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Avec « Ripple », Tinder Veut Concurrencer (Et Ringardiser) LinkedIn

Capture d’écran

Présentée en grande pompe au CES de Las Vegas  et fondée par d’anciens dirigeants de la célèbre application de rencontre, Ripple – à ne pas confondre avec la cryptomonnaie à la mode – se veut une déclinaison de Tinder à usage professionnel.

Les applications prétendant « booster » votre vie professionnelle et reprenant les canons de Tinder, à savoir le célèbre « swipe » ou encore le « match », sont légion.  Citons pêle-mêle LikeLunch, NeverEatAlone  ou  encore le célèbre Shapr, fleuron hexagonal fondé par Ludovic Huraux, ancien d’Attractive World, qui a levé près de 17 millions d’euros depuis sa création en 2014. Toutes ces applications se voient affublées, souvent à leurs corps défendant,  du sobriquet « Tinder des professionnels ». Une facilité journalistique qui fait toujours son effet, mais il faudra désormais compter avec la célèbre application de rencontre américaine en personne qui a « indirectement » œuvré à la mise sur orbite de « Ripple », la nouvelle « Killer App » ayant vocation à transcender notre univers professionnel. Loin du modèle sclérosé de LinkedIn, Ripple – rien à avoir avec la cyptomonnaie en vogue – veut profiter du patronage de Tinder pour s’installer durablement dans le paysage. 

Avec à la baguette des anciens de l’état-major de l’appli de rencontres mondialement connue : Ryan Ogle, directeur technique de Tinder qui a quitté ses fonctions pour fonder Ripple mais également deux autres cadres de la société, Paul Cafardo, ancien ingénieur en chef, ou encore Gareth Johnson , ex-designer. «Aux débuts de Tinder, on ne pensait pas vraiment à la rencontre amoureuse. Il s’agissait surtout de permettre de rencontrer des nouvelles personnes en ligne. Ripple est un retour aux sources pour nous», développe Ryan Ogle dans les colonnes du Figaro. Mais ne voyez pas, avec ce concept, des lézardes dans la maison Tinder ou une quelconque sécession. Ce projet a bel et bien reçu l’onction de la société reine des applications de rencontres. Ripple peut, à la manière de certains projets cinématographiques, se concevoir comme un « spin-off » de Tinder.  Une émanation professionnelle de l’application « mère » en quelque sorte.

« Le networking n’évolue plus »

Preuve en est, ce nouveau projet est sorti de terre à la suite d’un hackaton organisé par Tinder. Disponible exclusivement sur mobile – sur iOS et Android depuis ce lundi – ce service de networking, outre le fait de reprendre les points saillants de Tinder, notamment la géolocalisation, permet également d’initier des événements et nouer des discussions autour d’articles d’actualité. Il est également possible de retrouver une personne sur la plateforme… si votre smartphone est équipé de la reconnaissance faciale.  Une nouvelle pierre dans le jardin de LinkedIn ? En tout cas, le nouveau maitre d’œuvre de Ripple, Ryan Ogle, n’a pas hésité à tancer le géant du réseau social professionnel, au sortir de la présentation de l’application au CES, comme le relève Les Echos. « « On pense que le networking n’a pas évolué ces dernières années. LinkedIn a été conçu pour le Web ». Rappelant ainsi en filigrane que le « mobile first » est désormais l’usage le plus répandu.

Mais Tinder ne se contente pas d’adouber la démarche avec bienveillance. Elle consent également à son financement. Ripple a ainsi reçu des fonds d’amorçage de la célèbre application de rencontres tandis que la maison-mère de cette dernière, Match Group, a également injecté de l’argent  pour aider au lancement. Mais Tinder suscite véritablement des vocations puisque l’un des autres rivaux de Ripple, en l’occurrence Bumble Bizz, est également une déclinaison de l’application de rencontres Bumble… porté sur les fonts baptismaux par une des anciennes cofondatrices de Tinder.  Un autre exemple qui témoigne de l’influence de l’application dans le paysage professionnel. Mais la route sera longue pour détrôner LinkedIn et ses 500 millions d’utilisateurs. Pour sa part, le français Shapr, évoqué en préambule, revendique plus de 800 000 utilisateurs, essentiellement aux Etats-Unis.

Tinder, le « grand frère » inspirant

Mais Ripple peut compter sur le savoir-faire de Match Group et sur le « grand frère » Tinder, dont la valeur est estimée à plusieurs milliards de dollars, pour parvenir à ses fins. En effet, Tinder est devenue en septembre dernier l’application la plus rentable aux Etats-Unis, grâce à son offre payante gold  (4,99 euros) qui permet à chaque utilisateur de notamment savoir qui a « aimé » son profil et potentiellement le « liker » en retour. Devant des mastodontes comme Netflix ou Pandora. Un magnifique destin dont Ripple serait ravi de s’inspirer. La concurrence est prévenue.  

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