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Eddine Belmahdi, L’Étoile Montante De La Haute-Couture

©Getty Images

Alors que la planète mode est entrée en ébullition pour le lancement de la Fashion week parisienne, la ville Lumière se pare de ses plus beaux attributs. Designers adulés, mannequins stars, selfies, excentricités et égo feront le show. En périphérie, des stylistes de talent, étoiles montantes de la Haute-Couture. Forbes a rencontré l’un d’eux : le créateur franco-algérien Eddine Belmahdi qui commence à attirer l’œil d’actrices, de chanteuses et d’influençeuses. Sa signature ? Le traditionnel Karakou algérois, hier réinterprété par Yves Saint Laurent le natif d’Oran ou par Christian Lacroix, et, à présent, décliné à l’envi par Eddine Belmahdi qui entremêle sophistication et  coolitude, héritage et modernisme. Sur fond de dialogue vestimentaire entre les deux rives de la méditerranée. De Paris à Alger en passant par Dubaï et Hollywood, itinéraire d’un entrepreneur de la mode né sur Instagram.

Sa silhouette de dandy juvénile élégant colle parfaitement avec le cadre chic de la rue du Faubourg Saint Honoré où il reçoit pour ses rendez-vous. Eddine Belmahdi se donne le temps. Mais il sait, qu’à force de détermination et de travail, il parviendra – lui aussi – à faire briller dans des lettres de néon son nom, parmi les prestigieuses enseignes qui trônent dans ce quartier de la Capitale et le font rayonner à l’international. Ce surdoué franco-algérien de la haute-couture commence à attirer l’œil hors des frontières, et plus récemment, ici, au pays du luxe et de l’art de vivre. Ses créations hybrides où se mêlent Karakou traditionnel algérien – symbole vestimentaire patrimonial de la patrie de son père – et coupes aériennes modernes,  lui ont permis d’accéder à la lumière des plateaux télé et des primes sur la chaîne Dubaï One.

« J’ai été repéré l’année dernière sur Instagram par la production de l’émission ‘Fashion Star’, c’est là que tout a commencé pour moi », se souvient l’adepte des réseaux sociaux. « Nous étions plusieurs designers, considérés comme étoiles montantes, engagés dans une compétition à la manière d’un programme comme ‘Top Chef’. Chaque semaine, nous devions imaginer une collection capsule sur un thème imposé (working woman, le désert, l’opéra…). J’ai atteint la demi-finale », raconte celui qui a « constaté un avant et un après » après sa participation.

Velours, broderie, encolure dorée et soie, caractérisent le Karakou algérien

Durant ce show bien huilé qui agrège des audiences record aux Emirats et dans la région, il est amené à côtoyer des icônes de la mode à l’instar de la styliste libanaise Reem Acra : « son talent et sa personnalité en font le pendant féminin de son compatriote Elie Saab : Madonna, Beyoncé, Angelina Jolie ou encore Melania Trump affectionnent particulièrement la griffe », s’enflamme Eddine Belmahdi. Séduit par sa fraîcheur et sa virtuosité, Reem Acra salue « son potentiel » et l’encourage à persévérer et à ne rien s’interdire ; « l’audace », en premier lieu. Ces quelques mots glissés à l’issue Fashion Star, « une grosse machine médiatique», d’où il ressort « vidé physiquement et mentalement », agissent comme un catalyseur : le créateur en herbe peut croire en son destin de couturier qui compte.

Eddine Belmahdi aime les Femmes de caractère, éprises de liberté

De retour à Paris, il se lance dans la foulée dans l’entrepreneuriat afin de développer son activité et répondre à un carnet de commandes de plus en plus « étoffé et prestigieux« . Ses karakous revisités plaisent. Il insuffle à cette pièce maîtresse du vestiaire algérois modernité et « audace » : à présent, le velours, la soie, les broderies et les encolures auréolés de dorure, signature de cette tenue portée à l’occasion d’événements festifs, pourront également se marier avec un style plus quotidien. Plus Parisien. L’actrice Sara Tekaya, la chanteuse Kamilya Ward, la vedette américano-canadienne du petit écran, Olivia Pierson, viennent s’apprêter chez lui pour des tapis rouges. Une exposition rêvée pour cet autodidacte passé par les Beaux-arts de Lyon qui s’est spécialisé dans le dessin de mode. Sa patte ? C’est d’’entretenir « un dialogue entre les deux rives de la méditerranée à travers la Haute-Couture », et de glamouriser à souhait le karakou dont l’esthétique n’a eu de cesse « d’inspirer les plus grands designers de notre époque : Christian Lacroix ou Yves Saint Laurent, le natif d’Oran, ont créé des collections marquées du sceau de cet habit séculaire. Plus récemment, Elie Saab, a réinterprété le karakou dans une de ses collections Haute-Couture », rappelle ce passionné d’histoire et de mode capable d’inventorier –  de mémoire – les archives Haute-Couture de ces illustres Maisons. Une prouesse. « Non, juste la passion et l’admiration », corrige ce-dernier.

YSL, Christian Lacroix ou Elie Saab, se sont inspirés du Karakou, pièce phare du vestiaire algérien

Aujourd’hui, Eddine Belmahdi multiplie les discussions avec « des investisseurs prêts à le financer pour ouvrir son premier show-room parisien », toutefois il se montre résolument « prudent » afin de ne pas revivre sa « douloureuse expérience avec un business angel sur le point de [le] déposséder de sa propre marque ». Son association avortée, a fini de convaincre le styliste d’emprunter la voie de l’entrepreneuriat pour se « prémunir de ces risques inhérents à la profession ». Récemment dans une interview à Forbes, le créateur Julien Fournié évoquait le spectre lancinant des « fossoyeurs de la mode gravitant autour des designers confirmés ou en devenir ». A 28 ans, Eddine Belmahdi a beaucoup appris de ses aînés. Et c’est dans nul autre endroit qu’à Paris, qu’il veut asseoir sa notoriété. « Conquérir Paris, c’est conquérir le monde », ponctue le styliste dans un large sourire.

Le designer franco-algérien Eddine Belmahdi qui dessine aussi une ligne pour Hommes

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