Du XVIIIe Siècle À Nos Jours, L’Histoire Du Château D’Audrieu

Au cœur d’un parc de 20 hectares et de 5 hectares de jardins, agrémentés d’un potager et d’une piscine chauffée, trône un château du XVIIIème siècle classé Monument Historique, aujourd’hui devenu hôtel 5 étoiles, dans un cadre qui a su garder tout le cachet de ses origines. À deux pas de Bayeux et des plages du débarquement, bienvenue au château d’Audrieu, pour une immersion dans l’art de vivre à la française.

 

L’art de vivre à la française

Près de Bayeux, l’existence du village d’Audrieu est attestée depuis l’Antiquité. L’architecture actuelle du château date du début du XVIIIe siècle, mais son origine remonte au XIe siècle, alors que la seigneurie d’Audrieu appartenait à la famille de Percy, dont l’un des membres participa aux côtés de Guillaume le Conquérant à la bataille d’Hastings. Il aurait été le cuisinier personnel de ce dernier. À Hastings, dit-on, il assomma quelques Saxons à coup d’écumoire, ce qui lui valut d’être anobli, de devenir le premier seigneur de ces lieux. Ses descendants ont fondé l’Abbaye de Juaye-Mondaye (à visiter à proximité) et construit le château. En 1593, Audrieu passa à la famille de Séran, suite au mariage de Marguerite de Percy avec Guillaume de Séran. Celui-ci, gentilhomme de la chambre du roi, vit sa terre érigée en baronnie en 1615. Mis en vente à la Révolution, le château retourna à la famille de Séran à la Restauration. Il devint la propriété de la famille Livry-Level, suite au mariage de Nicole Saillard de Boisberthe, descendante de la famille de Séran, avec Philippe Livry-Level (1898-1960), résistant, aviateur de la France libre, ancien maire d’Audrieu et ancien député du Calvados. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée allemande y établit son quartier général. Le 8 juin 1944, dans les clairières, les forêts et les vergers avoisinant le château, 24 membres de la 3e division d’infanterie canadienne et deux soldats britanniques ont été tués. Le château est aujourd’hui classé monument historique et membre du prestigieux réseau Relais & Châteaux depuis 1977. 

Une rénovation ambitieuse dans le respect du monument

Depuis le rachat par le Groupe Caravelle en novembre 2015, le château a été rénové : redéfinition des parties communes, restauration de l’architecture d’époque, modernisation des chambres et suites sans en dénaturer l’ambiance. Si le Château a conservé son apparence, ce qui est bien le moins pour un Monument Historique, l’intérieur a été sérieusement rajeuni par l’architecte Philippe de Lanouvelle qui a su conserver son esprit originel : tissus Frey ou Canovas, toiles de Jouy ça et là dans un ensemble sobre, moulures dorées, têtes de lit d’inspiration XVIIIe siècle revisitées au goût du jour… Les salles de bains ont également été transformées, avec un sol en grès cérame, des baignoires en îlot, des murets en pâte de verre constellés de tesselles d’or. On aime se prélasser dans la baignoire, lorsque le soleil tire sa révérence. Fin du fin, la moquette bleu et or aux couleurs du château habille couloirs et chambres, tel un fil conducteur entre le bâtiment et la décoration intérieure. Enfin pour les adeptes de nature, choisissez la Tree Suite, une suite nichée totalement dans les arbres, avec vue exceptionnelle sur le château et son environnement végétal. Pour une nuit, vous devenez Tarzan et Jane !

« Le Séran », sanctuaire d’une gastronomie simple et gourmande

Surtout, la gastronomie normande est à l’honneur au restaurant gastronomique « Le Séran », grâce au Chef Olivier Barbarin, qui a travaillé avec de grands chefs étoilés et revendique une gastronomie à la fois simple et gourmande. Travaillant main dans la main avec le jardinier du domaine, il propose tous les deux mois une nouvelle carte qui évolue au fil des saisons. La salle du restaurant, toute de rouge vêtue, se veut « sanctuaire de la gastronomie », seulement ponctuée du blanc des assiettes et des nappes. Nous nous sommes régalés de spécialités normandes à base de produits typiques de la région, ou de la Bretagne voisine : la pomme, le lait et, partant, le beurre, la crème, le Livarot (plus ancien fromage de Normandie) ou le Pont-L’Evêque. Nous avons aussi été tentés par quelques huîtres, moules et bien sûr coquilles Saint-Jacques. Mais nous décernons la palme à la « Crème de pomme de terre – truffe d’été – œuf confit » et, côté mer, au « Turbot en écailles de concombre – beurre blanc Champagne caviar vintage ». À essayer impérativement. Enfin pour compléter ces agapes, quelques vins ont accompagné ce repas princier. Ici les amateurs de vins seront comblés, avec plus de 600 bouteilles, que l’on peut admirer dans la première salle et de 200 références, principalement de vignobles français, mais aussi d’Europe et du Nouveau Monde, avec la possibilité de choisir parmi les « Coups de cœur » du sommelier. Et si dans l’après-midi, un petit creux se fait sentir, n’hésitez pas à prendre le Tea Time dans le salon à l’étage, vraie parenthèse British avec scones de surcroît et clotted cream ! Ici on déguste la vie de château dans ce qu’elle a de meilleur !

Mon avis : 

Un petit château qui mérite le détour, car situé en pleine campagne, non loin de Bayeux et des plages du débarquement. Ici vous pouvez cumuler culture, balade et gastronomie. Je vous conseille plus particulièrement la suite dans les arbres, qui est tout simplement exceptionnelle, avec une vue incroyable sur la campagne et qui donne l’impression d’être Jane et Tarzan. Le chef est à la hauteur des attentes d’un Relais & Châteaux comme celui-ci et régale ses clients.

Accueil très chaleureux avec une jolie piscine extérieure, complète ce petit Eden.

www.chateaudaudrieu.com

 

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