Start-up à la fois clean tech et agri-tech, AgroSustain travaille au développement d’une solution biologique et naturelle pour lutter contre les moisissures, à l’origine d’un gaspillage alimentaire s’élevant à plus de 60 milliards de dollars annuels. Montée en 2018, l’entreprise suisse ne cache pas son engagement écologique et compte commercialiser sa solution d’ici 2020. 

 

Une start-up durable

Les racines d’AgroSustain ont pris il y a sept ans, alors qu’Olga Dubey, en doctorat à l’Université de Lausanne (UNIL), étudie les pathologies des plantes et les moyens de développer leurs défenses, sans intervenir sur leur structure moléculaire. Elle découvre une solution qui permet de lutter contre le « Botrytis cinerea », le champignon à l’origine de la pourriture grise qui attaque raisin, tomate et tournesol. Au fur et à mesure de l’avancée de ses recherches et en travaillant étroitement avec l’Agroscope de Changins (centre national d’excellence pour la recherche agricole) en Suisse, elle isole d’autres molécules qui peuvent naturellement éliminer les champignons pathogènes. À l’heure actuelle, plus d’un tiers des aliments produit est perdu ou gaspillé, ce qui pourra être évité, à moyen terme, grâce aux produits développés d’AgroSustain, destinés à un traitement après récolte, au tout début du processus de stockage.

Issue de plantes, sans aucuns goûts ni odeur, la protection se diffuse en spray afin de protéger le fruit ou le légume de manière durable contre la moisissure, et de prolonger ainsi sa vie après la récolte et même dans les étals des magasins. Dans le paysage actuel, AgroSustain est la première entreprise à avoir développé un produit de ce type, 100 % naturel et bio, dédié à l’étape post-récolte.

AgroSustain ne s’arrête pas au domaine alimentaire, puisque la start-up travaillera dans le futur à une solution qui luttera également contre la chalarose, maladie fongique qui attaque les frênes, obligeant à les couper en masse à travers l’Europe.

 

L’avenir d’AgroSustain

Engagée en faveur d’une réflexion environnementale globale, Olga Dubey pointe qu’il est plus logique de travailler à partir d’extraits naturels de plantes biologiques recomposés synthétiquement plutôt qu’à partir de plantes elles-mêmes. Ainsi, l’impact environnemental est à nouveau limité, de même que les coûts de fabrication. La pureté totale du produit est également garantie par un procédé unique de fabrication.

Afin de lever les fonds nécessaires au développement de leur solution, les membres d’AgroSustain ont dû se former au métier d’entrepreneurs. Composée de 5 personnes d’horizons, d’expertises et d’âges très différents, l’équipe permet à la start-up de couvrir tous les domaines nécessaires à leur développement. Ainsi, AgroSustain a été en mesure de lever d’importantes sommes d’argent
nécessaires à leur développement avec une première levée de fonds conclue fin 2018 (1 million de francs suisses). La start-up s’appuie aussi sur le soutien de structures majeurs comme la  fondation pour l’Innovation Technologique (FIT) du Canton de Vaud, par exemple, ou encore Venture Kick (le plus grand accélérateur de start-up en Suisse), qui investit des capitaux dans
des start-up et le PACTT (UNIL-CHUV) qui accompagne les spin-off dédiés à la recherche.

l’heure actuelle, AgroSustain travaille à une nouvelle levée de fonds afin de pouvoir avancer dans le processus de tests et validation de non-toxicité du produit qu’ils souhaitent commercialiser en 2020. Si ce premier produit se destine principalement à la grande distribution, la start-up souhaite élaborer des produits similaires pour les jardiniers, les agriculteurs, et les gardes forestiers.
Ainsi, il sera possible à court terme d’envisager des cultures avec moins de pesticides et des végétaux avec une durée de vie plus longue. Pour l’équipe d’AgroSustain, les bonnes intentions envers la planète doivent nécessairement passer par des actions concrètes, ce qu’ils mettent en œuvre avec leur start-up green.