logo_blanc
Rechercher

Interview Du PDG de McLaren Sur L’avenir De Cette Marque Prestigieuse

La première fois que j’ai visité le siège de McLaren Automotive, constructeur automobile britannique, dans la périphérie de Londres, j’ai pu avoir un aperçu des nouveaux sites de production. Je me suis faufilé à travers les portes bien gardées, pénétrant un espace blanc immaculé différent de toute autre usine de voitures. J’ai eu envie de chuchoter et de marcher sur la pointe des pieds.

Conçus par le fameux architecte britannique Sir Norman Foster, les deux bâtiments qui constituent les centres techniques et de production McLaren, dans la banlieue feuillue de Londres qu’est Woking, sont de véritables bijoux architecturaux. Ils sont clinquants, ultramodernes, et font un petit clin d’œil à l’univers des James Bond de Ian Fleming.

C’est en 2011 que McLaren a officiellement dévoilé sa première voiture, la 12 C. A présent, après seulement 6 ans sur le marché des supercars, l’entreprise arbore une gamme entière de voitures avec des performances exclusives parmi lesquelles la Sports Series, la Super Series, l’Ultimate Series et une sélection de modèles uniques personnalisés, construits par McLaren Special Operations (MSO), la division de l’entreprise dédiée à la personnalisation des voitures. Par le biais de son business plan « Track 22 », l’entreprise a sorti une deuxième série de véhicules l’année dernière et a doublé sa production annuelle en passant de 3 300 voitures à près de 4000 cette année.

Ce succès est principalement dû à Mike Flewitt qui, il y a cinq ans, a obtenu le poste de PDG. « Nous nous approchons de notre volume de production idéal – entre 4 000 et 5 000 voitures », me dit-il. « C’est le juste milieu entre la volonté de conserver l’exclusivité nécessaire à une marque de luxe comme celle-ci et notre besoin d’un rythme suffisamment soutenu pour maintenir un business en bonne santé, tout en investissant dans le développement de nouveaux produits ». En 2011, le modèle en question n’était vendu que par un seul concessionnaire. Aujourd’hui, McLaren a 82 concessionnaires et vend ses modèles dans plus de 30 pays.

La 650S (portant initialement le nom de code 12C) de la Super Series vient juste d’être remplacée par la nouvelle 720S. Il s’agit donc d’un moment important pour Mike alors que cette nouvelle production marque le début de la deuxième série des routières McLaren. « Nous avons commencé avec une seule voiture qui est ensuite devenue une gamme », déclare-t-il. « Maintenant que cette étape est terminée, nous remplaçons chaque modèle un à un par la seconde génération de modèles. C’est une transition euphorisante. »

Mike Flewitt est apparemment satisfait de l’évolution: « Cette année j’ai le sentiment que l’entreprise est arrivée à un point où les clients comprennent notre famille de voitures. Notre gamme Sports Series est très bien établie, nous envisageons la prochaine génération de Super Series avec la 720S et allons ajouter d’autres modèles à la Ultimate Series. »

Mclaren automotive est peut-être une encore jeune pousse, mais l’entreprise a réalisé de formidables voitures de courses depuis 1963, lorsque Bruce McLaren a créé la marque, deux ans après avoir construit sa première voiture de course de Formule 1. Dans les années 80, l’entreprise a été pionnière dans l’utilisation de la fibre de carbone pour ses voitures de course, et ce matériau reste essentiel à la construction des voitures de route McLaren.

J’interroge Mike sur l’importance accordée par McLaren au fait d’être à la pointe de la technologie. Selon lui, « c’est là tout le message de la marque ». Toutefois, il conçoit aussi la technologie comme une façon de construire des voitures plus rapides, plus propres et plus performantes tout en aidant à créer des designs plus dynamiques et excitants, comme cela fut le cas avec la 720S.

Il envisage les cinq prochaines années comme étant l’occasion d’une phase de maturation pour l’entreprise, en « développant de nouvelles technologies et une nouvelle gamme. Nous souhaitons également nous concentrer sur la mise en place de plus de produits personnalisables pour les clients à travers le MSO. » Les spécialistes de cette division travaillent directement avec les clients afin de créer des produits personnalisés; le PDG souhaite explorer cette possibilité plus avant.

« Parfois je plaisante en disant que le MSO est notre secret le mieux gardé, » dit-il en souriant. « Nous creusons vraiment dans cette direction. » Je lui demande si l’exclusivité est un aspect important pour le côté luxueux de la marque. « Oui, oui, s’empresse-t-il de me répondre, nous avons rencontré le succès avec les voitures produites à petite échelle, les plus exclusives, là où les clients ont tendance à être plus impliqués. Nous voulons aussi montrer ce que le MSO peut accomplir à travers la gamme complète. » En ce qui concerne l’équipe, McLaren Automotive reste de taille relativement petite et peut fournir un service plus personnel. « Nous sommes à peu près 2 000 et travaillons tous ensemble sur le design et l’ingénierie des voitures. »

Je constate que peu de marques savent donner autant de style à leurs voitures que le fait cette usine aux allures de foyer accueillant, de même que peu ont ce niveau d’expertise technologique dont McLaren peut se targuer grâce à son côté dynamique en matière de course automobile, avec des ingénieurs se trouvant sur le site même pour apporter leur savoir. Ce sont là des atouts de taille pour le développement d’une marque attrayante à laquelle les clients s’attachent.

Le directeur admet aspirer à voir plus de clients visiter le centre de production et s’impliquer davantage dans la fabrication de leurs voitures. « Vous pouvez ainsi être très proche de la marque et le client peut avoir une affinité bien plus forte à McLaren. Nous sommes chanceux car pour la plupart de nos clients personnaliser leur voiture est la partie la plus amusante. Le voyage est ce qu’ils aiment. Ils viennent à Woking, conçoivent leur voiture puis recommencent à nouveau. »

Mike se rend compte que les voitures McLaren sont rarement achetées en vue d’être utilisées comme moyen de transport, mais il pense que les raisons à cela sont d’ordre émotionnel. « Une voiture, c’est amusant. Nous fournissons un moyen de divertissement plus qu’un moyen de transport et plus vous pouvez ajouter à ça, plus l’expérience est complète. »

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC