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Angela Merkel, Un Quatrième Mandat Pour Quoi Faire ?

© Getty Images

La chancelière a levé le voile ce lundi sur son ambition de briguer un quatrième mandat consécutif lors des élections législatives du 24 septembre prochain. Fort d’un bilan économique des plus flatteurs, après quoi court encore Angela Merkel ?

La question mérite résolument d’être posée. Si les adversaires de la chancelière – Martin Schulz en tête – cherchent des angles d’attaque, il y  a fort à parier qu’ils devront s’aventurer sur un autre terrain que celui de l’économie où le « bilan des années Merkel » s’apparente à un parcours (presque) sans fautes. Revue de détail.

A tout seigneur tout honneur avec l’examen du « moteur » du pays et mètre-étalon de la bonne santé d’une économie, la croissance qui, en 2016, s’est appréciée de 1,9%, dans la droite ligne des estimations des analystes. Soit sa plus forte progression depuis l’année 2011. Le statut de Berlin de « locomotive économique » du Vieux-Continent est loin d’être usurpé.

Croissance au plus haut depuis 2011

Une activité économique en hausse principalement imputable, sur la période, au dynamisme de la consommation privée et de la hausse des dépenses publiques liée, notamment, à l’afflux de réfugiés. Deux facteurs qui ont ainsi permis de reléguer au second plan la contribution négative (-0,1%) du commerce extérieur, conséquence immédiate de la dégradation de la demande de plusieurs grands partenaires commerciaux de Berlin.

Autre tour de force de la « mandature » Merkel, les commandes à l’industrie qui, au mois de décembre, se sont envolées de 5,2% là où les analystes tablaient sur une progression largement moindre à… 0,5% sur la période. Ce bond spectaculaire suggère que la reprise allemande devrait se prolonger malgré les incertitudes politiques, telles que l’orientation protectionniste des Etats-Unis. En outre, La demande intérieure a grimpé de 6,7% et les commandes en provenance de l’étranger ont augmenté de 3,9%, avec une demande des pays de la zone euro en progression de 10%.

Baromètre au beau fixe… en attendant Trump

Sur le front de l’emploi, Berlin peut se targuer de résultats tout aussi flatteurs pour ne pas dire exceptionnels par rapport aux autres économies de la région.  Dans le détail, le nombre de chômeurs a reculé davantage qu’escompté pour s’établir à 2,605 millions avec un taux de chômage à un plus bas de 25 ans, soit 5,9%. Ainsi, sur le seul mois de janvier, le nombre de demandeurs d’emplois, corrigé des variations saisonnières (CVS), a ainsi diminué de 26 000 là où le consensus Reuters visait un recul (très) limité à 5 000.

Dans ce contexte, le moral des ménages allemands, désigné par l’institut Gfk, est au pinacle en février, au point de signer un plus haut de cinq mois. Cet indice de confiance, calculé sur la base d’une enquête auprès de 2 000 personnes environ, a atteint 10,2 après 9,9 pour janvier, là où les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 10,0.

En dépit de cette santé éclatante, Berlin garde un œil avisé – et inquiet – de l’autre côté de l’Atlantique. Ainsi, la fédération patronale allemande BDI, citée par Reuters, estime que l’économie allemande souffrira si Donald Trump met réellement en œuvre sa politique protectionniste. Pour rappel, L’Allemagne tire près de la moitié de son produit intérieur brut de ses exportations et en 2015, les Etats-Unis sont devenus son premier partenaire commercial, dépassant la France pour la première fois depuis 1961. Autant dire que l’Allemagne sera particulièrement attentive aux prochains développements économiques et politiques outre-Atlantique.

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