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La Hygge Attitude L’Intimité Venue Du Nord

L’intimité devient un concept furieusement tendance dès lors qu’il se décline en danois. Le courant Hygge, venu de Scandinavie, apporte un souffle de douceur dans notre monde de brutes. L’idée ? Plutôt que chercher le bonheur dans une suractivité déployée aux quatre coins de la planète, mieux vaut s’offrir nonchalamment les plaisirs tout simples dans la douceur du foyer et cultiver l’art de vivre ‘at home’. Une simple balade en forêt représente l’essence du bonheur. Un parti pris qui pourrait expliquer que les Danois soient le peuple le plus heureux du monde, à en croire Louisa Thomsen Brits, auteur de l’ouvrage « Hygge », l’art du bonheur à la danoise (Robert Laffont).

Le besoin de douceur est un grand classique des périodes difficiles. Le courant cocooning avec le développement du homewear a fleuri à la faveur des crises économiques, et le fait de l’affubler du très hype mot « hygge » (prononcez « Hu-gue ») ne suffit pas, à priori, à en faire un nouveau courant révolutionnaire.

Le courant Hygge se distingue cependant des précédents mouvements sur un point important. Dans son expression la plus extrême, il s’accompagne en effet d’un refus total de toutes les perturbations qui pourraient venir du monde extérieur. Le hyggeur convaincu, va jusqu’à refuser toute nouvelle susceptible de perturber sa zénitude. Il coupe le son des médias, dédaigne les soubresauts du monde et fronce ses gros sourcils si un invité ose faire la moindre allusion à l’actualité. Son idée est de vivre à la façon des paysans de l’ancien temps, qui ne savaient rien du monde et ne s’en portaient pas plus mal. Cette tendance régressive se raccrocherait aussi à un besoin de retrouver l’innocence protectrice de l’enfance.

Quelques esprits chagrins y voient malgré cela un lien avec d’autres courants – refus de la mondialisation, retour au patriotisme et au made in France – significatifs d’une tendance au repli qui pourrait devenir dangereuse. Une réaction à la mondialisation des problèmes et à la surinformation qui sévit dans nos médiatiques contrées. La « hyggeligt » (à prononcer « Huguelit ») ou la « hygge attitude » s’apparenterait dés lors à une « autruche attitude » version bobo. Tout est question de langage.

D’autres, comme Vincent Grégoire, soulignent l’offensive marketing des marques britanniques et scandinaves . « On note une forte puissance de feux vikings ces temps-ci pour offrir une idée de refuge presque fœtal face à un monde angoissant et pollué. C’est une jolie idée, mais on notera malgré tout que le Danemark abrite aussi le Groenland, qui affiche un taux de suicide record » ajoute narquois, l’incontournable trend setter de Nelly Rodi.

Peu importe, la Maison du Danemark, communique ce mois-ci sur « les bonnes ondes Hygges » au menu « new nordic » de ses restaurants récemment restaurés par le couple danois GamFratesi sur fond de moquettes ouatinées et de couleurs douces.

Dans la mode, ce courant s’est exprimé à travers des vêtements doudous enveloppants et douillets : bonnets et grosses chaussettes de viking, et de lingerie Damart en hiver, pulls à manches trop longues, vêtements pyjamas veloutés au printemps… Uniklo, avec ses doudounes plumes qui n’en finissent plus d’envahir la planète et ses modèles en cachemire et autres matières toutes douces, figure parmi les marques les plus emblématiques de ce courant. On remarque aussi les manteaux enveloppants et poudrés d’Acné et les sweat-shirts ultra soft de « Vêtements » en demi saison. L’été s’annonce aussi tout doux avec ses cotons ultra soft au tonalités pastel.

Texte par Cécile Sepulchre et illustrations par Benedetta Borrometi pour Plume Voyage Magazine

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