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Comment les frères Bouygues consolident leur empire (et s’offrent pour 36 millions d’euros d’actions)

Getty Images

Selon le site économique spécialisé WanSquare, Martin et Olivier Bouygues ont procédé, depuis le début de l’année civile, via leur entité commune SCDM, au rachat de 935 000 actions du groupe familial. Ce qui, de facto, leur permet de renforcer leur assise sur la « maison Bouygues » et d’en être le premier actionnaire.

La fin de l’année est visiblement propice aux « grandes manœuvres » en coulisses pour les actionnaires désireux d’asseoir leur emprise sur leur groupe.  « Premier de cordée » : Bernard Arnault qui a profité des turpitudes boursières de LVMH à la fin du mois d’octobre (les valeurs du luxe ayant été soumises à rude épreuve sur la période par l’exacerbation des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine) pour consolider ses positions sur le numéro un mondial du luxe.  Ainsi le PDG de LVMH, via les deux holdings Semyrhamis et la Financière Jean Goujon – toutes deux détenues par le Groupe Arnault – a « rapatrié dans son giron » (le 10 au lendemain des résultats trimestriels de LVMH, puis le 11 et le 12 octobre) quelques 73,5 millions d’euros d’actions.  Avec une « pointe » à 37,5 millions d’euros pour la seule journée du 10 octobre, soit l’équivalent de 141 100 actions au prix unitaire de 265,71 euros. Comme le rappelle le journal spécialisé Le Revenu, à fin décembre 2017, le groupe familial Arnault possédait 46,84% du capital de LVMH et 63,13% des droits de vote. À cette date, les investisseurs institutionnels étrangers détenaient 34,4% du capital du groupe de luxe et les institutionnels français 13%, les personnes physiques possédant 5%.

Mais le dirigeant du leader mondial du luxe n’est pas le seul à avoir procédé de la sorte puisque les « discrets » frères Bouygues – Martin et Olivier – ont également suivi le même modus operandi en s’offrant, cette semaine, 265 000 actions Bouygues pour un montant avoisinant les 8,6 millions d’euros, signe de leur confiance dans l’avenir du groupe.  Réunis au sein de la holding familiale SCDM (Société Civile Delabordère Madrid) chargée de veiller aux intérêts familiaux, les frères Bouygues ont ainsi œuvré à l’achat de près d’un million d’actions Bouygues, depuis le début de l’année 2018, pour un montant total de 36 millions d’euros.  Un million d’actions qui « rejoignent » donc les 76,8 millions de titres que la SCDM possède déjà. Conséquence : SCDM est plus que jamais premier actionnaire de Bouygues avec  21,25% du capital et 29,4% des droits de vote.

« Foi en l’avenir »

Autant dire que les frères Bouygues, forts de ces derniers développements, sont plus que jamais « maîtres en leur demeure ». Pour autant, pas question pour SCDM de franchir le seuil des 30% à partir duquel une offre publique d’achat (OPA) est automatiquement enclenchée. En effet, depuis février 2011, tout actionnaire qui atteint 30% des actions ou des droits de vote d’une entreprise doit obligatoirement faire une offre d’achat de l’ensemble des titres qu’il ne possède pas, au prix le plus élevé auquel lui-même a acheté des actions. L’objectif est de lutter contre les « prises de contrôles rampantes », autrement dit la prise de pouvoir d’un actionnaire sur les assemblées générales. Autant dire que les frères Bouygues semblent s’être largement prémunis contre une pareille éventualité.

Des grandes manœuvres qui, comme évoqué en préambule, attestent de la confiance et de la foi en l’avenir du groupe Bouygues qui a fait état, mi-novembre, de résultats à 9 mois supérieurs aux attentes du marché. Ainsi, le propriétaire de TF1, pour la période janvier-septembre, a dévoilé un chiffre d’affaires de 25,22 milliards d’euros, en hausse de 6%, un bénéfice net, part du groupe, de 772 millions d’euros (+12%) et un bénéfice opérationnel courant de 820 millions d’euros, en recul de 12,1%. « La publication du trimestre est rassurante après le warning d’octobre », commentait Raymond James dans une note. « La croissance au troisième trimestre a ralenti, mais reste bien supérieure au consensus (…) tandis que le carnet de commandes de Bouygues Construction se maintient à un niveau record de 22,5 milliards d’euros ». De quoi, en effet, aborder sereinement le futur.

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