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Le Numérique, Agent Double Du Secteur Bancaire En France

Les banques du circuit traditionnel essayent de raccrocher au wagon des pionnières de la branche Tech. La Société Générale compte dans son livret de marques dans la banque en ligne Boursorama depuis 2014.

Jamais sans son smartphone dans la poche… et l’application de sa banque en ligne qui va avec. Vincent, 32 ans est cadre supérieur chez Vinci en est devenu totalement dépendant pour effectuer la plupart de ses opérations bancaires. « C’est devenu le b.a.-ba pour gérer ses différents comptes bancaires. Je n’ai pratiquement plus de relations avec conseiller grâce à cette application et le transfert de mes comptes sur une banque en ligne », savoure le trentenaire qui a ouvert en début d’année un compte en ligne chez Boursorama.

Les banques du circuit traditionnel essayent de raccrocher au wagon des pionnières de la branche. La Société Générale compte dans son livret de marques dans la banque en ligne Boursorama depuis 2014. La banque « en ligne avec » ses clients, émanation depuis 2010 du groupe Boursorama lancé en 1998, compte plus de 750 000 clients à l’issue de l’exercice 2015. Le groupe BNP Paribas fut la première des « Trois Vieilles » banques françaises à lancer une banque en ligne sous une marque propre baptisée « Hello Bank ! ». Les clients effectuent désormais en un doigté sur leur smartphone leurs démarches au quotidien telles que la consultation le solde de ses comptes courant et épargne, un virement bancaire ou un échange avec leur conseiller sur une plateforme d’échange. BNP Paribas met à disposition son réseau composé de 2 000 agences physiques à la clientèle 3.0 désireuse d’effectuer des opérations courantes comme le retrait de chéquier, de carte bancaires ou de retraits en espèces.

En 2010, 52% de clients se déplaçaient au moins une fois par mois dans leur agence bancaire. 30% de clients supplémentaires se sont abstenus, cinq ans plus tard, de passer dans une agence bancaire plus d’une fois par mois, selon les conclusions livrées fin 2015 par l’Observatoire de l’image des banques et publiées par la Fédération bancaire française (FBF).

Les fintech bousculent l’échiquier

La politique appliquée par les fintech, des start-up spécialisées dans les technologies financières, oblige les banques à revoir leur approche client. Ces nouveaux acteurs jouissent d’une flexibilité de fonctionnement qui profite aux clients de leurs agences virtuelles avec des frais moins onéreux combinés à des services personnalisés. Les banques traditionnelles tentent de répondre à l’émergence de ce nouvel acteur avec un éclatement des métiers en agence.

Les conseillers en clientèle sont poussés à se spécialiser dans la gestion de cas spécifiques qui supplantent la gestion de portefeuilles de clients. « Nous avons de plus en plus besoin de collaborateurs agiles, capables de s’adapter à des changements rapides », appuie Hervé d’Harcourt, directeur de la Stratégie et du Développement au sein de la direction des ressources humaines du groupe Banque Populaire – Caisse d’Épargne.

Réduction des emplois chez les « Trois Vieilles »

Les réactions diffèrent d’une banque française à l’autre face à ce changement comportemental. Deux des « Trois Vieilles » banques françaises ont lancé des plans de réduction des effectifs et leur présence « pignon sur rue ». Le groupe LCL a décidé de réduire la voilure du capital travail. 1 658 suppressions de postes au sein des divisions du back-office et des agences commerciales sont incluses dans le plan stratégique « Centricité Clients 2018 », soit une réduction de 10 % des effectifs à l’horizon 2018.

Le son de cloche est semblable du côté de la Société Générale avec une réduction de 20 % du nombre d’agences sur le territoire français. Édouard-Malo Henry, directeur des ressources humaines de la Société Générale, estime que ces fermetures seront facilitées par une « évolution démographique favorable, liée à un volume significatif de départs en retraite ». La Société Générale prévoit de supprimer 400 agences de son réseau hexagonal d’ici 2020.

Les deux banques, suivies dans ce mouvement par BNP Paribas, le troisième pilier de l’industrie bancaire française non mutualiste, vont profiter du retrait des salariés issus de la génération des baby-boomers embauché en masse entre 1972 et 1980.

Les 370 300 collaborateurs qui évoluent au sein du secteur bancaire, acteur dynamique du marché de l’emploi, représentent 2,3 % de l’emploi salarié en France. Près de 40 000 recrutements ont été effectués par l’industrie au cours de l’année 2015, soit 4 000 de plus qu’en 2014. Les chargés d’accueil au sein des agences, qui représentaient 20 % des embauches de la force de vente en 2013, ne représentaient que 15 % des recrutements deux ans plus tard.

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