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Génération Z : Trucs et astuces pour manager les « Digital natives »

Génération Z

La génération Z, ce sont les jeunes nés entre 1995 et 2010. Ces « digital natives » arrivent depuis peu dans les entreprises, en stage ou pour leur premier poste, et ne se comportent pas exactement de la même manière que les jeunes de la génération Y. Allergiques à la hiérarchie, ultra connectés et avides de nouvelles expériences ils donnent du fil à retordre aux employeurs.




La génération Z, ce sont les jeunes nés à partir du milieu des années 1990 et jusqu’au début des années 2010. Ils arrivent juste après les générations X (celle née dans les années 1970) et Y (celle née entre 1980 et 1994). Pas encore, ou à peine, entrés sur le marché du travail, les Z inquiètent déjà leurs aînés. Ces derniers les perçoivent souvent comme biberonnés aux écrans, éternels insatisfaits, voire allergiques à toute forme de hiérarchie et à tout effort. Pourtant, le portrait des Z est à nuancer.

Déjà, « la génération Z ce n’est pas qu’une classe d’âge », selon Elodie Gentina, experte APM et enseignante-chercheuse en marketing à la Skema Business School. Pour elle, « c’est la génération ‘’emos’’, de émotions car ils sont dans l’affect. C’est la igénération ou génération mobile. Contrairement aux Y qui sont ‘’digital migrants’’, puisqu’ils ont dû s’adapter au numérique, les Z, eux, sont nés avec. » Le numérique n’est donc plus un outil, mais l’élément central de leur quotidien, une quasi extension de leur cerveau. Ils peuvent également être qualifiés de « génération C pour communiquer, créer, collaborer », voire même de « génération Alpha, car ils créent un nouveau paradigme, un nouvel alphabet. Leur rapport à la connaissance est totalement différent : ils ne cherchent plus le savoir dans les livres, mais veulent le trouver instantanément au bout des doigts. » Les Z n’ont plus uniquement un pouce préhenseur, mais ont aussi un index pour swiper, cette action de déplacer son doigt sur un écran tactile. Un élément qui paraît anecdotique, mais qui est pourtant essentiel pour comprendre, et donc intégrer en entreprise, ces jeunes nés entre 1995 et 2010.

Un exemple avec Socialyse, du groupe Havas digital, entité chargée d’accompagner les marques et les annonceurs dans la création et l’animation de communautés, le suivi de e-réputation et la diffusion de contenus. « En tant qu’agence média, nos équipes sont composées à plus de 50% de jeunes des générations Y et Z », indique Mathieu Lepoutre, responsable de la stratégie globale de Socialyse. « Et le turn over est de 25% par an, ce qui est beaucoup, mais fréquent dans le secteur du numérique, considéré par les jeunes comme nouveau et cool, et qui attire beaucoup ces générations. » Des Z qu’il compare à des adolescents qui ont à la fois « besoin d’un cadre, mais aussi besoin de s’épanouir, d’apprendre et de progresser. »

 

Recherche manager-coach

Connectés, multitâches, insatisfaits, voire malheureux comme le racontait ce texte viral en 2013 sur « Pourquoi la génération Y est malheureuse ? ». Z et Y présentent de nombreuses similitudes. Les entreprises ont déjà commencé à s’adapter à ces nouveaux travailleurs, « il ne faut donc pas imaginer qu’avec l’arrivée des Z il va falloir tout révolutionner », indique Elodie Gentina. Elle note que certaines entreprises sont très hiérarchiques, quand d’autres ont déjà adopté l’esprit start-up. Mais toutes semblent se demander comment faire pour intégrer ces nouvelles recrues.

« Il y a parfois un choc des cultures un peu compliqué à vivre », selon Mathieu Lepoutre, car « ces jeunes découvrent le monde de l’entreprise. » Alors pour les manager, la solution serait avant tout d’être « à l’écoute, dans l’accompagnement. Il faut les laisser faire leurs erreurs (pas de trop grosses erreurs car ils sont très sensibles à l’échec) », indique le responsable de Socialyse. En somme, c’est une génération qui a besoin d’être aiguillée.

Pour leur ouvrage La génération Z en entreprise : des Z consommateurs aux Z collaborateurs (Dunod, à paraître e janvier 2018), Elodie Gentina et Marie-Eve Delecluse, spécialiste en compétence intergénérationnelle, ont mené une étude entre janvier et avril 2017. 2300 personnes de 15 à 23 ans ont répondu à un questionnaire en ligne sur leur vision et leurs attentes du monde de l’entreprise. Surprise, alors qu’on les croyait allergiques à toute forme de hiérarchie, près de 50% des répondants affirment au contraire qu’ils souhaitent conserver une forme de hiérarchie. « Ils ne remettent pas en cause la hiérarchie, mais sa forme actuelle », selon Elodie Gentina. Elle estime que « la posture du manager doit changer. Ils ont besoin d’un manager coach. Pour les autres générations, le modèle d’identification était le maître qui possédait le savoir. Les Z respectent celui qui expérimente. » Face à un Z, le manager devra se montrer humble et oser dire qu’il ne sait pas, qu’il s’est trompé, qu’il a changé d’avis.

 

Création et collaboration

Avoir la connaissance au bout des doigts, c’est apprendre grâce à un tutoriel sur Youtube, un Mooc ou en sautant d’une page Wikipédia à un commentaire publié sur Quora. Des jeunes autodidactes donc, bien éloignés de l’image de l’enfant passif devant son écran.
« Ces jeunes sont producteurs, ils participent à la création de leurs produits », selon Elodie Gentina qui a étudié les modes de consommations des 15-25 ans. Ce « statut de créateur », comme elle le nomme s’inscrit dans l’esprit des FabLab. En entreprise, la chercheuse assure que les Z « ouvriront la voie de la co-création ». Mathieu Lepoutre abonde dans ce sens : « c’est une génération de passionnés, donc ils communiquent beaucoup d’énergie en entreprise. » Selon lui, ces jeunes « veulent apprendre, et sont prêts à écouter les autres », à condition de leur offrir un cadre de travail en « liberté contrôlée ».

 

S’épanouir dans son travail

L’environnement est en effet essentiel pour cette génération. Mathieu Lepoutre constate qu’ils apprécient de pouvoir prendre des pauses sur leur lieu de travail, aiment arriver plus tard que les générations précédentes, mais qu’ils peuvent se remettre spontanément à la tâche le soir ou le week-end venu. 

L’esprit d’équipe a une place primordiale pour eux. Ils aiment travailler à plusieurs, en face à face, à tel point que 28% affirme vouloir rester dans l’entreprise en raison de la bonne ambiance, selon l’étude menée par Elodie Gentina. Esprit de camaraderie lié à l’âge ? Peut-être. Mais la chercheurse l’affirme, pour les fidéliser, « l’employeur devra travailler sur le bien-être dans l’entreprise, car les Z ne sont pas fidèles à l’entreprise, mais ils le sont au groupe. Puisqu’ils sont dans l’affect, s’ils n’ont plus envie, ils quittent, comme pour une relation amoureuse. » Une piste pour garder ces éléments atypiques dans une équipe, selon Mathieu Lepoutre : « il ne faut pas être un manager directif, il faut les soutenir, leur faire confiance et les faire grandir. »

 

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