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Managers : « Et Si Vous Retrouviez Votre Âme d’Enfant ? »

Regardons un instant dans le rétroviseur et plongeons dans ce monde de l’enfance pour lui emprunter certains de ses codes.

Et si les managers en quête de cohérence s’inspiraient de ce qu’ils étaient… juste avant de rejoindre le monde des adultes. Et s’ils osaient laisser parler leur enfant intérieur sans se sentir diminués ou affaiblis dans leur autorité… Ce pourrait être une alternative heureuse au management tel que nous l’expérimentons ou le subissons dans l’entreprise, mais aussi une piste intéressante et probablement une parade aux dérives en tous genres.

Si aujourd’hui la notion de chef prend une dimension presque surannée, les petits chefs se ramassent à la pelle ; quant aux grands chefs, même s’ils ont intégré l’impériosité du bien être dans l’univers professionnel, même s’ils ont à cœur d’introduire quelques changements cosmétiques dans leurs pratiques managériales, ils sont encore loin de maîtriser tous les codes du bonheur au travail.  N’oublions pas à cet effet, que selon le dernier baromètre annuel mondial d’Edenred- Ipsos, la France se place en queue du classement concernant le bien-être des salariés en entreprise.

Même si Isaac Getz continue de faire des émules avec l’entreprise libérée, même si bon nombre de start-up donnent le la et s’inventent des univers où il fait bon vivre, travailler ne rime pas toujours avec s’amuser et encore moins s’épanouir. Nous peinons à rejoindre l’éden convoité et il apparaît que les employés français souffrent particulièrement d’un manque de considération de leur hiérarchie.

Si votre manager est un piètre manager, vous aurez beau être un apôtre de la mindfulness, un adepte de la méditation en entreprise, vous ne parviendrez guère à maintenir un équilibre intérieur garant de votre santé psychique et, ni les coachs les plus émérites, ni les heures de yoga ou de sophrologie, ne feront le job.

Aujourd’hui, je me plais à imaginer que ces managers gagneraient en débusquant l’enfant qui sommeille en eux, et qu’en faisant remonter à la surface certains comportements perdus, monde adulte oblige, ils seraient en mesure d’optimiser leurs pratiques, de créer les conditions d’un climat de confiance et d’établir les ferments d’une liberté retrouvée.

Même si pour certains le monde de l’enfance est loin, ils se risqueront à lui emprunter ses codes rafraîchissants et y puiseront une source d’intelligence émotionnelle porteuse de solutions innovantes et qui sait, des balbutiements d’une holacratie.

Telle est la véritable madeleine de Proust à travailler

Oui mais alors :

  • Quelles sont les habiletés de l’enfance que le manager peut se réapproprier sans verser dans un infantilisme immature ?
  • Pouvons-nous rester un adulte et un manager crédible en gardant notre âme d’enfant ?
  • Pouvons-nous nous reconnecter à cet enfant intérieur tout en continuant de faire monter en compétences nos équipes et tout en poursuivant nos objectifs ?

Regardons un instant dans le rétroviseur et plongeons dans ce monde de l’enfance pour lui emprunter certains de ses codes …

1°/ L’enfant passe son temps à poser des questions

Et pourquoi ? Et pourquoi ? Toute une chaîne de pourquoi… L’enfant est avide de réponses, il veut comprendre et appréhender le monde extérieur sans à priori ni préjugés. Cette curiosité de tous les instants le maintient dans un état d’alerte permanent et fait qu’il regarde son environnement avec un œil neuf et chaque fois comme si c’était la première fois.

Comme les enfants cultivez votre capacité à vous étonner en posant des questions toujours et encore sur des choses qui n’étonnent plus personne.

2°/ L’enfant est d’une richesse émotionnelle rare

Il garde au fond de lui une capacité sensitive hors du commun. Quand quelque chose l’émeut ou le trouble en positif comme en négatif, il s’en fait l’écho. Il vibre à l’instant présent sans craindre le futur ni regretter le passé. Son empathie naturelle pas encore altérée par les expériences négatives lui fait ressentir la fragilité de ce qui l’entoure et l’injustice des situations qu’il s’empresse aussitôt de combattre. L’enfant est vibrionnant d’enthousiasmes multiples et il verbalise son ressenti avec sa propre grammaire et toute une palette d’émotions qu’il ne craint pas de dévoiler.

Comme les enfants, mettez-vous en syntonie avec votre environnement et autorisez-vous à exprimer votre intelligence émotionnelle, celle qui fait que vous incarnerez quelque chose de différent. 

3°/ L’enfant est dans une spontanéité joyeuse et il ose tout

Il ne craint ni Dieu ni Diable et se délecte d’une primarité qui le rend vivant et présent.

Dans sa volonté de fuir une réalité déplaisante, dans sa recherche du ludique, il aime retrouver un monde jubilatoire où prédomine le principe de plaisir. Même s’ il privilégie ce qui le réconforte, l’euphorise, il rejette les faux semblants, donne vie à ses envies et à ses besoins sans appréhension du regard de l’autre. Il s’inscrit dans une congruence totale, parfaitement aligné avec ses états émotionnels. Cette spontanéité est une forme d’affirmation de soi qui le pousse à agir et à affronter les dangers avec intrépidité.

Comme les enfants, gardez cette vérité à vous-même et ce côté cash qui ne triche pas et se démarque d’un quant à soi distancié et désincarné.

4°/ L’enfant est dans la puissance créatrice

L’enfant est épris de liberté, il se moque et se joue des codes, des conventions, des règles qu’il perçoit comme des entraves à sa volonté de conquête. Il veut tester, essayer, expérimenter de nouvelles façons de faire sans se limiter. L’enfant crée le monde auquel il a envie d’appartenir, s’évade dans ses rêves, se transpose, s’imagine autre, différent, invincible… L’enfant est un éternel rêveur qui s’invente et se réinvente à travers des figures archétypiques au pouvoir magique et protecteur.

Comme les enfants, rivalisez d’imagination pour réécrire un quotidien enchanteur et garantir à chacun le bien être auquel il aspire dans la vie professionnelle.

Picasso en son temps a su se reconnecter à son enfant intérieur en choisissant de délaisser l’académisme de ses débuts pour retrouver la simplicité et l’épure du trait qu’aurait tracé un enfant de 4 ans. Bel exemple de retour aux sources.

Les grandes personnes ne sont pas celles qu’on croit.

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