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La Plus Haute Tour D’Observation Ascensionnelle Au Monde, Fruit D’Une Collaboration Européenne

Auteur : Justin Pickard / Flickr

Le Français Poma, spécialiste des solutions pour le transport par câble, a contribué à l’élaboration d’une tour d’observation ascensionnelle dotée d’une soucoupe élévatrice. L’i360 British Airways, une attraction qui entre dans le Guiness Book des Records, sera ouverte au public à compter du 4 août 2016 et conduira jusqu’à 200 personnes par tranche de vingt minutes à plus de 138 mètres au-dessus du niveau de la mer pour boire un verre. 

La tête dans les nuages du ciel britannique, toujours couvert dirons les mauvaises langues. La plus haute tour d’observation ascensionnelle du monde va ouvrir ses portes ce jeudi 4 août 2016 dans la municipalité balnéaire de Brighton, située dans le sud de l’Angleterre. La tour, baptisée i360 British Airways, en raison du sponsoring de la structure par la compagnie britannique, permettra de s’élever à 138 mètres au-dessus du sol à l’aide d’un système d’élévation pour le moins unique. Le concept est le fruit d’un travail de treize ans effectué par  le cabinet Marks Bardfield, tenu par un couple de designers londoniens.

Pour 15 livres (18 euros), les aficionados des attractions en altitude pourront être hissés jusqu’au sommet de la tour grâce à une cabine en forme de soucoupe entièrement vitrée qui glissera autour d’une tour d’un diamètre de 3,9 mètres. Avec une hauteur de 162 mètres, l’i360 British Airways est considérée comme la tour la plus svelte du monde par le Guiness Book des Records. La cabine de verre permettra d’atteindre le haut de la tour en l’espace de cinq minutes, la totalité du « voyage dans les aires » durera une vingtaine de minutes. Cette durée sera rallongée d’une dizaine de minutes après 18 heures pour se parer d’un bar panoramique.

L’investissement consenti se chiffre à hauteur de 46 millions de livres (54 millions d’euros). Côté technologique, le dispositif futuriste surplombe, avec ses 162 mètres de hauteur, la jetée historique de West Pier , en front de mer, un lieu doté d’une salle de concert qui fut détruite au milieu des années 2000. Une cabine d’observation de 360 degrés habille le sommet des 17 « cans » – des boîtes de forme cylindrique empilées les unes sur les autres qui composent la tour.

Les visiteurs pourront accéder à cet espace grâce à un ascenseur intégré à la tige de métal, qui pourra transporter jusqu’à 200 personnes par voyage. Une prouesse technique mis en œuvre grâce au savoir-faire de l’entreprise française Poma, déjà à l’origine des cabines de la mythique roue d’observation London Eye.

Une coopération européenne en plein Brexit

Le premier métier de Poma, dont le siège social et les usines de confection sont situés à Grenoble (Isère), se concentre sur la construction de télécabines pour transporter les amateurs de sport d’hiver au sein des stations françaises, européennes et sur les autres continents. La société, créée il y a tout juste 80 ans, a étendu son champ de compétences à l’élaboration de transports par câble en zone urbaine. À l’instar de certains types de tramways ou de BHNS (Bus à Haut Niveau de Service, dont une première ligne sortira de terre avant la fin de l’année à Pau (Pyrénées-Atlantiques), les performances des transports par câble supportent des capacités en termes de voyageurs et de vitesse comparables.

La victoire des pro-leave, au référendum organisé le jeudi 23 juin 2016, statuant sur la sortie de la Grande-Bretagne du club des Vingt-huit de l’Union européenne, n’a visiblement pas ébranlé l’ensemble des relations britannico-européennes. Le projet d’une tour d’observation basée en plein cœur de Brighton, a été imaginé par les architectes de Marks Barfield, un cabinet londonien spécialisé dans les attractions de haute volée. Une entreprise néerlandaise, Hollandia, s’est jointe à l’aventure pour prendre en charge la réalisation des boîtes cylindriques qui forment la tour. Il ne restait plus que la France, représentée par la société Poma et son savoir-faire en matière de solutions de transport en câble, pour parachever ce partenariat économique et technologique à l’échelle européenne. 

David Marks et Julia Barfield, co-associés du cabinet londonien Marks Barfield, sont à l’origine de la mythique roue d’observation London Eye, inaugurée à l’an 2000. Poma avait déjà participé à ce projet avant-gardiste avec l’élaboration d’un système d’entraînement pour les 32 capsules dédiées aux touristes désireux d’admirer la Tamise ou Big Ben d’un point culminant. L’ascenseur émotionnel se situe autant dans le ciel britannique que dans la sphère politique en cet été 2016. 

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Bientôt des télécabines dans le centre-ville des municipalités en France ?

Un rapport rendu publique en décembre 2011 par le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des transports et du logement, insiste sur plusieurs limites à la mise en place et l’utilisation d’un tel mode de transport en milieu urbain. « Les caractéristiques des systèmes à câble ne permettent pas d’envisager la constitution en milieu urbain d’un véritable réseau maillé de transport à câble », affirme le rapport . La longueur des lignes limité à quelques kilomètres, le nombre limité de stations sur une même ligne, et les difficultés « potentiellement fortes d’insertion en milieu urbain dense » sont autant de points négatifs relevés par le ministère dirigé depuis le 2 avril 2014 par Ségolène Royal.

L’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007 se veut à la pointe de la défense des nouveaux moyens de transport de type écologique et respectueuse de l’environnement. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, promulguée le 18 août 2015, inclus un décret qui permet aux municipalités désireuses de doter leur ville d’un transport par câble de les considérer comme d’utilité publique. Cette dénomination permet d’assurer une pérennité de ces installations pour offrir un mode de transport alternatif et écologique en milieu urbain.

 

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