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Quand L’Italie Fait Plonger Le CAC 40

Getty Images

Entamant de manière encourageante le dernier tiers de l’année, le CAC 40 est retombé dans ses travers ce mardi matin, pénalisé par la résurgence des craintes sur les finances publiques italiennes.

Le spectre italien continue de hanter le CAC 40. En dépit d’un lundi encourageant sur les marchés actions notamment grâce à la conclusion d’un accord de libre-échange en Amérique du Nord, la tension a regagné ces derniers dans la foulée des déclarations du vice-président du Conseil italien, Luigi di Maio. En effet, ce dernier a fermement confirmé que le gouvernement ne renoncerait pas à son objectif de déficit de 2,4% du produit intérieur brut. « Nous ne reculerons pas sur les 2,4%, cela doit être clair, nous ne reculerons pas d’un millimètre », a déclaré à la radio le chef de file du Mouvement 5 Etoiles. Ajoutant néanmoins, dans la foulée, que l’Italie n’avait aucune l’intention de quitter l’Union européenne ou encore de « sortir de l’euro », selon le vocable consacré. Luigi di Maio a également décoché quelques flèches en direction de ses « partenaires » allemand et français, ajoutant qu’il ne faisait à ses yeux aucun doute « qu’Emmanuel Macron, Angela Merkel et Jean-Claude Juncker souhaitaient la chute du gouvernement formé par le M5S et la Ligue d’extrême droite ». Fin de citation. Ce qui a eu pour effet direct de peser sur la cote parisienne, celle-ci reculant de près de 1% en fin de matinée.

La situation est peu ou prou similaire à Londres ou encore à Francfort où le FTSE 100 et le Dax reculent respectivement de 0,69 et 0,35%. La Bourse de Milan creuse ses pertes, celles-ci atteignant les 1,3% à cause de la mauvaise tenue du secteur bancaire qui recule de 2,5% en fin de matinée, soit sa plus mauvaise performance depuis 19 mois. Outre les marchés actions susnommés,  la tension est également palpable sur le marché des emprunts italiens avec un rendement des titres à deux ans en hausse de plus de 18 points de bases à 1,55% tandis que le « dix ans » grimpe de dix points à 3,39% soit un plus haut de 4 ans et demi.  Une volatilité qui s’explique également par les déclarations de Claudio Borghi, le spécialiste des questions économiques de la Ligue (l’autre parti de la coalition) et président de la commission des Affaires budgétaires de la Chambre des députés qui s’est dit « véritablement convaincu que Italie réglerait la plupart de ses problèmes si elle avait sa propre devise ». Une déclaration néanmoins battue en brèche, comme évoqué en préambule, par Luigi di Maio.  

« L’Euro protège l’Italie »

Comme souligné par Reuters, l’écart de rendements entre les titres à dix ans italiens et allemands a ainsi atteint un pic à 302 points de base, au plus haut depuis plus de cinq ans, avant de repasser sous le seuil des 300 points. Son creusement s’explique aussi par la baisse marquée des rendements du Bund, les titres allemands jouant leur rôle de valeur refuge. Le « dix ans » est revenu vers 0,436%, au plus bas depuis trois semaines.  Brandissant le spectre d’une nouvelle crise de la dette si Rome persistait sur ce chemin,  plusieurs dirigeants européens ont exhorté l’Italie à revoir sa copie.  A Luxembourg, où se tient une réunion des ministres européens des Finances, Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne, a souligné mardi matin que l’exécutif européen restait « ouvert à un dialogue » avec Rome sur les questions budgétaires.

« Ce que nous observons pour le moment ne semble pas être compatible avec le Pacte de stabilité et de croissance, mais nous sommes ouverts au dialogue avec les autorités italiennes et espérons que le budget sera conforme aux exigences de ce pacte ». Désireux d’apaiser les tensions, Pierre Moscovici, en charge des questions économiques et monétaires, a  également appelé tous les protagonistes à maintenir le dialogue, arguant que les Italiens étaient conscients du fait que l’Euro les protégeaient « Ce que je sais pour certain, c’est que l’Italie est un pays clef de la zone euro. Il est dans l’intérêt de la zone euro d’avoir une Italie forte et il est dans l’intérêt de l’Italie d’avoir un Euro fort et une zone Euro forte », a-t-il dit à la presse, appelant chacun à garder son sang-froid et à travailler « dans un esprit constructif ».  Une incantation à laquelle les marchés ont, pour l’instant, fait la sourde oreille.

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