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Woofer : l’application qui permet de prévenir le harcèlement au travail

Où commence le harcèlement moral au travail ? Dans ma pratique professionnelle, on me sollicite souvent quand les dommages sont faits. Mais il est possible d’agir plus en amont. Alors que le harcèlement impactera 6 salariés sur 10 au cours de leur carrière, l’application Woofer propose de lever le voile sur un sujet encore tabou dans les entreprises. Rencontre avec son cofondateur Elyes Bouteldja. 

 

Pourquoi avoir appelé votre application Woofer ? Qu’est-ce qui vous a engagé sur cette voix ? 

Elyes Bouteldja : Dans une enceinte, un woofer désigne une catégorie de haut-parleur destinée à ne diffuser que les fréquences les plus basses, celles que l’oreille ne peut parfois plus percevoir.

Nous assimilons cela à une « voix » de femme ou d’homme, d’où le nom de Woofer.

La création de Woofer naît de notre volonté à tous, de disposer d’un impact positif sur le monde du travail ; que chaque organisation intègre cette notion de protection et d’écoute de ses salariés. Les actualités récentes, personnel politique, instance sportive, renforcent notre croyance dans l’utilité de notre solution.

Comment parler de harcèlement au travail ? Est-ce qu’il y a un tabou dans les entreprises ou plus généralement en France sur le bien être et la santé mentale ?

Elyes Bouteldja : Vaste question !

Les mentalités changent, mais le chemin reste long. Séparons les 2 grandes « familles » d’harcèlement : sexuel et moral.

Le harcèlement sexuel reste en grande majorité réalisé par des hommes. Prenez des environnements très masculins, saupoudrez d’une minorité de femmes, et vous disposez d’un environnement propice au harcèlement. Nous remarquons également que ces actes sont le fait de personnes disposant de fortes responsabilités. Elles exercent des pressions sexuelles peut être par sentiment d’impunité, sentiment de toute puissance.

Pour le harcèlement moral, le rapport homme-femme est plus équilibré. Le facteur déterminant est le couple secteur d’activité-culture de l’entreprise. Par manque de sensibilisation, certains collaborateurs se rendent coupables de comportements sanctionnés par la loi sans avoir conscience de la portée de leurs actes. D’où l’intérêt de prévenir par de la sensibilisation et de dissuader (ou guérir) par un système de signalement, d’alertes.

Une fois le signalement effectué, qu’est-ce qui se passe concrètement ? Comment préservez vous l’anonymat ? En quoi est-ce important ?

Elyes Bouteldja : Woofer libère la parole en garantissant l’anonymat des collaborateurs qui lancent une alerte, en quelques clics, auprès des référents harcèlement définis.

Pour répondre plus précisément à la question, les référents harcèlement sont informés en temps réel de la nature de l’alerte. Ils peuvent engager un dialogue anonyme via Woofer pour qualifier ou non la situation de harcèlement, mais aussi obtenir plus de détails, voire demander une levée d’anonymat au lanceur d’alerte (avec son accord uniquement).

Fini les emails à envoyer qui sont toujours identifiables et donc dissuasifs. Trop de salariés renoncent à témoigner des faits dont ils sont témoins, par crainte d’avoir des ennuis ou de subir des répercussions professionnelles.

L’employeur est tenu de préserver la santé de ses salariés et de s’assurer de leur sécurité. Comment les directions d’entreprises peuvent justement répondre aux situations de harcèlement au travail ?

Elyes Bouteldja : Comme la médecine chinoise, les entreprises doivent d’abord « prévenir ». Comment ? En réalisant des actions, des campagnes de sensibilisation voire de formation. C’est pour cela que dans Woofer, nous mettons à disposition une palette de contenus de sensibilisation sur les sujets d’harcèlement : définition et exemples concrets. Prévenir, c’est également dissuadé. Implémenté une solution comme la nôtre, est dissuasif ! Les harceleurs y réfléchiront à 2 fois avant d’engager un comportement inapproprié.

Les directions peuvent y répondre en traitant chaque cas d’harcèlement, et le cas échéant en étant exemplaire dans la sanction.

En cas de procédure judiciaire, les entreprises pourront démontrer de bonne foi qu’elles ont mises en œuvre une solution de prévention et de lutte contre le harcèlement.

Finalement, quelle recommandation donneriez-vous à une entreprise et à un salarié ? 

Elyes Bouteldja : Les entreprises payent un lourd tribut car elles n’ont pas pu ou pas voulu investir sur le sujet du harcèlement. L’investissement est minime comparé au coût matériel et immatériel (marque employeur, perte de confiance des salariés, dégradation de l’image business) engendré par les situations d’harcèlement. Pour le salarié, l’important dans ce type de situation, est toujours d’en parler autour de soi, professionnellement et/ou personnellement. Les référents harcèlement doivent être à votre écoute et plus globalement les élus CSE sont présents pour répondre à ce type de problématique. Ne plus laisser des dérives s’installer, améliorer le monde du travail, c’est la mission de Woofer !

 

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