Depuis 2014, SuperAlberi soigne les arbres utilisant des méthodes totalement innovatrices.

L’union fait la force

Soigner les arbres était son rêve d’enfant. Devenu grand, il faut lever la tête pour entrevoir Pietro Maroé, fondateur de SuperAlberi, une clinique ambulante composée d’experts et par-dessus tout d’amoureux de la nature qui ont décidé d’étudier, de mesurer, de soigner ces géants verts avec les meilleures techniques d’intervention. Ces arbres fascinants, particuliers, Pietro Maroé a appris à les connaître dès son plus jeune âge grâce à son père qui lui inculque une technique bien distincte, qu’il utilise encore aujourd’hui, celle du tree-climbing consistant à grimper et à se déplacer dans les arbres. Une passion qui le porte à devenir agronome. « Lors d’un cours d’élagage, j’ai rencontré d’autres jeunes qui faisaient la même chose que moi. Je me suis dit, au lieu de le faire chacun de notre côté, pourquoi ne pas se mettre ensemble, unir les forces et extraire quelque chose de plus beau, de plus intéressant, de plus scientifique aussi » raconte-t-il. À partir de là, l’aventure commence. Ils sillonnent l’Italie pour évaluer la stabilité des arbres, « savoir s’ils sont encore sur pied ou non » avec un objectif bien précis : « réduire les interventions d’élagage ainsi que les traitements sur les arbres, en même temps indispensables.

Une technologie innovatrice

Pour cela, ils mettent au point une technologie particulière. « Pour les plantes de grande ampleur, nous nous sommes dotés d’un système de numérisation tridimensionnel, de façon à pouvoir étudier la plante et son comportement durant les rafales de vent simulées directement par l’ordinateur. Pour rendre ce modèle aussi conforme que possible à la réalité, nous utilisons différents capteurs comme des accéléromètres de précision et des anémomètres très sensibles. Nous faisons alors différentes analyses, différentes simulations d’interventions comme l’élagage, la consolidation des branches ou du tronc examinant le changement de comportement de la plante. De cette façon, nous réussissons à prédire la meilleure intervention à réaliser. » Une innovation unique rendue possible grâce à une équipe de dix personnes, apportant chacun un savoir différent. « Avoir un groupe hétérogène était nécessaire. Cette étude n’avait jamais réalisée auparavant, il était donc utile d’allier des compétences provenant d’autres secteur comme l’architecture ou l’ingénierie. » Une fois le pronostic posé, ils interviennent directement sur l’arbre avec la méthode du tree-climbing. « Inventé il y a 50 ans aux États-Unis, elle se révèle être la méthode la moins invasive pour la plante. En étant au plus proche d’elle, nous réussissons à comprendre comment elle s’est développée, quels problèmes elle a pu rencontrer, quels sont ses plus petits défauts. »

Des résultats encourageants

Actuellement, l’équipe de SuperAlberi est en train de développer la phase deux du projet, prévoyant la création d’un drone doté de ciseaux pneumatiques facilitant les opérations d’élagage en tree-climbing. « Le drone suit les interventions programmées par l’ordinateur sur la partie plus externe de la cime, pendant que le technicien opère à l’intérieur. » Avec cette invention, le temps de travail est optimisé, le risque encouru, lors de cette pratique, minimisé. Depuis 2014, grâce à SuperAlberi, de nombreux arbres ont pu être sauvés, à l’image du chêne de Fossalta qu’ils suivent depuis trois ans. « Ce fut la première plante sur laquelle nous avons expérimenté cette nouvelle procédure remportant de très bons résultats. » Ayant plus de trois cents ans et rencontrant une multitude de problématiques si bien mécaniques que phytopathologiques, nombreux l’auraient donnée pour morte. Mais c’était sans compter sur la persévérance de SuperAlberi, qui depuis quatre ans transmet au travers de ses interventions sa philosophie, « celle de rendre la cohabitation entre les hommes et les arbres pas seulement pacifique mais fructueuse d’un point de vue environnemental ». Pietro Maroé ne cessera jamais de le marteler, le sourire aux lèvres, « notre travail est de soigner les arbres, notre rêve est de sauver le monde. » Et bien grâce à leur travail, ils y contribuent chaque jour.