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CHAMPION | Michaël Llodra, des courts de tennis aux caves

On connaît tous la grâce de ses services-volées sur un court de tennis. Mais Michaël Llodra est un homme aux multiples casquettes. L’ancien numéro un mondial de double, amoureux invétéré de vin, est un entrepreneur accompli qui vit aujourd’hui de cette passion. C’est à Bordeaux qu’il développe son club de vin, au service sur-mesure.

 

Michaël Llodra est en classe de seconde lorsqu’il décide, avec son père, d’arrêter les études pour se consacrer pleinement à sa passion : le tennis. Très vite sponsorisé par Nike, qui l’aide financièrement pour voyager dans le monde entier lors des tournois, le jeune tennisman se hisse dans le top 100 mondial. Numéro 20 en simple et, surtout, numéro un en double, il remporte pas moins de 28 titres dans cette spécialité dont trois grands chelems, une médaille d’argent et un Masters en double. Une belle carrière qui va durer quinze ans.

Une passion ancienne

Lorsqu’il raccroche la raquette, Michaël Llodra va continuer à vivre de sa passion. Plus du tennis, mais du vin. Son intérêt point à l’âge de 23 ans, alors qu’il débute sur le circuit ATP. Transmis par son entraîneur de l’époque, son amour du vin grandit à tel point que lorsqu’il voyage au bout du monde pour l’open d’Australie, il emmène avec lui une valise entière de magazines sur les terroirs, les cépages ou encore l’histoire du vin. « Je passais quatre à cinq heures par jour à me documenter sur le monde du vin. C’est une passion qui ne m’a jamais quitté », explique le champion, qui rencontre dans son parcours sportif des vignerons à Bordeaux et en Bourgogne dans leurs domaines. Il part à la découverte des vins et, au gré des belles rencontres et des dégustations, naît l’envie de se lancer dans le métier.

En 2012, il ouvre avec Arnaud Clément, son partenaire de double, un bar à vin à Dijon. Une affaire qui va durer trois ans. Lorsque Michaël Llodra met un terme à sa carrière en 2015, il s’installe à Bordeaux où il ouvre la Cave clandestine, une table sur-mesure située dans sa propre cave. L’idée : une cuisine basée sur des accords mets-vins aux soins de sa femme Camille, passionnée de cuisine , avec une sélection de plus de 12 000 bouteilles. En 2019, il lance son activité de distribution de vins, Chai Mica, avec son associé Christophe Jacquemin-Sablon. Il constitue des caves sur-mesure pour des particuliers passionnés de vin. « Je fais des caves à l’écoute du client, l’idée est de leur proposer une gamme de vins sélectionnés en amont par mes soins. Le but de ce club est de se retrouver également autour de dégustations ou bien de dîners en compagnie de vignerons dans la plus grande convivialité. » Le succès est au rendez-vous pour le médaillé olympique puisqu’il réunit aujourd’hui plus de 120 membres, finement sélectionnés. En plus de constituer des caves pour des particuliers, il représente des domaines prestigieux en plaçant leurs vins dans les plus beaux établissements de la région Nouvelle Aquitaine. « L’aventure a démarré doucement avant de prendre son envol il y a deux ans. Quand on parle avec le cœur d’une passion qui nous habite, les gens le ressentent et nous font confiance. »

En 2020, Chai Mica ouvre une boutique en plein centre-ville de Bordeaux, tout en poursuivant son club. L’entreprise de trois ans d’âge abrite six salariés pour un chiffre d’affaires de 2,8 millions d’euros. Une affaire rentable, ses fondateurs ne se rémunérant pas pendant les deux premières années. « Je voulais capitaliser sur la société et créer un stock important de bouteilles. Je suis précautionneux avec la météo car si demain, il n’y a pas de production, je n’ai pas de vin. Il faut que je puisse toujours continuer à proposer des vins à mes clients. »

Actions caritatives

Aujourd’hui, Michaël Llodra est un homme heureux et épanoui. Le club Chai Mica le ravit et il n’a pas l’intention que ça change. Et si sa boutique bordelaise tourne bien, il ne compte pas la franchiser pour le moment. « Il faut prendre son temps. Aujourd’hui, j’ai des propriétés qui me font confiance et je n’ai pas envie de brûler les étapes. Je préfère continuer à bien faire, parce que je propose du service sur- mesure. » Répondre aux demandes de clients exigeants, c’est ce qui anime l’ancien joueur de tennis. Quelques vignerons lui créent même sa propre cuvée. « C’est un vrai gage de confiance auprès de mes clients et une réelle fierté de représenter les domaines qui me font confiance. »

Volontaire, Michaël Llodra ne compte pas ses heures et reste toujours force de proposition lorsqu’il échange sur les différentes stratégies de l’entreprise. Une résilience et une ténacité qu’il tient sans nul doute de sa carrière de sportif professionnel. Mais s’il était seul sur le terrain de tennis, il joue collectif à travers son entreprise et son association. Une approche différente qui implique beaucoup de responsabilité. Tous les ans, il organise le Mica challenge. Un mélange entre sport et vin, ses deux passions, dont l’objectif est de vivre un week-end entre amateurs de vins, vignerons qui viennent faire déguster leurs plus belles cuvées et sportifs dont il constitue la cave, qui viennent partager leurs propres expériences de vie.

Le rôle de Michaël Llodra ne s’arrête pas là, car il porte également la casquette caritative à travers le Sport a du cœur, une association créée par d’anciens sportifs comme lui, qui vient en aide aux sportifs en situation de précarité. Il crée des événements avec notamment des ventes aux enchères où on sollicite de nombreux sportifs qui donnent leurs maillots ou accessoires pour l’association. L’an dernier, l’association a récolté plus de 250 000 € au Mica Challenge grâce, entre autres, au maillot de Zinedine Zidane, aux skis de Martin Fourcade, au casque de Tessa Worley ou bien encore au maillot de Roger Federer. Cet aspect associatif est très important pour Michaël Llodra, habité par une obsession : « donner aux autres ce que le sport m’a donné. »

 

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