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Faire La Différence…

Auteur : Klaus Hausmann / Pixabay

Pour tous les managers qui veulent se forger une personnalité de leader, une seule réflexion à entamer : « Et si j’avais du charisme ». Ce mot est sur toutes les bouches, et dans tous les esprits.

Chacun veut s’en emparer, les petits, les grands, les puissants, et cette quête de Graal les obnubilent au même titre que l’éternelle jeunesse. Une habileté qui s’arbore comme un trophée conquis de haute lutte, une arme fatale convoitée en secret par la galaxie des dirigeants, et la nébuleuse des politiques.

Et si vous vous intéressiez d’avantage à cette « soft skill » qui relève plus du savoir-être que du savoir-faire et que vous pensiez réservée à quelques rares et heureux élus.  Les bonnes fées se sont-elles penchées sur votre berceau, vous ont-elles doté de ce pouvoir magique ? Où n’étiez-vous point là le jour de la distribution ? Faute d’avoir reçu cette onction, j’ai une excellente nouvelle à vous communiquer : vous pouvez vous rattraper en vous exerçant pas à pas.

Oui, vous réussirez à muscler cette habileté, et même à la bodybuilder à condition de faire preuve de labeur et de ténacité…  Même si vous êtes en quête d’amélioration continue, ne rêvez pas, la voie est longue et il y a de fortes chances pour que vous vous égariez dans de piètres simulacres, à grands renforts de faux-semblants, de postures maladroitement plaquées ou drôlement singées. « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage», Jean de La Fontaine, car ce dessein-là pourrait bien vous occuper toute une vie.

Les acteurs de la politique et les contributeurs de l’entreprise me demanderont ce qu’ils ont à gagner en se mettant dans la quête de ce savoir-faire incroyable… Et je leur répondrai de façon lapidaire : tout. Pour ce qui est des managers ils y verront un grand changement :  A commencer par un gain de temps substantiel chipé à leurs congénères : vous savez ceux qui rament avec leurs petits bras et n’obtiennent qu’une adhésion limitée en se contentant d’appliquer des méthodes managériales insipides.

La faute à leurs peurs intrinsèques, leurs atermoiements, leurs hésitations et tergiversations en tous genres, leurs « go, no go », chronophages, énergivores et poussifs. Lutter pour faire adhérer, c’est un contresens ou une incongruence, comme vous voulez. Le charisme, lui, vous inscrit dans une aisance facilitatrice et fédératrice.  

Ensuite, vous y trouverez une capacité à vous différencier qui vous auréolera d’une singularité ébouriffante. Vous serez bien différent de la horde des managers normaux qui n’osent pas bouger une oreille, ne veulent pas faire de vagues. Le charisme vous autorisera à exister enfin dans votre vérité, à vous exprimer avec authenticité et conviction, à attirer les regards sur vous, à tenir votre auditoire en haleine par le simple fait de dire vos valeurs, vos besoins, vos rêves de monde meilleur.  

Enfin, vous agrégerez les compétences et les talents sans effort et le côté solaire de votre charisme opérera à la vitesse de la lumière. Comme une trainée de poudre chacun briguera votre butin tel un flibustier, tous voudront faire partie de votre cercle, travailler, échanger, créer avec vous ou d’être associé à votre lignée.

La loi du miroir faisant son effet, il va sans dire que le mimétisme jouera et que votre équipe se trouvera tout entière dans la lumière.

Les personnes charismatiques ont un secret, je vous propose de le percer et de découvrir pour cette première saison les 3 ingrédients majeurs de cette habileté extraordinaire. 

 

1°/ La présence qui est une présence à soi et une présence aux autres. La présence à soi qui sous-entend une bonne connaissance de soi, implique de ne pas avoir peur de son ombre et de réussir à apprivoiser toutes les arcanes de sa personnalité tant dans ses points positifs que dans ses axes d’amélioration.   Cette présence à soi passe par une posture, un ancrage en prise directe avec le sol, et une façon de se mouvoir, de s’accorder de l’importance, qui s’incarne dans une gestuelle déliée, assurée, qui dit la tranquillité d’esprit, l’assurance intérieure, l’autorité naturelle et la prestance.  La présence aux autres qui est corrélée à la valeur absolue que nous nous accordons, à la valeur relative que nous nous reconnaissons et à la valeur potentielle que nous nous assignons. Lorsque nous nous portons une confiance inébranlable, l’autre n’est pas vécu comme une menace, aussi nous recherchons sa présence pour échanger, débattre, nous confronter, ou faire valoir nos idées.  

2°/ L’authenticité qui est une acceptation de soi où nous nous autorisons à nous présenter aux autres tel que nous sommes, en hissant haut nos couleurs avec le naturel déconcertant des enfants. Pour Carl Rogers, (Psychologue humaniste, 1902-1987) l’authenticité est le premier facteur d’influence sur les autres. L’authenticité est une valeur qui s’évapore avec le statut, car nous croyons à tort qu’elle vient contredire l’autorité, amoindrir la compétence. Force est de constater qu’elle nous ouvre sur les autres et fait le lit de la confiance et de l’altérité, en induisant un dialogue de vérité et de respect. 

3°/ L’enthousiasme que Platon décrit dans son dialogue Ion (-399/-390), comme une part de divinité, et qui, loin d’être un désordre de l’âme, s’apparente à une appétence proche de la libido freudienne et de l’élan vital bergsonien. L’enthousiasme a ceci de particulier : « Il est une maladie qui se gagne »  (Voltaire, lettres philosophiques, 1733). L’enthousiasme est une lumière intérieure et un état d’esprit qui n’ont rien à voir avec le côté « ravi de la crèche », et encore moins avec le côté extatique (sic certains discours de politiciens novices). L’enthousiasme, le vrai, est un levier qui suscite élan, motivation, envie, et que vos congénères, collaborateurs ou administrés adoreront.  Le temps est venu d’implorer les bonnes fées, de faire une « wishing list » et de convoquer Santa Claus ou Papa Noël. A moins que vous ne commenciez par vous fixer un objectif…

http://livre.fnac.com/a9692544/Catherine-Berliet-Et-si-j-avais-du-charisme

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