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Anticiper Ce Que Feront Les Consommateurs Demain

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Dans le monde entier, les consommateurs citoyens ont tous l’impression de subir un grand déclassement. Et ce désenchantement a généré la création de mouvements d’entravés sans avenir très inquiétant pour le futur économique de certains pays.

Perception du conflit entre le consommateur et le travailleur qui ne font qu’une seule personne

Depuis une quinzaine d’années, grâce au libre-échange et à l’internet, la plupart des citoyens consommateurs étaient plutôt satisfaits de disposer chez eux d’offres mondiales. Ce consommateur qui, in fine, a toujours raison s’est au fil du temps rendu compte qu’il était aussi un travailleur et que ses deux positions étaient antagonistes. Et il a pris conscience que cette position divergente, vouloir des prix bas et un pouvoir d’achat qui augmente, n’était pas compatible avec le modèle économique existant

L’entrepreneur va maintenant devoir s’intéresser aux sciences sociales

N’ayez aucun doute là-dessus, aujourd’hui, vous, dirigeants, pour survivre vous allez devoir vous intéresser aux sciences sociales. En effet, ces mouvements diffus de citoyens consommateurs ne peuvent être anticipés car ils échappent à toutes analyses basées sur le passé. Il va certainement aussi falloir intégrer que ces nouveaux visages de la contestation sont en fait le reflet du début d’une lente démondialisation. Un retour vers la relocalisation économique et politique, un abandon progressif des accords transnationaux et un retour à la décentralisation et à la maîtrise locale de la plupart des actions de la vie, dont bien sûr la consommation de produits industriels ou agricoles, mais aussi d’éducation, de santé, et de services.

Choc de défiance entre l’urbain théoricien mondialisé et le périphérique désargenté.

Ce changement de comportement touche avant tout ceux qui consomment 100% de leurs revenus. Ce sont bien sûr le bas des classes moyennes, les mères célibataires et les personnes déconnectées du système, retraités pauvres, et jeunes diplômés percevant un salaire de plus en plus faible à cause de l’excédent de stock de diplômés.

Les préjugés clivants des théoriciens urbains très diplômés et mondialisés n’ont fait qu’amplifier et fédérer le mal-être des périphériques décalés. Périphériques décalés qui n’ont aujourd’hui, et c’est nouveau, que défiance vis-à-vis des organisations politiques ou syndicales existantes, d’où la totale autonomie locale des positionnements idéologiques.

Point positif, ces nouveaux consommateurs citoyens ne sont pas du tout anticapitalistes ; ce qu’ils remettent en cause, ce sont les centres de gravité économiques actuels. En simplifiant on pourrait dire que les rapports sociaux qu’ils souhaitent, c’est plus de redistributif et de participatif.

Pourrait-on assister à un « Printemps » de certains pays avancés ?

Avec la mise en place des 35 heures qui ont privilégié le temps libre aux revenus qui furent ensuite gelés, suivis de la crise de 2008, l’ascenseur social s’est immobilisé en France pour les moins favorisés. C’est-à-dire ceux qui ont toujours eu des difficultés à boucler les fins de mois. Mais ce qui est nouveau c’est que ceux-ci sont aujourd’hui persuadés que leurs enfants vivront beaucoup moins bien qu’eux. Enfin, ceux-ci n’ont plus du tout confiance en l’avenir et ne se sentent plus représentés.

De surcroît, ils se sentent ignorés, méprisés par ces théoriciens d’urbains éduqués. Leur contestation du système figé et établi leur vaut souvent plus d’humiliation que de considération. Si les chefs d’entreprises et les politiques ne prennent pas garde, ces révoltes initialement de nature économique pourra faire place demain à des mouvements populistes destructeurs, des « Printemps » vantés par les démocrates mais qui pourraient amener des régimes autoritaires. 

On en revient aux sciences sociales. Entrepreneurs, prenez garde si vos salariés sont systématiquement en stage ou en CDD, ce qui les prive de crédits leur permettant de s’établir. Si leurs revenus, même pour les diplômés, ne leur permettent pas de vivre harmonieusement et de joindre les deux bouts, vos salariés, qui sont aussi vos consommateurs, se rebelleront tôt ou tard quitte à détruire le « système ». Vous ne vous retrouverez alors si vous êtes chanceux qu’avec des consommateurs asiatiques et éventuellement  américains.

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