Les nombreuses communautés religieuses présentes dans le monde ont besoin de dons pour faire face à leurs difficultés. En France, la Fondation des Monastères aide ces communautés : concours financiers pour l’entretien de leur très important patrimoine immobilier et la protection sociale de leurs membres, d’une part, nombreux conseils juridiques, administratifs et fiscaux, d’autre part. Madeleine Tantardini, directrice de cette fondation, et Dom Guillaume Jedrzejczak, son président, nous éclairent sur les raisons et les moyens de son action au service du monde monastique.

 

En France, aujourd’hui, l’on dénombre environ 30 000  religieux chrétiens (principalement catholiques) de différentes familles spirituelles : il s’agit de communautés monastiques (environ 4000 moines et moniales, dans 280 monastères) qui se caractérisent par une vie en commun,  cloîtrée et contemplative, mais chez lesquelles la dimension « accueil » est très présente ; et de communautés apostoliques, plus nombreuses (environ 400) qui développent des œuvres dans les domaines de la santé et de l’éducation, par exemple.

Si toutes font face à des problèmes d’ordre juridique ou financier et peuvent s’adresser à la Fondation des Monastères dont le but est précisément de les aider, ce sont, dans les faits, surtout les communautés monastiques qui font appel à la Fondation des Monastères.  La charge que représente la protection sociale obligatoire de leurs membres, et celle de l’entretien du patrimoine immobilier monastique est considérable. Reconnue d’utilité publique depuis 1974, la Fondation est administrée par un Conseil d’administration composé de douze membres, dont au moins quatre sont des personnalités monastiques, et où un commissaire du gouvernement, représente l’État. Elle fait appel à la générosité publique des particuliers mais aussi des entreprises qui peuvent trouver dans le mécénat un cadre fiscal favorable. Lorsque les dons et legs sont affectés à des communautés choisies par les donateurs, la Fondation  subventionne ces communautés et conserve une quote-part de solidarité qui renforce sa capacité d’agir pour l’ensemble des communautés. Outre le conseil juridique dispensé, multiforme, ce sont trois à quatre millions d’euros par an qui sont attribués aux communautés sur des projets précis (entretien du patrimoine, aides sociales, infirmerie…).