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Du Rendement Pour Des Générations !

Vous en rêviez, l’Argentine l’a fait. Après des obligations de durée de vie de 50 ans émises par certains états ou grandes entreprises, l’Argentine a emboîté le pas du Mexique qui l’avait précédé en 2010 et émis une obligation à 100 ans. Fini le livret A ou les contrats en Euros et leur rendements anémiques orientés à la baisse depuis des années.

Bien évidemment, l’Argentine ne se serait pas lancée sans avoir la (quasi) certitude de pouvoir placer une émission de la sorte : certains grands fonds, avides de rendement, ont dû prévenir le Trésor Argentin de leur intérêt… émetteurs et investisseurs étaient en phase. La signature Argentine a regagné en attractivité depuis quelques mois et les émissions précédentes, sur des maturités certes plus courtes, avaient fait l’objet d’une demande supérieure à l’offre !

De fait, l’état Argentin a pu placer près de 3 Milliards de Dollars de son émission à 100 ans à un taux de 7.9%. Les investisseurs étant à la recherche de rendement avaient demandé près de 10 Milliards : le taux proposé par cette nouvelle obligation paraît effectivement une aubaine pour tous ceux qui doivent se contenter, pour leurs autres placements, des taux bas offerts un peu partout dans le monde.

Ce choix d’investir en Argentine en se portant sur l’obligation à 100 ans répond à une rationalité incontestable : les données économiques de l’économie Argentine s’améliorent. Déficit public et inflation évoluent dans le bon sens depuis quelques mois. Du coup l’hypothèse de voir les taux Argentins converger rapidement vers ceux de ses voisins est envisageable. Sur une obligation à 100 ans, une baisse des taux de 1-1.5% provoquerait un gain de 15 à 20% pour les porteurs d’obligation. On comprend l’attrait de la part des investisseurs !

Pour autant, des particuliers, eux aussi en quête de rendement doivent ils se précipiter sur cette obligation ? Notre réponse est clairement non. Le risque est, hélas, disproportionné. L’Argentine va mieux certes mais a aussi un passé de spécialiste du défaut : 1951, 1956, 1982, 1989, 2001 et 2014 ont vu l’Argentine faire défaut plus ou moins total. Le record datant de 2001 avec un défaut de 100 Milliards de $, soit d’ailleurs le record du monde des défauts à ce jour.

Pour un particulier ce type d’investissement est extrêmement difficile à piloter. Même dans le cadre de nos gestions sous mandat, nous préférons passer par des fonds pour investir sur une classe d’actifs aussi spécialisée. Analyser la qualité de crédit d’un état ou les documents spécifiques de chaque émission est un métier à part entière. Le fait de passer par un fonds dilue certes un peu la performance mais surtout diversifie les risques. Un fonds de dettes émergentes va choisir des signatures et des durées de vie différentes et le risque spécifique à une signature donnée va être moindre.

Conclusion : l’idée d’investir dans une obligation Argentine à 100 ans ne se conçoit que pour les investisseurs disposant déjà d’actifs importants sur les pays émergents et probablement pas pour les particuliers.

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