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L’Alpine A110: Renault Vise Juste Avec Le Lancement De Sa Nouvelle Berlinette

Présentée au Salon de Genève en mars de l’année dernière, la nouvelle Alpine A110 de chez Renault n’est pas attendue uniquement par les 1955 privilégiés qui ont su passer commande lors du Salon pour être sur la liste de livraison d’un des premiers modèles construits mais aussi par le monde entier des amateurs de la célèbre marque de voitures sportives du Losange créée par Jean Rédélé en 1955 (dû au nombre limité de la première série de production).

Dès 2013 Renault remmena en compétition la marque Alpine en anticipation du lancement de ce nouveau modèle A110, tel était le niveau de certitude de développement du projet. Ces efforts ont déjà rencontré le succès en course avec une Alpine A460, 1ère de la catégorie LMP2 et 5ème au général aux 24 Heures du Mans en 2016, et encore 3ème de la catégorie LMP2 et 4ème au général en 2017. En 2016 l’Alpine A460 de Nicolas Lapierre, Stéphane Richelmi et Gustavo Menezes, en plus du succès au Mans, remporta le titre du championnat du monde d’endurance WEC, géré par l’Automobile Club de l’Ouest.

Résurrection de la production dans son usine historique de Dieppe

En repartant d’une page blanche les ingénieurs de l’Alpine A110 se rapprochèrent au plus près de ce qu’a été le modèle légendaire construit entre 1962 et 1977, tout en modernisant à souhait les techniques de production, le choix des matières et le rapport qualité prix exigé par le segment du marché des autos deux places ultra-sportives. Avec près de 40 000 000 € d’investissement et la création de 151 postes de plus sur 392 au total à l’usine de Dieppe, Renault cible le marché haut de gamme en jouant sur le sentiment de nostalgie qu’évoque la Berlinette et les prestations de finition de luxe et les hautes performances prévues. En assurant de tels contrôles de qualité, la marque peut viser un niveau de fiabilité haut de gamme et donc séduire une clientèle qui autrement serait plutôt attirée par la Porsche 911 voire même éventuellement une Ferrari. Mais en restant au niveau du prix de l’entrée de gamme de chez Porsche (la Cayman 718) ou bien encore aux prix des Audi TT, Lotus Elise ou Alfa Romeo C4; d’entrée de jeu, Alpine frappe très fort.

Alpine rime avec compétition

La petite marque dieppoise gagna sa notoriété en course. Avec des victoires et des podiums entre 1963 et 1977 la Berlinette brilla dans le monde des rallyes. Les noms, tels que ‘Lyon-Charbonnières’, ‘Lorraine’, ‘Cévennes’ et à l’internationale ‘Pologne’, ‘Portugal’, ‘Acropole’, ‘Sanremo’ et puis de plus près ‘Corse’ et ‘Monte-Carlo’, résonnent dans l’esprit de tous les fanatiques de la marque. En quatre saisons de 1970 à 1973, l’A110 remporta douze victoires de niveau mondial, le titre de championne du monde ‘internationale’ des marques en 1971 et le titre de championne du monde des constructeurs en 1973. En remportant le Rallye Monte-Carlo en 1971 et 1973, l’Alpine A110 rentra dans la légende et marque la fin de la domination de Porsche, sur la première place du podium durant trois ans. Avant Porsche, c’était les Morris et Austin Cooper qui dominaient la scène pour avoir gagné au Rallye Monte-Carlo de ’64, de ’65 et de ’67.

En 1973, l’année ou Renault est devenu l’actionnaire majoritaire d’Alpine, avec 6 Berlinettes A110 engagées au départ du Rallye Monte-Carlo, les Alpines ont pris les 6 premières places. En remportant 5 courses de plus cette même année, les pilotes Nicolas, Andruet, Thérier, Darniche, surnommés  » Les mousquetaires d’Alpine-Renault  » par la presse anglaise, deviennent les héros. C’est ainsi que la Berlinette atteignit le pinacle du monde des rallyes.

En endurance, Alpine a également marqué très fort avec des victoires et podiums à l’indice de performance au Mans entre 1964 et 1969 et puis surtout avec une victoire absolue aux 24 heures du Mans en 1978 avec l’Alpine A442B de Didier Pironi et de Jean-Pierre Jaussaud.

La première édition

La nouvelle Alpine A110 modèle Première Edition aura un moteur 4 cylindres en ligne de 1 800 cc (comme celui de l’Alpine victorieuse du Monte Carlo 1973) turbo-compressé, transversal, central-arrière, couplé à une boite de vitesse robotisée à 7 rapports et un double embrayage qui assure une accélération de 0 à 100 km/h en seulement 4,5 secondes. Ce moteur développe 252 ch et permettra, à ceux qui veulent s’en servir sur circuit, une vitesse de pointe de plus de 250 km/h. Renault a beaucoup travaillé le style de cette auto en rappelant le nez emblématique de la Berlinette en incorporant les deux feux longs portés et en traçant les nervures de carrosserie sur les deux flancs. Renault a usé de son savoir-faire en travaillant le fond plat et le diffuseur central arrière pour assurer la force de plaquage au sol requise pour éviter la nécessité d’un aileron à la façon de Porsche, ce qui aurait été du moins disgracieux pour une Alpine.

Une caisse en aluminium de 255 Kg

Aux essais, la belle Alpine se comporte donc avec beaucoup de précision. La suspension à double triangulation plaque la voiture au sol davantage, au fur et à mesure que la vitesse augmente. Légère de ses 1 103 kg, Renault a encore cherché loin dans les détails avec des microfibres, du kevlar et de l’alu pour maintenir ce poids tout en y installant la navigation par satellite, la climatisation automatique et du cuir. Entièrement en aluminium, la caisse à nue ne pèse que 255 kg.

Proposée au prix de 58 500 € pour le modèle Première Edition, l’Alpine se place au prix de la Porsche 718 Cayman. Mais c’est la 911 qui a gagné au Monte Carlo comme l’Alpine A110 et non pas la Cayman. Or le prix de la légendaire 911 commence à plus de 100 000 € sans options. Certes, la 911 de base actuelle (le type 991 selon la référence interne de Porsche pour ce modèle) est plus performante que l’Alpine, avec son moteur 6 cylindres de 3 800 cc développant 370 ch, mais elle s’est bien embourgeoisée avec ses 1 505 kg et son comportement de GT, sa longueur hors-tout de 4 499 mm et sa largeur de 1 810 mm. Elle est loin de celle qui a gagné au Monte-Carlo en 1968, avec seulement 1080 kg, 4 163 mm de longueur, 1 610 de largeur, un moteur de 6 cylindres mais faisant seulement 2 000 cc et développant seulement 180 ch. En relisant la fiche technique de la Porsche 911 de 1968, on a presque l’impression de lire la fiche technique de l’Alpine A110 toute neuve. A nous les victoires d’antan et les technologies de pointe d’aujourd’hui !

 

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