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Immobilier Du Luxe Français : La Provence, Autre Figure De Proue

Immobilier du luxe

Dans son numéro 5, disponible en kiosque, Forbes France vous racontait comment le Brexit se trouvait être un catalyseur de l’immobilier de luxe parisien. Il se trouve que Paris n’est pas le seul endroit de France où les biens de prestige font florès. Le sud-est du pays est aussi une terre prisée par les investisseurs et les touristes fortunés. 

Après onze années passées chez Emile Garcin, Nicolas Ginon a débarqué en début d’année chez son concurrent Daniel Féau. Douze années chez deux des principaux leaders du marché de l’immobilier de prestige, ça vous donne une idée de l’expertise de ce conseiller en immobilier. Pour une première année chez Féau, à Aix-en-Provence, M. Ginon est plutôt satisfait : « Nous avons débuté sans stock, et nous avons désormais un catalogue d’une soixantaine de propriétés », nous précise-t-il. « Cette année nous avons réalisé une dizaine de ventes en Provence. » De jolis débuts.

L’année 2018 a été une année faste pour l’immobilier du luxe, et particulièrement pour le marché français. Le réseau Féau a observé « en 2017 un bond de 10 % des volumes sur les marchés de résidences principales de luxe et de 19 % sur les marchés de résidences secondaires de luxe. Ces progressions sont les plus importantes observées depuis 2014. » De son côté, le cabinet d’études spécialisées Xerfi annonce une croissance de 17% pour l’ensemble des acteurs à l’échelle internationale. 

Si Paris a profité du Brexit, la Provence n’est pas en reste : « On a eu un accroissement de la demande de la part des acheteurs étrangers », assure Laurent Demeure, président France de Coldwell Banker. « En plein Brexit, beaucoup d’Américains et d’Anglais viennent sécuriser leurs investissements en Provence. » D’autres acteurs sont enthousiastes mais plus mesurés : « Il y a en effet un discours nouveau. Plusieurs propriétaires se disent qu’ils vont pouvoir toucher des acquéreurs anglais, ou des banquiers d’affaires de retour en France », remarque Nicolas Ginon. Mais dans les faits, il n’y a encore rien de remarquable. « A voir, après le mois de mars prochain… » En revanche, les très bons résultats globaux de l’année 2018 n’ont pas laissé le sud-est de l’Hexagone indemne : « Nous avons réalisé une croissance de 25% par rapport à 2017« , nous indique Julien de Mortillet, responsable des locations saisonnières en Provence pour le réseau spécialisé Emile Garcin.

Si la Provence est une terre prisée en ce qui concerne l’immobilier du luxe, c’est plus « structurel » que conjoncturel : « Nous avons la chance d’être très bien desservis, avec les aéroports internationaux de Marseille et de Nice, ainsi que les gares TGV d’Aix-en-Provence et d’Avignon par exemple », explique Julien de Mortillet. « En outre, nous offrons une certaine sécurité concernant la météo« , poursuit-il malicieusement. 

Cigales, champs de lavande et oliviers… « L’image de carte postale de la Provence explique le succès de la région, comparé au Sud-Ouest par exemple », selon Laurent Demeure. « La région a une histoire, avec des peintres, des artistes. Quand Brad Pitt et Angelina Jolie y ont acheté leur domaine, elle est devenue un spot international.« 

Les prix sont également un sérieux argument surtout comparé au marché parisien. Du côté de Féau, on revendique un prix au mètre carré de 7 000 euros. Soit presque deux fois moins que dans certains quartiers de la capitale. « Nous ne sommes pas dans la frénésie de Paris », remarque Nicolas Ginon. « Le marché provençal est beaucoup moins frappé par l’urgence.« 

220 mètres carrés habitables avec un toit terrasse de 200 mètres carrés pour 1,8 millions d’euros

Que l’on soit côté location ou côté ou achat, les profils des clients varient. Les acquéreurs sont majoritairement des nationaux, ayant des responsabilités d’avocats ou de chefs d’entreprise ou encore des professions libérales. Chez les locataires saisonniers, les profils sont plus internationaux. Dans les deux cas, les nationalités étrangères dominantes sont plutôt les Suisses, et les Anglais. Dans les deux cas encore, les clients sont surtout des familles : « On a beaucoup d’Européens exilés en Asie pour travailler dans la finance et qui viennent passer l’été en France pour réunir la famille dispersée aux quatre coins du monde », raconte M. Mortillet. 

Si les mas provençaux et les bastides attirent encore beaucoup, les couples plus jeunes (entre 35 et 50 ans) optent de plus en plus pour des habitations contemporaines. En tout cas que ce soit pour un appartement ou une villa, la terrasse est une condition sine qua non : « On vient de vendre un appartement de 220 mètres carrés habitables avec un toit terrasse de 200 mètres carrés pour 1,8 millions d’euros », explique M. Ginon. Aix-en-Provence et son lot d’hôtels particuliers est à cet égard une place de choix.

S’ils s’attendent à une belle année 2019, les acteurs s’interrogent sur l’impact des « événements nationaux » (le mouvement des « Gilets jaunes » notamment) sur l’attractivité du territoire. « Nous sommes un peu inquiets, mais pour le moment, les signaux sont au vert », rassure Julien de Mortillet. 

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