Premier système au monde dédié uniquement aux motards, Woolf alerte ces derniers en temps réel via un bracelet connecté par Bluetooth. Toutes les informations utiles à la conduite sont transmises à l’aide de vibrations à l’intensité croissante : dépassements de limite de vitesse, zones de danger, présence de radars fixes ou de caméras.

Woolf a été conçu par trois jeunes italiens : Federico Tognetti, Matteo Bissoli et Simone Camporeale, tous trois passionnés de moto et de nouvelles technologies. Depuis quelques années, ils ont vu leur plaisir à moto diminuer à mesure que se multipliaient les systèmes de contrôle de la vitesse, que ce soit sur les autoroutes ou en ville. En cause, l’attention qu’il est nécessaire de garder sur son allure par peur des amendes, souvent prises par simple distraction alors même que l’emplacement des radars fixes est connu. Ainsi, les trois entrepreneurs ont souhaité créer un système simple, efficace et économique qui puisse alerter sans distraire. Après avoir mis au point le premier prototype, une campagne de crowdfunding, notamment sur Ulule, et un total de 1 000 précommandes effectuées sur le site internet de la marque, ont permis de lancer la production fin 2017.

Les mains libres et les yeux sur la route

Woolf est le premier dispositif de la sorte adapté aux conducteurs de deux-roues. Un système qui permet de conduire sereinement, sans distraction, tout en limitant le risque de recevoir une amende et de perdre des points sur son permis. Il est composé d’un bracelet en cuir, connecté via Bluetooth à une application dédiée disponible sur tous les modèles de smartphone. La batterie est rechargeable à l’aide d’un câble USB et détient plus d’un mois d’autonomie, car l’application n’utilise pas toujours internet, étant reliée à une base de données contenant des informations sur 70 pays avec plus de 120.000 points d’attention signalés. Le bracelet est équipé d’un micromoteur transmettant des vibrations bien perceptibles au poignet du conducteur, l’intensité augmentant à mesure que celui-ci se rapproche de la zone à risques. Il s’agit d’une zone de danger potentiel qui peut contenir un radar fixe ou mobile.

Un système légal en Europe

Etant donné que le système n’indique pas l’emplacement précis des détecteurs de vitesse mais une zone de danger potentiel, Woolf est totalement légal en France, comme les systèmes similaires existants. Aucun problème pour s’en servir au sein de la plupart des pays de l’Union européenne, car le dispositif n’entrave pas le fonctionnement des détecteurs de vitesse. En revanche, il faudra éviter de l’utiliser en Allemagne où il peut être sanctionné par une amende, ni en Suisse, à Chypre, ou dans la République de Macédoine où il est illégal d’utiliser tous types de dispositif permettant de localiser les radars.

Une attention constante sur la route

Le bracelet Woolf continue à transmettre des informations même lorsque l’application est fermée ou que le portable n’est pas connecté à internet. Un gain d’autonomie non négligeable pour la batterie de son téléphone comparé aux applications concurrentes. D’autant que ces dernières obligent les motards à consulter leur portable en roulant : un danger pour leur mobile, exposé à la pluie et au soleil, mais surtout pour eux. Les casques ou les écouteurs sont également dérangeants dans un environnement bruyant et empêchent la communication avec ses compagnons de route. Au contraire, Woolf permet de conserver une attention pleine et constante sur l’asphalte, tout en recevant les informations nécessaires à la conduite.

Une succès story italienne

Woolf a déjà convaincu une communauté de motards passionnés, qui s’agrandit tout les jours grâce au bouche à oreille, et ambitionne de devenir une référence mondiale pour les conducteurs de deux-roues. Si le système a été conçu pour eux, il peut également être utilisé en voiture et la start-up italienne travaille sur un “dispositif intelligent” adapté spécifiquement aux autos. Une capacité à innover qui s’est vue récompenser fin 2017 par l’Union Européenne avec le fonds Horizon 2020 pour la recherche et l’innovation. De plus, cette année, la start-up a fait partie des trente entreprises sélectionnées pour participer à la première délégation italienne au CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas, le plus important salon consacré à l’innovation technologique. Une jeune pousse dont on n’a pas fini d’entendre parler…