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Clara Gaymard Et Gonzague De Blignières, Combattants De La Bienveillance

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Maître d’œuvre de Raise qu’il a hissée au rang de première fondation privée en faveur de l’entrepreneuriat tricolore, le tandem Gonzague de Blignières – Clara Gaymard récidive avec le « mouvement pour une économie bienveillante » (MEB), un manifeste ayant vocation à faire rimer profit(s) et partage.

Une prise de conscience . « A l’instar de ce qu’il s’est passé il y a cinquante ans avec l’écologie, les gens se sont rendu compte qu’ils devaient tout mettre en œuvre pour préserver la planète. Et ils ont multiplié les initiatives en ce sens. Notre mouvement a vocation à reprendre ce schéma car nous sommes convaincus que l’économie de partage est une économie plus solide et solidaire qu’une économie de profits. Et surtout une économie d’avenir. » Un décor planté par Gonzague Blignières et Clara Gaymard, duo à la tête de Raise, une société d’investissements atypique, sortie de terre il y a maintenant quatre ans et destinée à (ré)concilier finance et philanthropie au service du bien commun. Ainsi, Raise est bâtie sur le système du « give back », et reverse de ce fait systématiquement 50% de ses plus-values et de son intéressement (le carried interest) à une fondation privée interne afin de faire œuvre utile : faire croître l’entrepreneuriat français. « Ce qui représente entre 1,5 et 2 millions d’euros par an afin d’accompagner et d’aider les jeunes entrepreneurs », souligne Clara Gaymard, ancienne de General Electric France, où elle a notamment œuvré en 2014 au rapprochement avec Alstom.

Fort de ces « premières armes », même si personne ne croyait vraiment en ce projet, le tandem transforme l’essai au printemps 2018 avec le lancement de leur « mouvement pour une économie bienveillante » (MEB). Un manifeste qui enjoint ses signataires – plus de 2 000 à l’heure actuelle, citons pêle-mêle Franck Riboud (ex-Danone), Jacques Attali, Maurice Levy (Publicis), Alexandre Mars (voir encadré) – à injecter de la générosité et du partage dans les rouages de leur entreprise via diverses actions philanthropiques. « Nous sommes convaincus qu’une entreprise, si elle exclut la générosité de son mode de fonctionnement, sera moins performante et moins bien évaluée qu’une autre société qui comprend, dès le départ, que la réussite se partage », développe Gonzague de Blignières. Une « quête de sens » indispensable à la bonne marche de l’entreprise et au bien- être des salariés selon ces deux personnalités particulièrement complémentaires.

Œuvrer au « bien commun »

Concrètement, à quoi s’engagent les signataires de ce manifeste ? A respecter trois critères essentiels : dans un premier temps, ils devront consacrer de façon récurrente et permanente une partie de leurs ressources à une action philanthropique. Ce qui exclut a priori du périmètre les petites entreprises et autres start-up, aux reins moins solides du strict point de vue financier ? Que nenni. « Si vous êtes une start-up et que vous ne réalisez pas encore de bénéfices, cet engagement peut se matérialiser par du ‘temps homme’. Autre exemple, un artisan qui fabrique des meubles peut passer une matinée par mois à enseigner la menuiserie dans des écoles », précise Clara Gaymard.

Deuxième condition : les efforts philanthropiques fournis par l’entreprise doivent se cantonner à leur seul et unique écosystèmeet secteur d’activité. Ce qui permet, et c’est le troisième critère, d’associer et d’impliquer toutes les « forces vives » de l’entreprise, et ainsi permettre aux salariés d’œuvrer eux aussi au bien commun. Même si, à terme, Clara Gaymard souhaite que « Monsieur et Madame-tout-le-monde » puissent également être en mesure de signer ce manifeste. « Ce mouvement est un mouvement citoyen et populaire. Quand vous signez cette charte, vous souscrivez à cette vision de l’économie de demain et vous faites tout pour promouvoir des solutions ou des actions dans cet esprit », abonde Gonzague de Blignières.

La bienveillance au coeur 

Le tandem souhaite également qu’à l’avenir les entreprises se dévoilent et racontent ce qu’elles mettent en œuvre pour le bien commun et pourquoi pas organiser des rencontres entre les entreprises et les associations, et rendre ainsi publiques les démarches les plus inspirantes. La preuve par l’exemple, en somme. « La relation profit-partage doit avoir pour maison commune la bienveillance », conclut Clara Gaymard.

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