En quarante ans, les Galeries Contini sont devenues une vitrine prestigieuse de l’art contemporain à Venise. On y vient du monde entier pour découvrir ses nouvelles expositions et admirer ses chefs-d’œuvre.

Un petit musée

Le charme de Venise n’est plus à prouver. Sa splendeur architecturale a fait chavirer le cœur du monde entier. Si elle a longtemps été la ville sacrée du romantisme, elle s’affirme aujourd’hui comme la capitale mondiale de l’art contemporain. Et ce n’est pas Stefano Contini qui dira le contraire. Ce toscan, vénitien d’adoption, a ouvert sa première galerie d’art, Galleria Contini, en 1979. Quarante ans et trois autres galeries plus tard, Les Galleria Contini sont devenues une référence pour les collectionneurs de toute la planète. Plus qu’une simple galerie, celle nichée à deux pas de la place Saint Marc se révèle être « un véritable musée ». Cinq étages sont dédiés à des chefs-d’œuvre créés par des artistes nationaux et internationaux. De quoi s’émerveiller ! Stefano Contini n’était pourtant pas destiné à cette carrière. D’abord vendeur d’encyclopédie pour les éditions Rizzoli, il devient à 24 ans directeur de Rizzoli Vénétie. « À un moment donné, Rizzoli s’est associé à la plus grande maison de vente aux enchères de l’époque, Finarte. En plus de la partie éditoriale, j’ai alors commencé à m’occuper d’art. » La passion est immédiate. Tant et si bien qu’il décide d’abandonner ce futur prometteur et d’investir dans ses premières œuvres d’art. Un pari gagnant !

Une relation singulière avec les artistes

Au fil des années, Stefano Contini croise la route d’artistes comme Zoran Music, Igor Mitoraj, Fernando Botero, Julio Larraz, Mario Arlati, Enzo Fiore, Carla Tolomeo ou encore plus récemment Manolo Valdès. Pour lui, la relation artiste galeriste est essentielle. « Depuis le début, je n’ai pas voulu me limiter à acheter et revendre des œuvres. J’ai toujours souhaité faire un parcours professionnel avec les artistes pour grandir avec eux. Je crois qu’entre les deux, il doit exister une entente personnelle, une complicité qui permet de croire au but que nous nous sommes fixé. » Demandez-lui comment il choisit ses artistes, il vous répondra : « Ce travail n’est pas pour tout le monde, il faut être doté d’une certaine sensibilité et savoir regarder où se dirige l’art. Mais une chose est sûre, je travaille toujours avec des artistes que j’aime ». Amoureux des belles choses, Stefano Contini est avant tout un collectionneur. Picasso, Basquiat ou encore Miró font partie de ces trouvailles. « Tous ces tableaux ont marqué des périodes de ma vie. »

Les expositions en cours

Un artiste a particulièrement marqué Stefano Contini : Igor Mitoraj. Dans sa principale galerie, il est possible d’admirer les œuvres du sculpteur polonais tout au long de l’année. Fasciné par l’art classique, Igor Mitoraj est l’artiste qui a ramené à la vie les protagonistes de la mythologie grecque et romaine. Ces héros légendaires parviennent dans le monde moderne drapés, mutilés, et fragmentés. En plus de cette collection permanente, deux expositions sont à découvrir : « Les bijoux d’Igor Mitoraj » jusqu’au 15 décembre et « Conversations » de Giacomo Braglia jusqu’au 16 septembre. « Dans les années 1970, Igor Mitoraj a réalisé des bijoux comme des colliers, des bracelets ou encore des bagues pour son plaisir personnel. Seulement ses amis les plus proches avaient la chance d’admirer ses petits mais immenses chefs-d’œuvre. » Face à ces trésors, les photographies de Giacomo Braglia. « J’ai retrouvé en lui la même délicatesse, la même discrétion que Mitoraj avait dans la réalisation de ces travaux. Giacomo recherche dans ses photos l’aspect poétique et romantique du quotidien. » L’art, est pour Stefano Contini, comme un « arc-en-ciel, infiniment fascinant ». Avec ses galeries, il n’est en tout cas pas prêt d’arrêter de fasciner le public du monde entier.