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Marchés Emergents : La Fête Est Finie Pour Le Moment…

Depuis quelques mois, les marchés émergents ont largement rebondi : ce mouvement de rebond a concerné, pratiquement, tous les marchés et à la fois les marchés actions ou les marchés de taux mais aussi les devises.

Les spirales fonctionnent pratiquement aussi bien à la hausse qu’à la baisse. En février 2016, les actifs émergents étaient sous une grosse pression de la part des marchés… essentiellement à cause du pétrole. Depuis cette date, le pétrole a rebondi fortement et tout est reparti de l’avant : des rentrées liées au pétrole en hausse et instantanément, des pays comme la Russie ou le Brésil ont commencé à voir leur économie cesser leur dégradation. Les devises se sont reprises également et dans leur sillage les marchés de taux ont puissamment rebondi.

Le Brexit et même l’élection de D.Trump n’ont pas fait dérailler le mouvement haussier des marchés émergents. Les chiffres économiques sont plutôt rassurants : les chiffres de production industrielle ou de consommation sont plutôt bons en Chine. La Russie repart et le Brésil a cessé de se dégrader et pourrait presque revenir à une « croissance » légèrement positive en 2017. Même le Mexique sous pression américaine devrait voir sa croissance s’établir à près de 2% cette année. Les investisseurs patients pourront s’appuyer sur ces résultats et ces anticipations pour initier des positions dans une optique longue.

Il nous semble néanmoins préférable de tenter des achats en baisse. En effet, depuis quelques jours, la forte baisse des marchés pétroliers a cassé l’ambiance. Pour le moment c’est simplement une correction : -3/4% sur le marché actions en Russie ou le Brésil, -2% sur les marchés obligataires émergents. Après la flambée de ces derniers mois, cette respiration est salutaire. Les marchés pétroliers ont leur importance, mais d’autres éléments incitent à la patience. En particulier, la politique de la banque centrale américaine (la FED) pourrait avoir un rôle prépondérant dans les semaines à venir pour les marchés émergents. En effet, étant donnés les bons chiffres de l’économie américaine, la FED pourrait, dès le 15 mars, monter ses taux courts. L’hypothèse a fortement gagné en probabilité ces derniers jours. Il est à noter aussi que plus la probabilité d’une hausse des taux augmentait aux Etats-Unis, plus les marchés émergents étaient sous pression.

La raison est simple : qui dit hausse des taux courts américains dit hausse probable du dollar. Ce scénario n’est généralement pas favorable aux économies et aux marchés émergents. La dette de ces pays, libellée en dollar, leur coûte plus cher… et si le rythme de l’économie américaine ralentit un peu, suite à la hausse des taux, cela implique de moindres débouchés commerciaux pour ces pays exportateurs.
Tout ceci pourrait, selon nous, entraîner quelques prises de bénéfices. Le sujet, en termes d’allocation d’actif, est d’essayer d’optimiser le point d’entrée.

En effet, structurellement, les marchés émergents gardent des caractéristiques attractives : la croissance des pays émergents reste supérieure à celle des pays développés, même la Chine, malgré certains déséquilibres, continue d’afficher une croissance supérieure à 6%. Il faut aussi avoir en tête que le PIB par habitant des pays émergents reste largement inférieur à celui des pays développés ; cet écart à combler devrait constituer un levier de croissance à moyen terme. Enfin, il ne faut pas sous-estimer les efforts de compétitivité consentis par beaucoup de pays : certains ont des structures financières largement plus saines que celles de nombreux pays développés.

 

L’investissement en actif des pays « émergents » reste donc fondamentalement attractif dans une optique longue. Il nous semble cependant urgent d’attendre un peu : ces actifs sont aussi plus volatiles que les actifs des pays développés. Les tensions actuelles autour du pétrole et des taux courts américains pourraient, s’ils continuent de peser sur les actions ou les taux des pays émergents, offrir un meilleur point d’entrée qu’actuellement. Patience.

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