans le détail, cette baisse a été davantage marquée chez les jeunes (-1,1%) et les 25-49 ans (-0,9%), et a été de 0,3% chez les 50 ans et plus. Sur un an, le chômage recule de 2,8 points chez les premiers, à 20,7%, de 1,1 point chez les seconds, à 8,0%, et de 0,5 point chez les seniors, à 6,1%. Des chiffres qui, comme évoqué en préambule, ont surpassé les prévisions les plus optimistes de l’Insee. C’est le moins qu’on puisse dire puisque l’institut de statistiques tablait, dans ces dernières projections, sur un taux de chômage revenant à 9,5% fin 2017… et surtout à 9,4% mi-2018. Autant dire que la France, avec un taux de chômage de 8,9%, en y adjoignant les départements d’outre-mer, est largement en avance sur son tableau de marche.

De quoi se réjouir pour le gouvernement Philippe, même si celui-ci a renoncé aux habitudes prises par ses devanciers, à savoir commenter chaque mois les chiffres du chômage. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, ne s’est d’ailleurs pas éloigné de cette règle tacite, soulignant que « le gouvernement voulait être jugé dans la durée sur son action de réformes, parce qu’on peut avoir de très bons chiffres à un moment, de moins bons à un autre et ce qui compte c’est la tendance de long terme ». Et d’appuyer ses propos en rappelant que, de concert avec le président de la République, « il fallait attendre deux ans pour obtenir des résultats qui veulent vraiment dire quelque chose ». Fin de citation. Comme rappelé par Reuters, en se fondant sur les critères du BIT, ce qui permet les comparaisons internationales, le nombre de chômeurs s’élevait à 2,502 millions en France métropolitaine en moyenne au dernier trimestre, soit 205 000 personnes de moins qu’au trimestre précédent. Sur un an, la baisse est de 298 000.

Le « halo du chômage » progresse

A titre de comparaison, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) inscrits à Pôle emploi atteignait 3 451 400 à fin décembre, un plus bas depuis septembre 2014. Toutefois, ce tableau idyllique se doit d’être relativisé. En effet, le « halo du chômage » (cette zone comptabilisant les personnes qui travaillent occasionnellement ou qui souhaitent travailler mais sont considérés comme inactives au sens du BIT car pas disponibles immédiatement) « accueille » dans son giron 77 000 personnes après avoir pourtant baissé de 65 000 au trimestre précédent. Néanmoins, hormis ce « point noir », la situation s’améliore puisque l’Insee avait déjà fait état, ce mardi, de la création de 253 000 emplois dans le secteur privé sur l’ensemble de l’exercice 2017, dont 53 000 au quatrième trimestre. Une « montée en puissance », par rapport à 2016, un très mauvais cru durant lequel le secteur marchand avait généré 234 000 emplois de plus qu’il n’en avait détruits.

De bonnes nouvelles pour Emmanuel Macron dans la perspective de tenir sa promesse de campagne de parvenir à taux de chômage de 7% en 2022, soit la fin du quinquennat.  Lors de l’une de ses (rares) interventions télévisées sur la question, en octobre 2017, Emmanuel Macron avait, comme l’évoque Bruno Le Maire, demandé du temps pour tirer de véritables enseignements de la politique menée en la matière, et avait insisté sur la formation des chômeurs. « On a trois fois plus de chances d’être au chômage lorsqu’on n’est pas qualifié. Donc la vraie transformation sur ce sujet, la vraie protection, ça n’est pas seulement d’indemniser celui ou celle qui tombe au chômage, ce que nous continuerons évidemment de faire avec la même exigence. Mais surtout c’est de former », expliquait-t-il à l’époque.  Certains économistes estimaient également que « l’objectif des 7% » était atteignable à condition de se concentrer sur les chômeurs longue durée.  La suite au prochain épisode.

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