logo_blanc
Rechercher

Les Banques Américaines Vont-Elles Donner Le Ton ?

La saison des résultats est lancée aux Etats-Unis. Beaucoup d’investisseurs attendent cette période avec impatience depuis plusieurs semaines : les entreprises doivent indiquer leurs chiffres d’activité et de résultats pour le premier semestre et surtout donner des indications pour la suite. Les chiffres de l’économie ayant été corrects, même aux Etats-Unis, beaucoup d’observateurs s’attendent à une « bonne » saison… cela permettrait aussi de justifier les niveaux assez élevés atteints par les actions.

La journée de vendredi était importante : beaucoup de banques américaines ont publié leurs résultats pour le premier semestre. Les banques étant à la croisée de nombreux aspects de l’économie, leurs résultats sont décortiqués en détail.

Que ce soit JP Morgan, Citigroup ou Wells Fargo, les résultats annoncés ont été très bons et globalement au-dessus des attentes des analystes : JP Morgan a réalisé les meilleurs résultats trimestriels de son histoire (+ de 7 milliards de $ de profits trimestriels) ; Citigroup, pour sa part, a réalisé ses meilleurs résultats dans sa division « banque d’investissement » depuis 7 ans et Wells Fargo a enfin surmonté la période difficile consécutive aux différents scandales qui l’ont concerné et a vu ses résultats croître pour la première fois depuis 7 trimestres.

Avec des résultats de cette qualité et surtout au-dessus des attentes, il aurait été normal de voir les actions du secteur fortement monter… or, il n’en n’a rien été : le secteur a globalement baissé de 2.4% soit 34 Milliards de capitalisation envolés en une séance !

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce mouvement de baisse : les résultats étaient certes globalement meilleurs qu’attendus mais dans le détail certains éléments ont un peu déçu. Et, vu les hauts niveaux atteints par les cours des principales banques américaines, le moindre élément décevant est analysé négativement et sanctionné par les investisseurs.

Le segment banque d’investissement de JP Morgan a été en deçà des attentes : la faible volatilité des marchés a lourdement pénalisé les banques d’investissements : JP Morgan a vu ses revenus liés aux marchés baisser de 14% par rapport à l’an dernier. Citigroup, ont l’a vu, a réussi à faire de bons résultats grâce à sa section « fusion-acquisition », le reste a simplement résisté.

Globalement les banques américaines ont réussi à compenser la faiblesse de l’activité « marchés » grâce à la partie « banque de détail » : la consommation reste forte aux Etats-Unis, les défauts sur les crédits sont encore sur des niveaux très bas et surtout la petite hausse des taux a été directement imputée sur les clients, ce qui a permis d’améliorer les marges.

Mais certains signes sont moins encourageants : Wells Fargo par exemple annonce une moindre production de crédit, JP Morgan est moins confiant pour ses marges, et surtout les demandes de crédit sont en nette baisse en ce qui concerne l’automobile.

Pourtant, il semble que tout ça n’explique qu’une partie de la baisse de vendredi. L’explication principale réside surtout dans les données macro-économiques publiées ce même jour : les données de consommation des ménages ont été décevantes et l’inflation est restée basse. Les marchés ont réagi vivement à ces deux nouvelles : on l’a vu, la consommation des ménages est clé pour les banques, et si elle faiblit, cela pèsera sur les résultats des banques. La faiblesse de l’inflation rend plus difficile la hausse des taux longs…et la mécanique est bien connue : si les taux longs sont trop bas, les banques perdent en marge. Les investisseurs ont immédiatement réagi à ces données plus qu’aux résultats publiés vendredi. Pour eux, ces résultats sont des données passées, et les chiffres macroéconomiques, eux, donnaient un cap pour la suite.

Les banques vont peut-être donner le ton pour l’été en ce qui concerne les résultats, mais les données macroéconomiques seront à analyser en détail car, on le voit avec les banques américaines, quelques données moins encourageantes peuvent balayer de bons chiffres très rapidement.

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC